Maître Louis-Marie, WALLE Lufungula, au deuxième tour, après celui du mercredi 10 avril 2019, que cet ancien magistrat du parquet de Grande Instance de Goma, devenait le troisième gouverneur élu de la Province mythique de la Tshopo. Il n'a pas laissé au Gouverneur sortant Constant LOMATA aucune chance pour se succéder à lui-même ! Dix-sept voix obtenues sur les 27 votants alors qu’au premier tour il avait eu sept voix, poursuivi par C. LOMATA qui en avait six.
Dans les rues "boyomaises sans FIL", c’était une liesse populaire : des cris de joie, des klaxons de taximen-motos retentissaient partout. Pour saluer l'arrivée à la tête de la TSHOPO, d'un digne fils, avec espoir « cette dernière va bientôt avoir une nouvelle ère pour son décollage et son développement », mais c'était sans compter avec la meute des sorciers et autres chiens enragés déterminés à faire descendre, par tous les l'apôtre et l'envoyé du Maitre pour le développement et la promotion de la Province.
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Pour rappel, Louis Marie Lofungola avait démissionné du PPRD pour se présenter en indépendant avec comme vice-Gouverneur, M. Maurice ABIBU Sakapela Bin Mungamba, ancien journaliste de la RTNC/Kisangani, grand défenseur du RCD/Goma à Kisangani, il fut ministre provincial en charge de l'Intérieur, Sécurité du premier gouverneur de Province M. Jean ILONGO Tokole, premier Gouverneur de la Tshopo issue de la province Orientale démembrée.
WALLE Lufungola, qui est-ce ? Juriste de formation, né à Yangambi un certain 25 juillet 1964.Il a fait ses humanités Latin Philo au Collège Maele à Kisangani, ses études de Droits à l’Université de Kinshasa. il fut nommé magistrat au parquet de Grande Instance de Goma. De là, il embrassa la carrière politique avec "l'avènement de conglomérat des opportunistes et aventuriers de l’AFDL" du Mzee Laurent Désiré KABILA. En 1996, à Kisangani, il fut nommé Premier Secrétaire Provincial de l'AFDL, fonction supposé à tort comme supérieur à celui du Gouverneur de Province ! Il quitta ses fonctions du Directeur Général du Journal Officiel de la RD Congo, avant de poser sa candidature au poste de Gouverneur de province. Marié et Père de cinq enfants, le troisième Gouverneur de la Tshopo, Louis marie WALLE Lufungola, conscient de l'envoutement voir du signe indien qui poursuit la TSHOPO depuis l'indépendance nationale, avec des guerres et tueries à répétition (rébellion 1964, mercenaires de tout bord, l'avènement des opportunistes et aventuriers de l'AFDL, qui confia la Province à DIEU (Jésus) en organisant une Prière Œcuménique à l'Esplanade de la poste de Kisangani.
Depuis lors, tous les sorciers et autres esprits malins s'acharnent contre lui avec des accusations mensongères. Mais le Maitre de l'Univers est toujours avec lui et malgré tout, il tient bon et ses compatriotes l'ont surnommé, "TCHUMA ya MOTO càd barre de fer chaud", qu'on ne seraittenir à mains courantes !
Malgré des complots ourdis des sorciers de tout acabit, Me LM WALLE L. résiste encore aux ouragans des motions à répétition qui secouent des Institutions Provinciales à travers la RD Congo ! Visé par une deuxième motion de censure signée par 14 élus sur les 28 députés de la province de Tshopo, WALLE Lufungula et toute son équipe gouvernementale ont pu saisir la COUR constitutionnelle et l'Assemblée provinciale notifiée, aurait dû ne pas aller jusqu'au bout, en votant leur motion de censure, initialement signé par 14 élus, ce sont 17 députés qui ont voté ladite motion, sans atteindre le quorum requis en pareille situation. Ayant constaté l'erreur, ils auraient établi un Procès-verbal en dehors de l'Assemblée Provinciale : "faux usage de faux"! Ainsi la Cour Constitutionnelle est saisie de toutes ces irrégularités.
