SAGA de SEM LM WALLE en DEUX ans sous COVID-19

Maître Louis-Marie, WALLE Lufungula, au deuxième tour, après celui du mercredi 10 avril 2019, que cet ancien magistrat du parquet de Grande Instance de Goma, devenait le troisième gouverneur élu de la Province mythique de la Tshopo. Il n'a pas laissé au Gouverneur sortant Constant LOMATA aucune chance pour se succéder à lui-même ! Dix-sept voix obtenues sur les 27 votants alors qu’au premier tour il avait eu sept voix, poursuivi par C. LOMATA qui en avait six.

Dans les rues "boyomaises sans FIL", c’était une liesse populaire : des cris de joie, des klaxons de taximen-motos retentissaient partout. Pour saluer l'arrivée à la tête de la TSHOPO, d'un digne fils, avec espoir « cette dernière va bientôt avoir une nouvelle ère pour son décollage et son développement », mais c'était sans compter avec la meute des sorciers et autres chiens enragés déterminés à faire descendre, par tous les l'apôtre et l'envoyé du Maitre pour le développement et la promotion de la Province.

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Pour rappel, Louis Marie Lofungola avait démissionné du PPRD pour se présenter en indépendant avec comme vice-Gouverneur, M. Maurice ABIBU Sakapela Bin Mungamba, ancien journaliste de la RTNC/Kisangani, grand défenseur du RCD/Goma à Kisangani, il fut ministre provincial en charge de l'Intérieur, Sécurité du premier gouverneur de Province M. Jean ILONGO Tokole, premier Gouverneur de la Tshopo issue de la province Orientale démembrée.

WALLE Lufungola, qui est-ce ? Juriste de formation, né à Yangambi un certain 25 juillet 1964. Il a fait ses humanités Latin Philo au Collège Maele à Kisangani, ses études de Droits à l’Université de Kinshasa. il fut nommé magistrat au parquet de Grande Instance de Goma. De là, il embrassa la carrière politique avec "l'avènement de conglomérat des opportunistes et aventuriers de l’AFDL" du Mzee Laurent Désiré KABILA. En 1996, à Kisangani, il fut nommé Premier Secrétaire Provincial de l'AFDL, fonction supposé à tort comme supérieur à celui du Gouverneur de Province ! Il quitta ses fonctions du Directeur Général du Journal Officiel de la RD Congo, avant de poser sa candidature au poste de Gouverneur de province. Marié et Père de cinq enfants, le troisième Gouverneur de la Tshopo, Louis marie WALLE Lufungola, conscient de l'envoutement voir du signe indien qui poursuit la TSHOPO depuis l'indépendance nationale, avec des guerres et tueries à répétition (rébellion 1964, mercenaires de tout bord, l'avènement des opportunistes et aventuriers de l'AFDL, qui confia la Province à DIEU (Jésus) en organisant une Prière Œcuménique à l'Esplanade de la poste de Kisangani.

Depuis lors, tous les sorciers et autres esprits malins s'acharnent contre lui avec des accusations mensongères. Mais le Maitre de l'Univers est toujours avec lui et malgré tout, il tient bon et ses compatriotes l'ont surnommé, "TCHUMA ya MOTO càd barre de fer chaud", qu'on ne serait tenir à mains courantes !

Malgré des complots ourdis des sorciers de tout acabit, Me LM WALLE L. résiste encore aux ouragans des motions à répétition qui secouent des Institutions Provinciales à travers la RD Congo ! Visé par une deuxième motion de censure signée par 14 élus sur les 28 députés de la province de Tshopo, WALLE Lufungula et toute son équipe gouvernementale ont pu saisir la COUR constitutionnelle et l'Assemblée provinciale notifiée, aurait dû ne pas aller jusqu'au bout, en votant leur motion de censure, initialement signé par 14 élus, ce sont 17 députés qui ont voté ladite motion, sans atteindre le quorum requis en pareille situation. Ayant constaté l'erreur, ils auraient établi un Procès-verbal en dehors de l'Assemblée Provinciale : "faux usage de faux"! Ainsi la Cour Constitutionnelle est saisie de toutes ces irrégularités.

Mais les prétendus connaisseurs de la chose juridique ne s'entendent pas sur la surséance de l'action (!), attendons l'Institution ayant qualité et autorité pour interpréter la LOI, la Cour Constitutionnelle. D'ici là, le combat cessa faute de combattants et les affidés de chaque camp se battent dans les réseaux sociaux.

