LE TEMPS DE LA VÉRITÉ SUR LA BALKANISATION
Société de Juristes Catholiques du Congo
Nos échanges décousus sur les forums de discussions ne nous permettent pas de nous enrichir mutuellement, de mener une discussion articulée sur un sujet donné et d’aboutir à quelques conclusions utiles et inspirantes pour notre pays. Nous passons d’un sujet à un autre. Sans nous donner la peine de sérier les questions pour mettre dans une corbeille les discussions visant à nous détendre entre en Compatriotes et dans l’autre, les sujets vitaux pour nous, pour nos enfants et pour l’avenir de notre pays. Dans un tel méli-mélo, nous ne nous rappelons plus, souvent, de questions que nous posons aux autres intervenants. Nous intervenons sur tous les sujets. Comme des omniscients. De la musique à la littérature en passant par la philosophie, le droit et la politique.
Les forums d’échanges n’étant pas thématiques, il nous semble parfaitement normal de passer sans transition des questions d’actualité au débat constitutionnel et aux allégations sur la corruption des députés sans être obligés de se rappeler tous les échanges de la veille sur le décès d’un artiste musicien.
Cependant, il nous semble quelque peu irresponsable de passer à pieds joints les questions qui sont, par leur nature, d’une importance majeure pour notre pays. Des questions qui devraient nous retenir pour nous permettre si non de les creuser à tout le moins de chercher des renseignements pour savoir ce qui se passe exactement.
Les postings sur la balkanisation font partie de ces questions majeures que l’on devrait éviter d’esquiver. Par stratégie politique ou par simple inconscience nationale. La culture de l’effort intellectuel, de la détermination et de la recherche semble étrangère à la nouvelle génération qui s’intéresse beaucoup plus aux réflexions «fast food» qu’aux écrits fouillés et documentés. Il suffit de lire les nombreux postings qui s’échangent dans nos forums pour s’en convaincre. Ils sont truffés d’affirmations non étayées sur un certain nombre de sujets. Friands d’écrits «fast food», leurs auteurs adoptent généralement le ton du «Magister dixit» où la nuance et la réserve n’ont pas de place. Et l’objection est répudiée avec véhémence. Et lorsqu’ils sont à bout d’arguments, ils appellent au secours les membres de leur ethnie : «Mais, vous nous prenez, nous les Kwangolais, les Ne Kongo, les Kivutiens, etc. pour des imbéciles!». Argument classique d’autorité. Et on passe des heures à discuter sur des balivernes et le sexe des anges. Au détriment des questions vitales comme que la question de l’intégration des Rwandais du M 23 dans nos institutions nationales.
Les questions sur la balkanisation de notre pays font également partie des questions cruciales. Parce qu’elles touchent la souveraineté d’un État. Parce qu’elles touchent le destin des populations menacées de devenir des étrangers en cas d’annexion. Plus profondément encore, parce qu’elles touchent le degré d’allégeance de certains de nos dirigeants vis-à-vis du pays dont ils sont censés protéger les intérêts. Ces questions ne devraient donc pas être reléguées au second plan.
Nous voudrions ici revenir sur les allégations sur l’imminence de la balkanisation dont ont fait état les différents communiqués de l’Apareco, une association partisane qui occupe un espace de plus en plus important dans le firmament politique congolais.
Les allégations faites par l’Apareco nous font frémir. À ce titre, elles devraient amener les autres associations et regroupements partisans d’aller vers l’Apareco pour savoir de quoi il est question et quels moyens mettre en œuvre pour contrer cette balkanisation présentée comme imminente. Ces allégations devraient faire partie des questions d’échange pour savoir s’il y a, sur le terrain, des faits qui sont de nature à les confirmer.
Face à ces révélations, nous observons un certain manque de cohérence dans le chef des acteurs et analystes politiques, d’une part et, d’autre part, des internautes et des acteurs de la société civile que nous sommes : nous sommes pressés d’aller à Kampala rencontrer les étrangers du M 23, assistés de quelques auxiliaires congolais mais nous n’envisageons pas la même démarche pour rencontrer les membres d’une Association qui n’est composée que des Congolais et qui nous alerte sur un danger qui menace notre pays. Et que nos dirigeants nous cachent.