Mais les prétendus connaisseurs de la chose juridique ne s'entendent pas sur la surséance de l'action (!), attendons l'Institution ayant qualité et autorité pour interpréter la LOI, la Cour Constitutionnelle. D'ici là, le combat cessa faute de combattants et les affidés de chaque camp se battent dans les réseaux sociaux.
Pourtant "Nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits " ! En effet, l’exécutif provincial est notamment accusé de "manque de vision claire de développement, des actions hasardeuses, à bâton rompu, clopin-clopant et clairement prédatrices, une gestion «opaque et calamiteuse» des finances publiques ainsi que le détournement de 2,5 millions de dollars américains....”
Absent à la fameuse séance où il était attendu pour répondre aux accusations contenues dans leur motion, SEM le Gouverneur WALLE, à travers une lettre adressée au bureau de cette assemblée, les invita à la sagesse afin d’éviter «une énième humiliation (!)». En effet, SEM le Gouverneur, Louis-Marie Walle Lufungula dénonce l’attitude des députés, qui reviennent sur un problème déjà tranché en sa faveur aussi bien par la cour d’appel que par la Cour constitutionnelle.
Evoquant le principe général de droit selon lequel "nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits", afin d'«éviter une énième humiliation à la population de la Tshopo par des actions irréfléchies et hasardeuses des députés provinciaux».
Wait and see ....jusqu'à la fin de la procédure devant la COUR constitutionnelle. Dans l'entre-temps, un général de la PNC qui a tenu imprudemment "la barre incandescent LMWL", en a eu pour son compte !
C’est également la volonté de son épouse et de ses deux enfants en bas âge que le corps d’Armand soit rendu à sa famille à Bruxelles. Selon des sources hospitalières, les proches de Mudiandambu à Kinshasa n’ont toujours pas été invités à identifier son corps qui serait gardé à l’hôpital général de référence de Kinshasa.
Ceci est commenté en sens divers. Les réactions continuent de fuser de toutes parts pour réclamer que la lumière soit faite autour de cette mort. Le gouvernement a informé que ce Congolais de Bruxelles se serait «suicidé». «Faux», rétorque M. Corneille Mitonga, coordonnateur du Réseau provincial des Droits de l’homme, REPRODHOC/Katanga, qui évoque les mauvaises conditions de détention dans les cachots en République Démocratique du Congo, RDC.
L’Union pour la Reconstruction du Congo, UREC, d’Oscar Kashala, dans une déclaration datée 5 octobre, dénonce une non assistance à personne en danger: « Il est incompréhensible et inacceptable qu’une personne se trouvant dans les mains des services de l’Etat, puisse perdre sa vie sans explications valables alors qu'il était annoncé que M. Tungulu serait déféré devant les juges pour répondre de ses actes.
Il s’agira dès lors d’un cas de non assistance à personne en danger. Par ailleurs, compte tenu des précédents tragiques connus au mois de juin dernier, lesquels ont entrainé le décès de M. Floribert Chebeya, Directeur Exécutif de l’ONG de Droits de l’Homme «La Voix des Sans Voix», et la disparition inexpliquée jusqu’à ce jour de son collaborateur Fidèle Bazana, il est difficile d’admettre la déclaration officielle donnée par l’autorité judiciaire».
D’autre part, Me Nicole Bondo Mwaka, de l’ONG Toges noires, prise à l’occasion de l’opération de police déclenchée après l’arrestation d’Armand Tungulu, a été relaxée. D’après M. Lambert Mende Omalanga, ministre congolais de la Communication et des médias, «Mme Nicole Mwaka a été transférée à la DGM parce que l’on a pu découvrir qu’elle était étrangère, une personne de nationalité canadienne quoique Congolaise d’origine. Elle est entrée en RDC manifestement sans remplir les formalités. Elle exerce une fonction d’avocat normalement interdite aux étrangers en RDC.
Elle milite même dans une ONG congolaise. Donc, tout cela fait que c’est la DGM qui est compétente pour gérer son cas.» Un analyste rappelle toutefois qu’en RDC, jusqu’à nouvel ordre, la détention d’une autre nationalité en plus de la nationalité congolaise n’est pas une infraction.