Pourtant "Nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits " ! En effet, l’exécutif provincial est notamment accusé de "manque de vision claire de développement, des actions hasardeuses, à bâton rompu, clopin-clopant et clairement prédatrices, une gestion «opaque et calamiteuse» des finances publiques ainsi que le détournement de 2,5 millions de dollars américains....”

Absent à la fameuse séance où il était attendu pour répondre aux accusations contenues dans leur motion, SEM le Gouverneur WALLE, à travers une lettre adressée au bureau de cette assemblée, les invita à la sagesse afin d’éviter «une énième humiliation (!)». En effet, SEM le Gouverneur, Louis-Marie Walle Lufungula dénonce l’attitude des députés, qui reviennent sur un problème déjà tranché en sa faveur aussi bien par la cour d’appel que par la Cour constitutionnelle.

Evoquant le principe général de droit selon lequel "nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits", afin d'«éviter une énième humiliation à la population de la Tshopo par des actions irréfléchies et hasardeuses des députés provinciaux».

Wait and see ....jusqu'à la fin de la procédure devant la COUR constitutionnelle. Dans l'entre-temps, un général de la PNC qui a tenu imprudemment "la barre incandescent LMWL", en a eu pour son compte !


jeudi 16 février 2012

PROFONDE REFLEXION, M. Paly WONDO : L'opposition congolaise face à un choix cornélien?




Jamais dans l’histoire sociopolitique de la RDC, les élections ont suscité autant de réactions, de débats, de contestations, d’interrogations et de passion. Il est interpellant de relever l’approche, généralement simpliste, que beaucoup d’intervenants, analystes et commentateurs politiques, profanes ou spécialistes, abordent la question électorale congolaise. Une approche biaisée et basée sur le sophisme car elle part d’un postulat de base erroné ou mal posé pour amener le public, par un raisonnement en apparence valide, à une conclusion que l’on croit vraie aux fins d’induire l’opinion en erreur. Une telle démarche méthodologique est actuellement utilisée notamment par Mme Braeckman, ou par le ministre belge des affaires étrangères Mr. Reynders ou encore le ministre sortant de l’information et porte parole privé de Mr. Kabila, Mr. Mende, lorsqu’il s’agit d’interpréter faussement les rapports des missions  d’observation d’expert de l’UE ou du Centre Carter. Heureusement qu’à force des répliques, la majorité de l’opinion publique nationale et internationale ne se laisse plus distraire par ce conditionnement médiatique dicté par certaines officines de lobbying en collusion d'intérêts avec les prédateurs de la RDC. 


Depuis quelques jours, le débat politique semble se passionner autour de la participation ou non de l’opposition dans le Parlement. Nous assistons, comme souvent c’est le cas dans les fora congolais, à des analyses épidermiques et passionnelles voulant des solutions immédiates à une crise qui exige des réponses durables devant faire l’objet de bonnes réflexions, au-delà de l’émotions suscitée. D’une part, on a les partisans du radicalisme politique, qui prônent le boycott du mandat parlementaire par les élus de l’opposition. Pour ces défenseurs de la politique de la chaise vide, participer aux institutions relève du paradoxe car ils ne pourront rien changer de l’intérieur. Dès lors, tous ceux qui siégeront au Parlement seront traités de « collabo » car ils ont enfreint le mot d'ordre du président Tshisekedi annulant les législatives. D’autre part, nous retrouvons l’aile de ceux qui estiment que les élus de l’opposition doivent siéger au parlement car c’est cela qui correspond à la volonté du peuple qui s’est donné tant de peine à exprimer son choix pour le changement. « Cela ne signifie pas du tout que nous cautionnons des faussaires ou que nous acceptons l’inacceptable, nous serons là pour leur dire d’aller jouer ailleurs. Tant pis pour eux s'ils trouvent cela incompréhensible. Nous prendrons donc possession de notre Palais de la nation et continuerons à rejeter ces tricheurs.  (Njoli Bodjenga)


Cette analyse n'a pas pour prétention de jouer à l'arbitre qui doit trancher entre les deux positions qui valent chacune son pesant d’or. Elle s’efforce par contre d’avancer certaines prémisses de base devant éclairer l’opinion. Cela, afin d’éviter que le débat démocratique sur la « Démocratie » en RDC se réduise à une guerre des fondamentalistes où la pensée unique soit la seule plausible en cette période où le peuple voudrait que la crise actuelle aboutisse à une solution efficace et durable. C’est ça aussi l’exercice de l’apprentissage de la Démocratie, celle de comprendre, d’apprécier et d’opter librement des choix sans vouloir imposer aux autres sa vision subjective du monde. Je suis conscient que cette question, compte tenu des frustrations et de la passion qu’elle suscite, est à la fois très sensible et délicate à traiter. Néanmoins, je prends ce risque de l’aborder tout respectant les points de vue contraires au mien, pour autant que cela nous permette d’avancer concrètement sur les voies de changement.