Nous sommes disposés à conclure un Accord de paix avec le CNDP représenté par un Rwandais, Désiré Kamanzi, dont les chercheurs ont démontré qu’il faisait partie de la cohorte de juristes rwandais formés à l’Université d’Ottawa au dans le cadre d’un programme bilatéral entre le Canada et le Rwanda que de rencontrer et de discuter avec nos frères et sœurs de l’Apareco dont le Président est un fils du Congo.
Nous sommes une association d’universitaires. Les émotions des uns et des autres ont très peu d’impact sur nous. Nous sommes intéressés aux faits et préoccupés par la recherche de la vérité, notamment en rapport avec le projet de la balkanisation. Et nous essayons d’analyser de manière rationnelle et objective toutes les informations en rapport avec cet enjeu en faisant les recoupements nécessaires avec des informations issues de plusieurs autres sources d’informations externes.
Nous voulons ici provoquer un débat en lien avec les communiqués publiés par l’Apareco et dans lesquels cette association partisane nous alerte sur l’imminence de la balkanisation.
Comme association d’universitaires congolais, nous réfléchissons sur cet enjeu depuis quelques années. Nous avons analysé les différentes prises de position de la Cenco au sujet de la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et l’intangibilité des frontières. Ce que publie l’Apareco va dans le même sens que les déclarations des Évêques. Nous avons compulsé les travaux des chercheurs sur certains acteurs politiques comme Bugera, Bisengimana, Ruberwa ou Bizima Kahara. Dans nos recherches, nous avons découvert, par exemple qu’un chercheur indépendant avait déjà publié dans nos forums une réflexion sur «La responsabilité individuelle de Bugera dans les crimes commis en l’APR au Congo-Zaïre». Ce que dit l’Apareco va dans le même sens.
Nous avons lu de nombreux rapports des experts des Nations Unies et des autres organisations indépendantes qui nous permettent, aujourd’hui, de considérer comme crédibles les allégations de l’Apareco. Nous ne comprenons donc pas le silence sur ces allégations en dépit de nos messages pressants envoyés aux internautes pour les inviter à nous dire si ce que dit l’Apareco est faux.
L’heure de la vérité a sonné. Il faut que les uns et les autres se prononcent sur ces révélations de l’Apareco : soit pour démontrer qu’elles sont dénuées de tout fondement (tâche que nous laissons à la Majorité présidentielle et à ses éditorialistes), soit pour démontrer que les faits sur terrain et le comportement des dirigeants au pouvoir le confirment ou ne le confirment pas (tâche que nous laissons aux universitaires indépendants), soit pour justifier la nécessité d’un dialogue entre l’Apareco et les autres associations partisanes (tâche que nous laissons aux analystes politiques de chaque camp politiques), soit pour démontrer qu’il est, en tout état de cause, nécessaire de rassurer la population à ce sujet. En définitive, ces allégations nous obligent d’y réfléchir et de partager avec les autres frères et sœurs ce que nous en pensons.
Avertissement :
Attaquer l’Apareco serait une fuite en avant. Il faut attaquer ce qu’ils écrivent. Parce qu’ils démontrent qu’ils ont l’information que nous n’avons pas. Et la bonne information. Sous réserve des preuves contraires. Si nous aimons notre pays, nous devons nous intéresser plutôt au contenu de l’information qui fait état du danger auquel est exposé notre pays. Lorsque le voisin que nous n’aimons pas nous prévient du danger qui guette nos enfants sur leur chemin de l’école, nous oublions momentanément notre discorde avec le voisin pour avoir toute l’information sur le danger auquel sont exposés nos enfants…
Dans les pages qui suivent :
(1) nous démontrons que d’autres sources crédibles font également état de l’existence du plan de la balkanisation du Congo
(2) nous invitons les acteurs politiques (et leurs experts qui interviennent dans nos forums) de ne pas esquiver les révélations de l’Apareco qui donnent à leur chef la stature d’un homme d’État
(3) nous proposons une démarche : faire le recoupement avec les autres sources d’informations pour savoir si ce que dit l’Apareco peut être considéré comme sérieux,
(4) nous soulevons le malaise des éditorialistes de la Majorité présidentielle qui ont l’habitude de tirer sur tout ce qui bouge mais qui, curieusement, face aux preuves que donne l’Apareco, choisissent de cacher derrière un mur de silence.
Notre conclusion porte sur l’inconscience de l’élite congolaise pour la mettre en demeure de réagir face à ce problème de la balkanisation de notre pays dont parle l’Apareco.