Car, à l’Assemblée nationale, un moratoire avait été décidé permettant de passer outre à la disposition constitutionnelle qui décrète le caractère exclusif de la nationalité congolaise. Et ils sont nombreux, à travers le pays, les Congolais qui se retrouvent dans la situation de double nationalité.
Entre-temps, la gouvernance de la RDC est à nouveau sur la sellette. Comme l’on pouvait s’y attendre, il est difficile, dans ce genre de dossier, d’éviter les extrapolations. L’image du pays en pâtit. Quelle gaffe que cette mort en détention de quelqu’un sur qui il eût fallu veiller pour que même pas un moustique ne le pique !
Ce qui caractérise la démocratie, c’est la liberté qu’ont les citoyens de s’exprimer par des mots et des actes. Bien sûr, en restant dans les limites autorisées par la loi.
Au nom de ce droit fondamental, un individu ou un groupe d’individus peut tenir tête à toute une nation et même en sortir victorieux. C’est au nom de cette liberté que nous avons vu les Etats-Unis, une puissance militaire et économique, négocier avec le pasteur Terry Jones, qui voulait brûler des exemplaires du Coran le mois dernier.
Et il a fallu faire prendre conscience à cet illuminé des conséquences désastreuses à l’échelle planétaire que son projet aurait, s’il était mis à exécution, pour qu’il y renonce. Par le fait de ce mode de gouvernance, nous avons vu récemment des citoyens s’en prendre à des présidents avec des manières certes condamnables, mais qui ont pu exprimer leur exaspération sans pour autant passer de vie à trépas. Peut-on oublier le journaliste irakien Mountager Al-Zaïdi qui a lancé sa paire de chaussures sur l’homme le plus puissant d’alors, George W. Bush, en criant :
“C’est le baiser de l’adieu, espèce de chien” ? L’illustre agressé s’est contenté de prendre l’incident avec humour : “Tout ce que je peux dire, c’est que c’était une pointure 43”.
Pour toute sanction, l’auteur de “l’attentat à la chaussure” a passé seulement 9 mois en prison et en est sorti triomphalement avec de multiples récompenses de la part de ses admirateurs. Quant au jeune homme qui a lancé à la figure de l’actuel président français, Nicolas Sarkozy, à Saint-Denis : “Va te faire enculer, connard !Ici, t’es chez moi”, il a été condamné à ... 35 heures de travaux d’intérêt général. Lui, comme son compatriote qui a refusé, pour “ne pas se salir”, de saluer le mari de Carla Burni au salon de l’agriculture, a exprimé son ras-le-bol à l’égard du premier des Français.
Le bouillant chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a eu plus turbulent que lui en la personne de Massimo Tartaglia, qui lui a jeté une statuette en plein visage. Bilan : “contusions au visage, une petite fracture du nez et deux dents cassées”. C’est dire que de tout temps, les relations entre gouvernants et gouvernés n’ont pas toujours été empreintes de cordialité ni de respect mutuel.
Mais ce qui s’offre à voir dans les pays occidentaux relève quelque peu de l’irréel et confine au suicide dans nos pays qui, pourtant, aiment à ressasser leurs exploits en matière de démocratie. Ceux-ci n’ont pas, pour le moment, pu venir à bout du culte de la personnalité de nos chefs d’Etat, de leurs dérives autoritaires.
Avec des régimes aux origines pour le moins anti-démocratiques, c’est un crime de lèse majesté que de manifester son mécontentement sous n’importe quelle forme à l’égard d’un président, alors que ce dernier est à une distance qui lui permet de voir l’affront. Hélas ! le Congolais Armand Tungulu Madiandamba n’a pas compris cela et n’aura pas la chance d’en parler à ses concitoyens.
Il est décédé dans la nuit de vendredi à samedi dans un camp militaire de Kinshasa, où il était détenu pour avoir jeté des pierres sur le cortège du président Joseph Kabila. Selon le procureur général de la République, Floribert Kabange Numbi, il se serait suicidé à l’aide d’un fil qui était attaché à son oreiller. Peut-on croire à cette thèse dans un pays où les droits de la personne humaine sont en permanence bafoués ? Rien n’est moins sûr, surtout quand on pense à la mort récente du défenseur des droits de l’homme Floribert Chébea dans les bureaux de la police.