 
 La question principale qui est posée est de savoir si l'opposition doit ou non entrer au Parlement ? Vouloir répondre directement à cette question sans comprendre et cerner certains préalables me semble une approche méthodologique erronée. En effet, c’est  mettre la charrue avant les bœufs. 

C’est pourquoi, il semble méthodologiquement pertinent de rappeler dans un premier temps la fonction des trois pouvoirs constitutionnels et les principes de base qui fondent une démocratie dans un Etat de Droit idéal. Il s'agira par la suite d'examiner brièvement si la RDC est un Etat réellement démocratique. Pour rappel, j’ai consacré un article en novembre 2011 sur ce sujet, sous le titre : « La IIIème République congolaise, une démocratie escamotée ». L'idée est de jeter un cadre conceptuel méthodologique de réflexion, basé sur la neutralité axiologique. Cela devra servir de référence à toute tentative de réponse à la question fondamentale posée dans cette analyse. 


Ce qui éviterait de tomber dans le simplisme binaire qui veut que tel camp soit traité de « collabo » parce qu’ayant opté pour une voie contraire à une certaine opinion qui se veut dominante. Alors que la politique, comme les autres sciences sociales et humaines, obéit à certains principes méthodologiques et épistémologiques qui fondent certaines de ses théories scientifiquement admises. Le malheur pour le Congo est que souvent, la passion prend le dessus sur la raison et fait que tout le monde s’est émotionnellement autoproclamé spécialiste en Politique, comme pour la musique ou le sport ou encore la religion. 

A cette passion émotionnelle, vient s’ajouter le fanatisme, ainsi le tour est joué. Il n’est dès lors pas étonnant que certains « pseudo » théoriciens, en l’absence d’arguments rationnels et objectifs, préfèrent opter la voie radicale du dogmatisme idéologique, excluant tout débat démocratique, pour imposer leurs points de vue. Et lorsque cela se fait avec un peuple dont la particularité est de se dire bibliquement croyant. Alors à chaque fatwa qu’ils prononcent, pas de débat contradictoire possible, il faut juste se mettre au pas et dire amen ! Ainsi ce peuple continuera de périr faute de connaissance ! Or la connaissance mène à la Vérité et c’est cette Vérité qui rendra le Peuple Libre, dit toujours leur Bible de référence.

 
Les piliers de la démocratie

La « Démocratie », qu’est ce à dire ? 

L’article 1er de la Constitution de la RDC stipule que : « La République Démocratique du Congo est, dans ses frontières du 30 juin 1960, un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc ». Au 18ème siècle, les philosophes et notamment Rousseau définissent la "République" comme « tout Etat régit par des lois » par opposition à la tyrannie et à la dictature. Aujourd’hui, la République se définit comme « une forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par un seul individu, et dans lequel le chef de l’Etat n’est pas héréditaire ». Le Congo se dit être une République Démocratique. 

Ainsi, selon Abraham Lincoln, la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. La démocratie qui se définit comme « l’organisation politique dans laquelle l’ensemble des citoyens exerce la souveraineté » a été inventée il ya 2500 ans, à Athènes dans la Grèce Antique. C’est là qu’ont été posés les principes fondamentaux de la démocratie qui sont basés sur les trois pouvoirs constituant le socle d’une démocratie: L’Exécutif (en ce compris la Présidence), le Législatif et le Judiciaire. Ces trois pouvoirs devant fonctionner de façon indépendante, les uns des autres. A ces trois pouvoirs, viennent se greffer Les élections libres, transparentes et crédibles comme le ciment devant consolider l'échafaudage démocratique.
 
 Sans vouloir m'attarder sur les fonctions de ces trois pouvoirs, je peux relever que dans l’esprit de la Constitution congolaise promulguée en 2006, l’indépendance du parlement était la pierre angulaire de la IIIème République. Un point de vue défendu par le sénateur et le député élu, Henri Thomas Lokondo, qui commentant les résultats des législatives sur Radio Okapi avait déclaré que le Parlement est l’institution la plus importante dans une démocratie.
 
Qu’en est-il de la réalité « Démocratique » aujourd’hui en RDC?
 