1. Les allégations de l’Apareco sont-elles dénuées de tout fondement ?
Les allégations de l’Apareco font état des rencontres destinées à finaliser le projet de la balkanisation de notre beau et grand pays. Ces allégations sont assorties de détails précis sur les dates, les villes où se sont tenues ces rencontres ainsi que des acteurs qui y ont pris part. Les temps sont décidément graves. D'autant plus que les dernières allégations sur la matérialisation imminente du projet de la balkanisation du Congo ne sont pas les premières du genre. La Conférence des évêques catholiques du Congo a toujours attiré l'attention des fidèles sur l'existence d'un tel plan. Elle ne mettrait jamais sa crédibilité en jeu pour parler d'un plan qui n'existerait pas... Elle ne ferait jamais de l'intégrité territoriale, de la souveraineté de l'État et de l'intangibilité des frontières héritées de la conférence de Berlin les leitmotive de ses prises de positions officielles si l'unité de notre pays n'était ni mise en mal ni en danger...
S'il y a au pays, une institution où la réflexion intellectuelle a encore de la place, c'est bien à la Conférence épiscopale du Congo. C'est probablement la seule institution où tout le monde n'est pas prêt à se vendre et à vendre le pays pour un poste, pour de l'argent, pour son ascension sociale ou politique. C'est la seule institution du pays où personne n’a jamais pris les armes pour accéder au pouvoir. Lorsque ces Hommes de Dieu nous parlent de l'existence d'un plan de la balkanisation du pays, il ne faudrait pas leur demander de se déshabiller pour qu'ils se fassent comprendre. Le 5 décembre 2012, les évêques ont rappelé que l'exécution de ce plan est à l'œuvre depuis des années. Lorsque nous analysons la conduite de nos dirigeants, tout confirme les propos de nos Évêques : il y a des dirigeants au pouvoir qui sont au service des intérêts étrangers et qui travaillent d’arrache-pied à la matérialisation de la balkanisation du pays. Les opérations de brassage des éléments armés dans l’armée nationale, les opérations Kimia et Umoja wetu, l'intégration des membres du CNDP dans les institutions nationales, l'Accord de Goma du 23 mars 2009, les Concertations de Kampala et la Loi d'amnistie sont autant d'étapes d'un processus qui a débuté depuis Sun City. Il faudrait que chaque citoyen congolais et chaque citoyenne prenne la mesure de la gravité de la situation et agisse. Maintenant. En prenant au sérieux les informations sur la tenue des rencontres qui se seraient tenues dans certaines capitales africaines en vue de mettre la dernière main sur la balkanisation du Congo. Demandez des comptes à vos députés, vos chefs des partis politiques, aux responsables de vos associations, aux prêtres de l’Église catholiques. Parce que ceux-ci ne vous diront jamais de laisser Dieu s’en occuper. Dieu nous a pourvus d’intelligence pour nous occuper de notre Cité.
2. Les acteurs politiques ne doivent pas esquiver ce que dit leur adversaire de l’Apareco
Il serait donc dangereux et à la limite irresponsable de balayer du revers de la main les récentes allégations sur des rencontres qui se seraient tenues en Angola sur la mise au point de la phase finale du projet de la balkanisation du Congo... Il faut que les différents états-majors des partis politiques prennent position face à ces révélations. Ne fût-ce que pour rassurer la population qui cède déjà à la panique et se voit déjà annexée à des peuples qui font des tueries et des massacres interethniques un sport national.
La question que soulèvent ces allégations touche au plus haut point l'intérêt national. Cet intérêt national transcende les clivages et camps politiques, religieux ou ethniques. Il y a péril en la demeure. La population devrait être le plus rapidement possible rassurée. Qu'on le veuille ou non, l'auteur des communiqués, comme n'importe quel autre de nos politiciens, a des partisans. Il a aussi des adeptes. Ceux qui ne sont pas ses partisans lisent aussi ce qu'il écrit. Ils n'attendent pas l'ordre de leurs états-majors pour se faire une opinion personnelle sur l'auteur des communiqués. Et sur ce qu'il dit. Surtout lorsque ces révélations semblent confirmées par le phénomène de l'immigration clandestines en cours à l'Est du pays. Un chercheur dont le texte a été publié dans nos fora citait un rapport des experts des Nations Unies qui avaient interrogé des Rwandais transplantés à l'Est et qui ne connaissaient aucune des langues locales. Ces transferts des populations étrangères n’auraient jamais eu lieu sans l’accord de Kinshasa. Il faut réagir. Sans plus attendre.