Coutumière du fait, la République démocratique du Congo “mange” ses filles et fils qui œuvrent à ce que les valeurs démocratiques tiennent dans le pays : journalistes, responsables de partis politiques, acteurs de la société civile... Insulter, lapider, refuser de saluer une personne, de surcroît une autorité, sont sans doute à bannir dans les habitudes et comportements de tous les citoyens. Pour autant, ils ne sauraient expliquer l’assassinat d’un être humain.
Ne dit-on pas qu’il faut de tout pour faire un monde ? Même dans les royaumes anciens, il est arrivé que le roi ou le chef coutumier admette un turbulent ou un contestataire dans son ressort territorial en se disant qu’un jour il peut être utile à quelque chose. Ce qui est sûr, dans nos États modernes, on ne peut pas envisager le développement sans le respect de la vie humaine.
La réaction du compatriote Blaise à l'interview de Lambert Mende, ministre de la communication et des médias de la RDC :
En suivant Monsieur Mende Omalanga, je me demande s'il réalise que très souvent ses propos sont d'une incohérence inégalée.
Par exemple, Monsieur le ministre dit avoir été choqué qu'on ne parle pas dans le rapport de l'ONU de l'exploit des vaillants militaires congolais qui auraient tué 36 rebelles. Je signale au passage que le même ministre parle de plus d'une centaine de militaires congolais tués par les rebelles depuis qu'ils ont décidé de mettre la pression sur les FDLR. Entre plus de 100 militaires congolais et 36 rebelles tués, l'exploit serait-il du côté de la FARDC ou de la FDLR?
Autres incohérences: <>, dit le ministre. Entre temps, il n'a pas arrêté de (que)demander de l'aide. Ce qui est encore bizarre, c'est qu'il exige cette aide avec des <> mais entre temps, il accuse l'ONU de néocolonialisme. <>, sous entendu par l'O.N.U. Il fait pourtant partie d'un gouvernement "responsable" mais il se réveille près de 10 ans après pour se rendre compte que l'O.N.U, malgré sa présence impressionnante en RDC, ne fait rien, sinon pas assez. D'abord, Monsieur le ministre semble oublier que la toute première mission de la MONUC ou MONUSCO n'avait jamais été de <>. Ensuite, peut-on sérieusement prétendre être responsable d'un pays et en même temps demander à une force que l'on accuse par ailleurs de néocolonialisme de <>? Avouons tout de même qu'en matière d'incohérence, le ministre a fait fort! Enfin, <<>>, dit le ministre. Entre temps, il reconnaît que la justice n'a pas de moyens et <>. Dans ces conditions et faute de moyens, on peut s'interroger sur la transparence ou l'objectivité des procès, si procès il y a eu. Un gouvernement responsable dépenserait-il autant de moyens (52 millions $ selon certaines sources) pour des réjouissances improductives, alors que sa justice, institution régalienne par excellence, manque cruellement de moyens?
Comme quoi, cher Dieudonné, il ne suffit pas seulement soigner sa locution pour être convainquant. Encore faut-il que ceux qui analysent mot par mot trouvent une certaine cohérence dans les propos. Or, Monsieur Mende Omalanga, au-delà d'une certaine éloquence que je lui reconnais volontiers, est le plus souvent incohérent dans ses propos.
C'est mon opinion et je l'assume.
Blaise TSHIDIMBA KABAMBA
SOUHAIT ET PROPOS DE DIEUDONNE
« Aidez-nous à renforcer notre système de sécurité », dit L. Mende
Hier sur France 24, le ministre de la communication et des médias de la RD. Congo a fustigé ceux qui violent et ceux qui sèment la terreur à l'Est du pays; mais il a aussi invité les amis du Congo à aider le pays à renforcer ses capacités en matière de sécurité.
Pour suivre son entretien, cliquer sur ce lien ou mettez ce lien dans votre navigateur :
A quand un tribunal pour le Congo ? Après plusieurs années de travail, le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) des Nations unies dresse enfin la liste incontestable des crimes et massacres commis en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) pendant une décennie placée sous le signe du feu.