Le drame avec la RDC et c’est là qu’une certaine opinion publique est induite en erreur est que le pouvoir sortant a escamoté la démocratie de toute sa substance. En effet, depuis 2006 (voire sous Mobutu), les rapports de force entre les trois pouvoirs constitutionnels sont sciemment déformés grâce à un mécanisme politique inique rendant asymétrique l'équilibre démocratique entre les trois pouvoirs constitutionnels. En effet, l’essentiel du pouvoir a été confisqué par le Président de la République (et ses différents cabinets occultes) et le Gouvernement auxquels sont assujettis les pouvoirs législatif et judiciaire. Au point qu’aux yeux de l’opinion publique, et c’est ici que s’ouvre le piège, l’on considère qu'exercer actuellement son mandat d'élu du peuple au sein du Parlement ou être magistrat dans l’ordre judiciaire c’est travailler pour Kabila. 

Dès lors, il est normal que ceux qui conçoivent ainsi l'exercice de ces pouvoirs soient convaincus que la participation des élus de l'opposition s'assimile au travail au service de Kabila ou tout au moins à la légitimation de son pouvoir acquis à la suite de la tricherie électorale. Ainsi se referme le piège. D'où l'option de la politique de la chaise vide qui soit pour ceux qui optent pour le boycott, la seule manière possible d’atteindre l’objectif de renverser le régime en place.
 
Le problème est que la plupart des congolais sont très peu informés sur les règles du jeu de la démocratie. Ils baignent dans un obscurantisme politique et un stéréotypisme réducteur qui obnubilent leur faculté de libre réflexion. On dit que les coutumes (ou habitudes) bousculent les lois. La RDC a créé durant les 50 ans de son Indépendance des coutumes (souvent émotionnelles, irrationnelles et manichéennes) qui, dans le comportement collectif des congolais, ont acquis force de loi universelle et dogmatique. 


Quid de la participation ou non de l’opposition aux institutions démocratiques?

 
Mentionnons ici pêle-mêle la valeur ajoutée ou les écueils de ces options en laissant au lecteur le loisir de faire la balance des avantages et inconvénients de chaque option. Ce qui lui laissera la liberté d’être convaincu sur le meilleur choix à faire par ces élus.
 
L’élection des membres de l’opposition au parlement, les prises de position de certaines personnalités politiques et les positions d’une certaine opinion publique mettent ces élus dans l’embarras. Une partie de l’opinion publique exige que ces élus doivent rester en dehors des institutions. Cela au motif que leur participation au Parlement consacrerait la légitimation de Mr. Kabila et contribuerait à renforcer son régime autocratique car rien ne changerait au finish. Ils tiennent le fonctionnement de la législature sortante pour exemple.


 C’est le cas du compatriote Lwakale Mubengay BAFWA qui dans un échange intéressant sur le net écrivait:
Appeler ces faux les députés à aller siéger dans un parlement illégitime et dans les circonstances actuelles ce n'est pas du tout faire preuve de réflexion et encore beaucoup moins de réflexion politique. A-t-on déjà oublié comment la législature sortante avait commencé avec de pseudo parlementaires de l'opposition en force et comment vient-elle de se terminer avec tous les pouvoirs de l'Etat, du gouvernorat à la Cour Suprême de Justice, dans les mains des pions d'un seul et unique despote ? A moins que l'intelligence extraordinaire de Joseph Kabila justifie cette adhésion volontaire a son charisme et son leadership ! Sinon, émettre en public ce genre d'aberrations corrobore a détourner le combat de l'heure et ne peut être que condamnable. Et, dans les circonstances actuelles, c'est même une forme de trahison…
               
Une autre aile des partisans du Boycott prône le seul recours à la lutte armée contre le régime de Kinshasa, sans toutefois parvenir jusqu’à ce jour à proposer des alternatives crédibles et efficaces pour réellement renverser la situation sur le terrain. Certes, pareille option a l’avantage d’être privilégiée si tous les moyens d'actions étaient en leur disposition et que les conditions favorables étaient réunies pour leur permettre de passer à l’acte. 

Peut-on dire qu’actuellement cette option présente matériellement plus de chance d’aboutir ? Quelles actions concrètes, réalistes et efficaces proposent-t-ils, en dehors du simple boycott, pour renverser le régime frauduleux en place ? Quelles ressources matérielles et humaines disposent-ils réellement  sur le terrain ou sont ils en mesure de disponibiliser pour atteindre cette finalité ? C'est la réponse à ces questions qui pourraient déterminer les enjeux de cette option.
 