Dans la situation d'un pays occupé qui est celle que subit la République démocratique du Congo, les communiqués de presse sur l'imminence de la balkanisation de notre cher et beau pays afin d'assouvir les appétits des États voisins sèment la panique au sein de la population. Les partis politiques ne doivent pas rester muets à ce sujet. Ils doivent mener leurs propres investigations afin de rassurer leurs militants. Les experts et chercheurs desdits partis ne devraient pas rester à ne rien faire. Ils devraient publier des textes pour démontrer qu'il s'agit des affabulations. Les analystes politiques actifs dans nos fora devraient apporter leur expertise pour éclairer l'opinion. Ils devraient nous dire ce qu'ils observent sur leurs collines d'origine, leurs villages d'origine. Ils devraient décrire les mouvements des populations qu'ils observent surtout dans la partie directement concernées par les prétentions hégémonistes des Rwandais.
Nos fora devraient nous servir à parler aussi des choses importantes qui touchent l'avenir de notre pays.
Paradoxalement, nous semblons observer un malaise dans les différents états-majors face à ces révélations qui nous prennent tous au dépourvu. Ces révélations peuvent être fausses. Mais comme nous ne disposons pas de réseaux d'informations, nous sommes tous entrain de nous regarder sans aucune solution. Un peu comme des enfants. Alors qu'il y a parmi nous, des compatriotes et leaders qui se présentent comme l'alternative possible pour le Congo.
Mais comment se fait-il qu'ils ne soient pas au courant sur ces réunions qui se tiennent dans les capitales africaines sur la balkanisation du Congo. Comment se fait-il qu'ils ignorent tout des circonstances dans lesquelles a été assassiné le capitaine Banza. Comment se fait-il qu'ils ne sont pas au courant de ce que Bizima Kahara et Bugera font pour le compte de Kigali ?
Le silence des différents partis politiques, de la Majorité comme de l'Opposition sur ces révélations graves sur l'avenir de notre pays donne du coup à l'auteur des révélations, qu'elles soient vraies ou fausses, une véritable stature d'homme d'État préoccupé par l'Unité nationale. Parce qu'il a l'information. Il a des réseaux. Il nous parle de Kalev, de Bizima et de Bugera. Alors que nous, tout en étant à Kinshasa, ne sommes mêmes au courant de ce qui se prépare contre nous. Et comme nous n'avons pas l'information, nous n'osons rien dire à nos militants, à notre base...
3. Faire le recoupement avec les autres sources d'information
Il serait trop facile de balayer tout cela du revers de la main. En qualifiant l'auteur des communiqués de tous les maux. Alors que ce qu'il dit est confirmé par les travaux des chercheurs indépendants. Charles Onana n'est ni Congolais ni terminator. Il a rapporté dans son livre les cruels traitements que Bizima Kahara infligeait aux Congolais lorsqu'il était en charge de services secrets au RCD-Goma. Même les Congolais qui n'ont jamais franchi la frontière de Goma-Gisenyi étaient torturés dans des lieux de torture supervisés par Bizima Kahara parce qu'ils étaient accusés d'être génocidaires. Si Bizima est effectivement Congolais, en quoi les génocidaires du Rwanda l'intéressent-ils ?
En outre, qui ignore ce que Bizima Kahara a fait pour que la Commission d'enquête sur les crimes commis par l'APR/AFDL ne puisse pas avoir lieu. Et cette commission Améga n'avait jamais eu lieu. Pourquoi ? Parce qu'il ne fallait pas que le génocide des Hutus commis par l'APR/AFDL sur le territoire de la République démocratique du Congo puisse être connu. Peine perdue. Le Rapport mapping donne tous les détails. Question de temps, les poursuites pourront avoir lieu...
Lorsqu'un communiqué parle du même Bizima Kahara qui contrôlerait la DÉMIAP ou une partie de services secrets. Automatiquement, le communiqué est considéré, selon la norme de la prépondérance de la preuve, comme vrai . La norme de la prépondérance des probabilités dit qu'il y a 50% de probabilités que ça soit vrai. Et 50% de probabilités que ça soit faux. Mais lorsque ces propos sont recoupés avec d'autres sources, imaginez le crédit qu'engrange actuellement l'auteur des communiqués. Et le silence observé de part et d'autre finissent par lui donner la stature d'un véritable homme d'État qui a des réseaux et veille sur la souveraineté du pays, l'intégrité du territoire et l'intangibilité de ses frontières.