Les concepteurs de ce texte ont décidé de se pencher sur la période 1993-2003. C'est celle où furent commis les crimes et massacres les plus graves. Depuis, l'impunité n'a pas cessé, et les Congolais sont encore martyrisés. Que faut-il pour que ce drame d'une ampleur exceptionnelle mobilise ce qu'il faut bien appeler la "communauté internationale" - l'ONU, ses agences spécialisées, les grandes puissances du Nord et du Sud émergent, ces pays qui, souvent, sont les premiers à exploiter les richesses minières de la RDC ?
Le rapport du HCDH ne révèle que peu de chose. La plupart des actes recensés étaient connus. La nouveauté (révélée dans notre édition du 27 août) est de réunir l'ensemble de ces faits, de préparer le terrain pour de futurs procès et d'envisager de qualifier certains actes de "génocide".
S'il est un génocide reconnu dans la région, c'est celui des Tutsi dans le Rwanda voisin en1994. Il a fallu du temps pour que s'impose l'idée de l'ampleur de ce dernier crime. Il s'agissait là non de massacres aveugles, mais d'une tentative claire de faire disparaître un groupe humain. Les responsables de ce projet répondent aujourd'hui de leurs actes devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), installé à Arusha, en Tanzanie. Cette juridiction est pleine d'imperfections. Certains "génocidaires" continuent de lui échapper. Mais mieux vaut cette justice rendue tant bien que mal à Arusha que l'injustice permanente à laquelle demeurent condamnées les victimes congolaises.
L'expérience des fins de conflits récents montre qu'il n'y a pas de retour à la paix sans une manière de justice. La Sierra Leone, déchirée pendant une guerre marquée par des atrocités, a bénéficié, dans le cadre d'un processus de paix, d'un tribunal spécial. L'ex-Yougoslavie est à peu près dans le même cas. Au Cambodge, les procès des anciens Khmers rouges ont commencé.
Partout, des mécanismes judiciaires ou parajudiciaires tentent d'aider les survivants à faire le deuil de crimes inhumains. Pourquoi la RDC, ce pays grand comme l'Europe de l'Ouest qui sert de terrain de jeux meurtriers depuis deux décennies aux États de la région, Rwanda en tête, échapperait-il à cette règle ? La réponse, jusqu'ici, a été éludée, en partie en raison de l'ombre gigantesque du génocide commis à ses portes, au Rwanda.
Il est grand temps de prendre en compte les crimes d'une ampleur historique perpétrés en RDC. Le rapport de l'ONU offre la base pour que soit constitué un tribunal, avec un appui international, pour que soient jugés ceux qui en sont les auteurs. Il est grand temps de rendre un semblant de justice aux centaines de milliers de Congolais tombés sur le sol de ce pays martyr.
Lettre ouverte à ma soeur et amie Gisèle Mandaila.
Chère Gisèle,
Je viens à peine de tomber sur l'article ci-après, lequel fait écho de l'interview que tu as vraisemblablement accordée à la télévision du cinquantenaire animée par Monsieur Jean marie Kassamba.
Je voudrais croire que les propos rapportés quant à l'éventualité de la double nationalité en RDC ne sont pas les tiens.
Si par contre cela se confirmait, je ne pourrais m'empêcher de craindre que tes réserves exprimées ne soient pas du tout fondées.
J'aurais souhaité que tu te renseignes et te documentes davantage sur ce sujet, au moment où nombreux sont les pays qui ont compris que leurs diasporas représentent un atout formidable pour leur développement et où chaque État tente de soigner les siens aux petits oignons.
OPEN SOCIETY INSTITUTE basé à New-York a fait, en 2009, une étude comparative des lois sur la nationalité en Afrique. Ses recommandations sont intéressantes.
INTERNATIONAL CRISIS GROUP est allé dans le même sens en adressant un rapport au président PREVAL de Haïti et à son gouvernement.
Ainsi, la plupart des pays, et c'est une tendance, modifient leurs constitutions ou votent des lois en faveur de la double nationalité.
En vertu de quelle précaution imaginaire devrions-nous toujours être à la traîne?