Néanmoins, il sied de saluer et de reconnaitre le travail indéniable d'éveil et de conscientisation patriotique effectué par certains partisans du boycott. C’est le cas du mouvement Apareco. La question à se poser est de savoir si l’option envisagée par cette voie doit constituer l'UNIQUE piste de solution EXCLUSIVE pour changer les choses et restaurer la démocratie en RDC. Cela fait 15 ans qu’on a promis au peuple l’imminence de sa libération, qu’en est-il en réalité ? 

Sinon de constater que plus on abandonne l'espace politique et militaire au régime de Kabila plus il l’occupe et y consolide son pouvoir et ses milices, en même temps qu'il poursuit l'entreprise de la paupérisation de la RDC avec ses alliés. C'est le cas de ce qui se passe actuellement au Rwanda avec les FDLR qui ont abandonné le terrain politique et militaire à Kagame qui en a profité pour verrouiller politiquement et militairement le Rwanda. Près de 18 ans après, les FDLR sont incapables de récupérer même un lopin de terre au nouveau roi des mille collines, alors qu'elles se trouvent à quelques encablures de Gisenyi. Elles ont fini par se marginaliser en revoyant leurs prétentions à la baisse. 

Qu'en est-il de la libération militaire de la RDC promise, au départ de Paris ou de Bruxelles pendant que la kabilie déploie sa métastase politique et militaire avec l'assistance du Rwanda voisin? Ainsi, si l'on est certain que la politique du boycott privilégiée par certains et la libération armée promise depuis 1997 pourront effectivement renverser la situation actuelle d'usurpation de pouvoir, alors autant ne pas siéger au Parlement.
 
A l’opposé, les partisans de la participation au parlement estiment que les élus du peuple doivent leur élection, nonobstant les graves irrégularités, à la détermination et à la volonté du peuple Congolais à qui ils doivent rendre compte de l’exercice de leur fonction. Leur complicité avec ce Peuple, seul souverain primaire, et non avec Kabila, doit être infaillible car c'est le peuple qui les a élus, c'est lui qui leur renouvèlera sa confiance. D’autre part, ils avancent que s’il y a des doutes quant a l’issue des actions en cours, ne vaut pas mieux avoir des perturbateurs a l’intérieur du système? 

Certes, ils ne se donnent pas pour objectif immédiat de renverser le régime de Kabila car ils ne pèseront sans doute pas dans la balance politique. Mais avec une bonne vision et des convictions politiques, ils seront la voix officielle pour dénoncer les dérives du régime. Leur présence au parlement pourrait servir d'alerte (et non de rempart car étant très minoritaire) contre la mugabétisation ou la wadénisation de Mr. Kabila. Cela pourrait toujours servir, disent-ils. Ce qui semble toutefois loin d’être acquis au vu du spectacle que nous a livré les députés sortants, notamment ceux de l’opposition.
 
Pour ces personnes, il n’y a pas d’incompatibilité entre la participation aux institutions républicaines et les revendications légitimes de l’opposition politique congolaise à ce que la vérité des urnes quant aux résultats des élections présidentielles et législatives (là où subsiste encore des cas de fraude) soit connue. Ils pourront saisir l'opportunité  que leur offre la tribune de l'assemblée nationale pour continuer d'y mener ce combat.  

En effet, pour cette aile, rien n’empêche les élus de siéger au parlement tout en continuant le combat de la vérité des urnes tant pour les résultats des présidentielles que celles des législatives. Selon eux, c’est une question de pragmatisme politique qui allie l’idéalisme au réalisme. L’idéalisme pur reste utopique et le réalisme brut a souvent profité aux intérêts égoïstes subjectifs qui n'ont jamais servi l'intérêt général. 


C’est le cas du compatriote Kiantede Nzogu qui dans ce même échange sur le net avec Mr. Bafwa écrivait: « les députés élus siégeraient dans l'enceinte d'un Parlement qui, après tout, n'est pas la propriété des imposteurs mais le bien commun de tous les Congolais. Ces députés iraient également porter les voix de la dissidence et d'une constante demande de démocratie et de bonne gouvernance dans ce lieu sacré parasité par des inciviques ». (…) 
Le défi pour l'UDPS, poursuit-il, sera de coordonner les actions patriotiques du Président Etienne Tshisekedi, et la présence perturbatrice de ses députés (NDLR au parlement), ET DE TOUS LEURS ALLIES, dans l'enceinte du Parlement national - qui est, je le rappelle, notre propriété commune, et que nous ne devrions pas laisser aux seuls imposteurs kabilistes ! ».
 