Nous sommes tous comme devant un dilemme face à une démarche qui doit être faite: ou bien prendre langue avec l'auteur des révélations et explorer avec lui les voies et moyens afin de contrer le danger ou bien prendre publiquement position pour rassurer la population sur le caractère non-fondé sur ces révélations. Il n'y a pas d'autres alternatives. Le silence est dévastateur. Il ruine la crédibilité des partis politiques. Du pouvoir comme ceux de l'Opposition.
Les partis politiques et leurs analystes politiques n'osent pas faire ce pas. Ils se sentiraient diminués de ne pas avoir des réseaux d'informations alors qu'ils aspirent à la direction du pays. Cette gêne est humaine mais l'intérêt national oblige toujours les hommes d'État à mettre l'État au-dessus de tout. Ils risqueraient d'être exclus du partage du gâteau si la balkanisation réussit. C'est cynique. Mais c'est à cela que tous ceux qui sont partis aux négociations de Kampala avaient pensé. Ils avaient pensé à la possibilité de décrocher un poste intéressant. La Nation n'était nullement leur préoccupation. Au fait, le Rapport des experts des Nations Unies est formel: les commanditaires du M 23 ont pris langue avec différents milieux, notamment la police nationale congolaise, les opérateurs politiques et économiques de l'est du pays, les Chefs traditionnels. Beaucoup s'étaient rendus à Gisenyi rencontrer l'Assistant de Kaberebe. Il y a sans doute des gens qui espèrent décrocher des postes dans l'appareil du nouvel État balkanisé. Pour lequel ils ont travaillé en étant au pouvoir à Kinshasa...
N'oublions pas non plus ceux qui ne peuvent pas parler parce que sous contrôle. Bref, le silence observé face à ces révélations dit tout. L'indépendance qu'il faut avoir pour s'engager en politique fait défaut.
4. Le silence des éditorialistes de la Majorité présidentielle
Les communiqués sur les rencontres visant à finaliser le projet de la balkanisation du Congo sont trop précis pour qu'on se permette de traiter son auteur de vendeur d'illusions. Les dates, les villes où se seraient tenues les rencontres ainsi que les personnalités qui y ont pris part sont renseignés. On est devant un véritable pavé dans la marre.
Nous pensons que ces communiqués offrent à la Majorité présidentielle de monter au créneau et de discréditer son auteur. C'est l'occasion toute rêvée que les communiqués donnent à la Majorité présidentielle pour lessiver l'auteur des communiqués sur l'imminence de la balkanisation. C'est l'occasion pour le camp du Président Kabila de jubiler en déconstruisant le discours mensonger de l'auteur des communiqués alarmistes. C'est l'occasion de démontrer qu'il ne peut pas offrir aux Congolais une alternative crédible à la Majorité présidentielle actuellement au pouvoir.
Malheureusement, nous assistons à un silence de cathédrale dans le camp du Parti au pouvoir et des acolytes infiltrés dans l'opposition. Lorsque des checheurs indépendants confirment les allégations de l'auteur des ces communiqués et que la Majorité se contente de s'abriter derrière un mur du silence, cela n'aide personne. Même les éditorialistes de la Majorité présidentielle se sont tus. Ils sont occupés à chercher à opposer le Chef de l’UNC à celui de l’UDPS. D’autres éditorialistes de la Majorité n’ont pas pu réagir parce que l’auteur des communiqués maîtrisent la langue de Molière.
Ce que dit l’auteur de communiqués est vraisemblable. Commençons par ce qu’il dit de Bugera: il serait en train de préparer une autre rébellion destinée à servir de prétexte pour la prolongation du mandat présidentiel au-delà de 2016. On peut légitimement qualifier de tels propos comme de pures affabulations. Mais l'histoire récente nous enseigne que Bugera avait par le passé facilité l'invasion du Congo par le FPR au pouvoir à Kigali. Des chercheurs indépendants l'ont écrit. Étant en dehors de tout clivage, ces chercheurs indépendants ne peuvent certainement pas mettre leur crédibilité en jeu en racontant des balivernes. Ils ont interviewé Bugera, ils ont amassé des preuves. Personne aujourd'hui n'a jamais démenti ce que ces chercheurs ont écrit sur la contribution de Bugera dans l'invasion du Congo. Ses antécédents donnent du crédit à ce que révèlent les communiqués diffusés il y a quelques jours sur l'imminence de la balkanisation du pays.
Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit plus haut sur Bizima Kahara. Nous ne reprendrons pas non plus ce que Charles Onana dit de Ruberwa : l’homme de main de Kagamé.
Conclusion : L'inconscience de l'élite congolaise
Ce qui est étonnant, c'est que l'élite congolaise ne mesure pas la gravité de la situation. D’aucuns ne se gênent même pas de poser la question de savoir si ce que dit l’auteur des communiqués de presse est vrai. Ce n'est pas la démarche de l'élite. L'élite laisse tout le monde dire ce qu'il veut. Puis, elle procède à des recherches: sur l'auteur des propos et sur le contenu des allégations. Elle fait de recoupements nécessaires avec les autres sources: rapports, travaux de recherche, etc. Et prend position pour éclairer l'opinion. Ou encore, demande des compte au garant de l’unité nationale.
L’élite congolaise est instamment invitée à se pencher sur ces allégations de l’Apareco relatives à la balkanisation du pays. Cette question est d’une importance majeure. La politique étant perception, le silence des uns et des autres sur ces révélations en rapport avec la balkanisation nous classe dans le camp des complices des Rwandais qui, depuis l’Afdl jusqu’au M23 en passant par le CNDP ou le RCD n’ont fait qu’infiltrer nos instruments de défense pour affaiblir le Congo de l’intérieur afin de le rendre vulnérable et «pillable » à souhait.
Nous devons nous lever pour résister et contrer une fois de plus l’intégration des étrangers dans nos institutions. Parce que cette intégration facilite justement la mise en œuvre du plan de la balkanisation de notre pays. Mgr Munzihirwa s’est battu pour la vérité. Il en a payé de son sang. Et ce sang n’a pas été versé pour rien. Il nous faut être prêts à mourir pour notre pays. Les envahisseurs du FPR, soutenus par les États-Unis et la Grande-Bretagne, étaient entrés au Congo pour y rester. La nationalité pour laquelle ils ont mobilisé les médias n’était qu’un alibi. On ne prend jamais les armes pour défendre la nationalité. Lorsqu’on en est déchu, on s’adresse aux tribunaux ou on rentre dans son pays d’origine. On ne fait pas couler le sang des innocents.
Les Congolais sont dans tous les pays du monde. Ils suivent la procédure établie pour avoir la nationalité des pays où ils sont établis. Ceux qui, là ils sont, commettent des actes criminels sont déchus de la nationalité étrangère et retournés au Congo. Le Congo doit faire de même. Ceux qui ont versé le sang des Congolais doivent être retournés au Rwanda. Ils ne restent pas au Congo pour y revendiquer des postes dans nos institutions. Les Congolais n’ont jamais pris les armes pour revendiquer la nationalité rwandaise, burundaise, américaine ou belge. Pourquoi doit-on changer notre loi de la nationalité de 1981 en nous agenouillant devant les agresseurs étrangers ? Et pourquoi doit-on aujourd’hui les intégrer dans nos institutions ?
Défendre son pays est un devoir citoyen et chrétien. Ce combat que mène notre Église locale permet à nos compatriotes à ne jamais être esclaves dans leur propre pays.
«En fait, cette guerre que les mass médias appellent de Banyamulenge, est une invasion venant de l’Uganda. L’armée des envahisseurs est composée de soldats ougandais, rwandais et burundais et d’autres mercenaires. Ils sont super équipés par rapport à l’armée zaïroise. Comme lors de l’invasion du Rwanda, la population ainsi que le clergé sur place se rend compte que cette invasion a été longuement et soigneusement préparée pour occuper une partie du Zaïre. (…). On les voit s’installer à des endroits stratégiques et y déterrer les armes depuis longtemps cachées sous le sol dans les villages où résident les simples Banyamulenge illettrés»
(Mgr Christophe Munzihirwa, 6 jours avant son assassinat par le FPR).
À la poignée de main similaire à celle de Vichy et d’Hitler à Montoire-sur-le-Loir du 24 octobre 1940, il nous faut un appel pour notre 18 juin et notre De Gaulle. Car, «notre Patrie est en péril de mort. Luttons tous pour la sauver» (Général De Gaulle). Ce qui s’est passé en Ukraine aujourd’hui doit nous inspirer. C’est cela qu’un peuple et un Parlement doivent faire…Face aux dirigeants qui travaillent pour la balkanisation du Congo.
Texte de l'appel du 18 juin 1940
"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."
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