Les défenseurs de cette option pensent que ce discours d’exclusion aux institutions serait politiquement orienté par certaines officines politiciennes autour de la famille politique de Mr. Kabila. Ainsi comme l’exprime Mr. Kiantede Nzogu: « Il ne faut pas succomber au sophisme des partisans de la dictature kabiliste, qui tendent à maintenir la réflexion politique congolais dans un simplisme manichéen. Cela les réjouirait que les députés de l'UDPS ET ALLIES entrent en opposition frontale avec leur Président (Tshisekedi) et soient "récupérés" par le système qui opprime les populations qu'ils sont censés représenter ». 

La stratégie d'occupation du terrain sur tous les fronts: la guerre politique totale


La politique étant quelque chose de dynamique à la fois contextuelle et interactionnelle, elle nécessite d’être envisagée et pratiquée dans sa globalité et non de façon ponctuelle. D’autant que le pouvoir, dit-on a horreur du vide et les événements actuels tendent à le confirmer. Un Tshisekedi hors des élections en 2006 a éprouvé des difficultés de rassembler massivement autour de sa cause que le Tshisekedi se rangeant dans la logique institutionnelle en 2011, victime de la tricherie électorale organisée par le régime de Kabila en connivence avec la CENI et la CSJ. 

A quelque chose malheur est bon dit-on, cette tricherie a été l'occasion de secouer la fibre patriotique des congolais de partout. Ainsi, par la victoire volée par Kabila, Tshisekedi qui a voulu s’inscrire dans la logique institutionnelle, et non le boycott, est parvenu à bien canaliser et cristalliser la frustration générale ressentie par une majorité de la population convaincue que les élections lui ont été volées. 

En effet, c'est lorsque le lider maximo a décidé de jouer le jeu des élections (qu'on savait très difficile pour des raisons évidentes de fraudes planifiées) que le Peuple s'est senti revigoré en se mobilisant comme un seul homme derrière lui, à l'intérieur comme à l’extérieur de la RDC. S'il avait opté de rester à l'écart du processus électoral comme en 2006, on n'aurait sans doute pas connu cette explosion de la diaspora congolaise. Cette dernière, exaspérée, a saisi l'occasion de la tricherie électorale ayant mis à nu la nature faussaire du régime Kabila pour exprimer le ras-le-bol congolais et la détermination de tout un peuple à se battre par tous les moyens jusqu'au bout. 

Aurait-on connu le même déferlement de contestations et d’agitations tout azimuts s’il avait opté pour la politique de la chaise vide ? Les diplomates chevronnés sont mieux placés pour répondre à cette question. En politique, dit-on, le pouvoir ne se donne pas mais se conquiert et chaque portion de pouvoir conquis mérite d’être jalousement conservé en attendant d’en conquérir d’autres. 

 
En effet, dans un système démocratique, les députés qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, en leur qualité d’élus du Peuple pour le Peuple et non au service de Mr. Kabila, leur présence à l’assemblée nationale devrait plutôt être celle d’éviter que leur institution se réduise à une caisse de résonance de l’envi du Président. C'est là que le Peuple souverain primaire doit faire pression pour que leurs élus soient leur porte-voix au parlement. 

En effet, la Constitution leur confère un pouvoir effectif d’agir en toute indépendance au sein du parlement afin d’exercer un pouvoir de contrôle réel sur l’action gouvernementale et la politique menée. Boycotter le Parlement reviendrait à accentuer la consolidation de l’autocratie présidentielle et à consacrer le fonctionnement d’une démocratie escamotée qui encourage le dysfonctionnement structurel de l’Etat congolais, déjà défaillant dans son essence, sa structure, sa fonction, ses attributs et ses finalités. C’est agir par omission tout en se privant de la possibilité, si infime soit elle, de faire que le Parlement ne devienne l’antichambre du pouvoir exécutif.

Même s’il faut rester lucide que le travail dans un Parlement qui ne reflète pas la volonté du peuple sera phagocyté par le régime immoral et impopulaire de Kabila, il ne faut surtout pas succomber dans le piège de laisser un boulevard à Kabila. La minorité des élus de l'opposition peut profiter de la tribune du Palais du peuple pour continuer à dénoncer l'illégitimité de Mr. Kabila et les vices de son régime qui maintient la population dans les conditions infrahumaines. 

Même s'ils ne sont pas parvenus à renverser le régime, le travail parlementaire abattu par les députés Clément Kanku wa Tshibwabwa, Jean-Claude Vuemba, Emery Okundji, Ne Muanda Nsemi ou encore Gilbert Kiakwama ont permis un tant soit peu d'éclairer l'opinion publique sur la gestion opaque et chaotique de la chose publique par le régime de Kabila. C’est aussi le cas d’Eugène Kabongo Ngoy du MLC qui vient de doter la RDC d’une excellente loi sur le sport. Ils l'ont si bien fait que les électeurs leur ont renouvelé leur confiance, malgré les irrégularités. Pensons un instant si l’UDPS avait un représentant au sein de la CENI, disent-ils ?

 
Selon les partisans de cette stratégie intégrale et intégrée de lutte politique, il n'y a pas d'incompatibilité pour les élus de l’opposition de siéger au parlement qui n’est pas une propriété privée de Kabila. Ils doivent plutôt saisir cette opportunité pour poursuivre et intensifier le combat en faveur de la vérité des urnes. Ils doivent développer des stratégies politiques, législatives et diplomatiques dues à leurs fonctions pour y parvenir. 

Le combat à mener doit en même temps être extra-institutionnelle ou même, s’il le faut, non politique au regard des moyens prévus de l’article 64 de la constitution qui confère à tout congolais « le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions constitutionnelles. » 

Ces trois formes d’opposition: la lutte politique extra-institutionnelle, la résistance armée, les pressions diplomatiques et la logique institutionnelle peuvent cohabiter et être simultanément menées sans se télescoper. Elles présentent l'avantage de contrer le régime Kabila sur plusieurs fronts à la fois.

 
Exemples d’échecs des politiques radicales et de réussites des politiques hybrides


Au travers l’histoire des relations internationales, la politique radicale dite de la chaise vide s’est souvent montrée contreproductive un peu partout dans le monde. Privilégier exclusivement le combat politique hors des institutions serait-il plus payant efficace pour renverser le régime en place? A ce jour, peu d'exemples à ma connaissance ont confirmé cette stratégie. Rappelons-nous de Yasser Arafat qui a longtemps opté pour le radicalisme et l'extrémisme politique contre l’occupation juive en Palestine sans atteindre ses objectifs.

Mais, dès l’instant où il a compris d’intégrer dans son combat les dimensions politiques institutionnelles et diplomatiques, il n’a pas attendu une décennie pour entrer dans l’Histoire de la Palestine et se voir même décerner le prix Nobel de la Paix. Les politiques extrémistes ont souvent conduit à une certaine implosion : c'est le cas d'Adolf Hitler et le IIIème Reich allemand. Il en est de même de l’ex-URSS qui a accouché d'une Russie difficile de se (re)constituer des cendres de l’idéologie communiste utopique. 

Il en est de même du modèle économique capitaliste radical, basé sur l’ultralibéralisme qui, en poussant à outrance son extrémisme, a conduit à un bouleversement économique et financier sans précédent au point  de mettre quasi à genoux le système financier et économique des pays occidentaux. 


Par contre des pays qui, à un moment de leur évolution, ont adopté une ligne politique rigide et fermée. Mais ils ont compris par la suite qu’il fallait doser leur radicalisme utopique avec un peu de réalisme, sont actuellement en train de tirer profit de ce savant alliage pragmatique. C’est le cas de la Chine, jadis ultra communiste, qui réussit plutôt bien le mariage entre communisme politique et le libéralisme (contrôlé) économique, au point de voler la vedette à la Russie ex bastion du communisme et aux Etats-Unis la référence mondiale du capitalisme ultralibéral. Aux Etats-Unis Malcolm X et Martin Luther King ont opté, sans se taper dessus, des voies opposées pour lutter contre la politique de ségrégation raciale. Barack Obama en est le résultat.
 
Une autre illustration concerne le renversement du maréchal Mobutu. S'il a été chassé du Zaïre, ce n'est pas le seul fait de la rébellion opportuniste de LD Kabila. Mais bien la convergence de la lutte institutionnelle et extra-institutionnelle initiée par le groupe des "Treize Parlementaires" à l'intérieur des structures du MPR dès 1979. Cette défiance politique, que certains pensaient perdus d'avance, mais repris par l'Union Sacrée conduite Etienne Tshisekedi, L'Eglise catholique et la société civile a fini par affaiblir le régime de Mobutu. Ainsi, LD Kabila dans sa conquête de la RDC, a bénéficié de la faible résistance des FAZ acquises au changement et du soutien de la population lassée par le régime de Mobutu rendu décadent et fantôme grâce à la résistance politique intérieure. Un travail de pourrissement du terrain, orchestré par la bande à « L'enfant terrible » de l'Union Sacrée, Olenghankoy, sans lequel le Mzee aurait éprouvé d’énormes difficultés à mener une guerre éclair contre le Zaïre. 


Comme contre-exemples, on peut relever les tentatives de renversement du régime Mobutu par les deux guerres de Shaba (non soutenues par la population ni par une opposition politique institutionnelle intérieure, active et populaire). Tout comme des deux guerres de Moba qui ont vu les combattants de LD Kabila détaler devant la puissance de feu des hommes du général Mukobo Mundende, qui explosèrent ses maquis de Fizi et Baraka en le repoussant vers la Tanzanie où il devint trafiquant jusqu'au jour où Kagame lui a redonné un second souffle politique.

 
Conclusions

Le combat du président Tshisekedi a eu pour mérite d’ouvrir la RDC au pluralisme politique et à la logique démocratique. Deux « acquis » qui ne pourront plus être transigés, même si le chemin semble encore parsemé d’épines. En dépit des manœuvres politiciennes iniques qui tendent à l’obstruer, ce combat mérite d'être continué par toutes les voies possibles constitutionnelles. Cela, sous ses différentes variantes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

 
Il est temps que les congolais finissent avec une vision politique réactive, sensori-émotionnelle et spontanée qui épuise leurs forces sous le choc de l'actualité puis plus rien. Nous devons apprendre à analyser sereinement à froid la situation pour déceler où se situent réellement les vraies menaces, les forces et les faiblesses de l'adversaire. Il faudra ensuite évaluer nos capacités et nos moyens réels d'actions pour établir par la suite les stratégies (politique? Diplomatique ? militaire? autre?) appropriées devant nous permettre de renverser la situation sur le terrain. Ce n'est pas surtout sur internet ou en postant des vidéos où nous dévoilons tous nos plans et nos stratégies (pour amuser la galerie) que nous y arriverons. Encore moins en jouant le jeu de Kabila qui, après avoir induit l’opposition en erreur en période préélectorale où l’opposition s’est entretuée et s’est trompée d’adversaire jusqu’à la veille des élections par une guéguerre ridicule : Fatima contre Sulutani. 


Voici maintenant le régime Kabila venir avec une autre stratégie visant à détourner l’attention du peuple du hold up électoral en semant la confusion pour endormir de nouveau les opposants, les combattants et les résistants. Ces derniers, plutôt que cibler qui sont les vrais ennemis du peuple, passent à nouveau leur temps à se traiter mutuellement de traites, collabos. Entretemps, aucune solution d’alternative crédible et efficace n’est proposée, ni mise en œuvre sur le terrain pour permettre au Peuple de reconquérir son élection volée. Cela, afin d’empêcher Kabila, le « Fantômas » déjà absent du pouvoir à Kinshasa, depuis sa prestation de serment, de gouverner la RDC par procuration. Et la kabilie en profite pour consolider son pouvoir politique et militaire jusqu’au jour où le coq aura chanté à trois reprises.

 
Le défi commun de tous les Combattants de la libération du Congo, des Patriotes et des Résistants congolais est de coordonner et converger leurs actions multiformes. Les uns à l'extérieur, les autres à l'intérieur du pays; les uns hors des institutions et les autres au sein des institutions de la République qui n'appartiennent pas à Kabila; les uns dans la capitale et les grandes villes, et les  autres dans l'arrière-pays de sorte à ne laisser de côté aucune piste, si infime soit-elle. C'est la résultante de la sommation de ces actions multiples que viendra sans doute la libération du Congo. A moins qu’on me prouve le contraire. Non avec des paroles et des fatwas, mais bien avec des pistes d’actions réalistes et concrètes.

 
 Jean-Jacques Wondo
Analyste politique freelance
Wed, 2/15/12, Paly wondo

La présente réflexion peut-être consultée sur www.congoforum.be dans la rubrique Analyse et Réflexion ou en ouvrant le lien: http://www.congoforum.be/upldocs/RDC.Oppos...pdf


De : Kiantede Nzogu                                          Mercredi 15 février 2012 19h06

Cher compatriote Paly Wondo,

Bonsoir !

Votre réflexion politique en fichier joint est d'une grande richesse.

La culture politique congolaise devrait être enrichie par de telles contributions, qui jettent une lumière bienvenue sur une situation délicate et une problématique urgente.

Il serait même utile, si vous en avez l'opportunité et les moyens, de compléter par des données chiffrées et d'autres exemples, et puis de l'éditer sous forme de brochure imprimée (livre avec numéro ISBN). Je serai un acheteur. Comme beaucoup d'autres, j’en suis sûr!

Courage et salutations patriotiques!

Nzogu bin Kyantede P R



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