Le dernier en date, c'est le Kenya qui vient de voter, à 67%, le référendum sur la constitution. Au classement des innovations introduites, la double nationalité figure en bonne place.(source: le monde du 5/8/2010)
Nous sommes probablement le seul pays où se vit une situation insolite: le moratoire introduit en 2006 au sein d'une institution comme le parlement nous rappelle chaque jour, si besoin en était encore, notre légerté et notre manque de sérieux.
Pour peu que l'on soit responsable et qu'on aime ce pays, il faut absolument normaliser cette situation.
Car, elle est à la fois injuste et injustifiée aux yeux de nos frères congolais de la diaspora, lesquels apportent pourtant un soutien considérable à l'économie de la RDC.
Pire, elle n'empêche en rien des individus de violer le principe d'exclusivité de la nationalité congolaise pourtant prôné dans la constitution.
Le cas du député, Dunia Bakarani, également sujet rwandais, arrêté récemment et détenu à Gisenyi (Rwanda) est à ce point éloquent.
En dépit de la précaution inutile que tu prônes, Monsieur Dunia Baraka, et Dieu seul sait combien de tels cas sont légion dans toutes les institutions, a voté et s'est fait même élire député en RDC alors que les congolais de la diaspora, du moins ceux qui gardent encore leur nationalité congolaise, se voyaient dénier ce droit en 2006. Par ailleurs, comme tu peux t'en douter, la RDC n'est pas le seul pays en état de post-conflit. Le Rwanda, le Burundi, la Sierra Leone, le Liberia, l'Angola, le Congo-Brazzaville, la côte d'Ivoire, le Soudan, l'Éthiopie, l'Ouganda, etc..., tous sont classés par l'ONU comme étant des pays en période post-conflit et par conséquent, selon ta logique, ils seraient fragiles pour autoriser la double nationalité.
Et pourtant la réalité, chère amie, t'oppose un cinglant démenti: tous, sans exception, ont opté pour la double nationalité, sinon la multinationalité. Au moins six pays sur les 9 qui nous entourent autorisent la double nationalité! Bientôt 7 avec la Tanzanie. En janvier dernier, le premier ministre tanzanien regrettait que son pays ait attendu longtemps pour comprendre qu'il devait soigner sa diaspora. En conséquence, il promettait que son gouvernement allait faire le nécessaire pour déposer un projet de loi en ce sens devant le parlement et ce, avant fin 2010.(source: afriquejet.com)
Qu'en est-il de la RCA? Bokassa n'aurait-il pas eu la nationalité française? Trouves-tu normal que la RDC soit le seul pays qui refuse à ses compatriotes des <privilèges> que pratiquement la majorité de ses voisins accordent volontiers à leurs citoyens? Qui est li vrai pigeon? Toujours la RD Congo! Que dire des nations telles que Mozambique, Ghana, Djibouti, Togo, Sao Tomé et principe, Érythrée, Égypte, Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Guinée tout court? Plus fort, le Sénégal a même signé des accords avec le Congo Brazzaville en la matière.
Même l'Afrique du sud, le pays qui devrait en principe redouter le flot d'immigrés zimbabweens qui se déverse comme la pluie à l'intérieur de ses frontières, a aussi autorisé la double nationalité.kel Évidemment, tu pourrais toujours me rétorquer que les situations de ceux-ci se diffèrent de la nôtre. D'avance, je te reprends et affirme que la RD Congo est à l'image d'une maman qui souffre de la bêtise de ses enfants qui prétendent la protéger, alors qu'ils sont en train de l'étouffer sciemment.
Voilà ce en quoi notre pays se différencie des autres!
Ce dont tu sembles avoir peur, c'est exactement ce qui se fait réellement actuellement en RDC. A une différence près, c'est que nos propres frères de la diaspora sont exclus. Enfin, je voudrais en terminer en insistant sur le fait que le problème de la RDC se pose essentiellement à un autre niveau, surtout pas à celui de la double nationalité. Sans doute, aurons-nous l'occasion d'y revenir. J'ose espérer! Bien à toi.
Blaise TSHIDIMBA KABAMBA
Propos attribué à Gisèle
Il est trop tot pour accorder la double nationalité aux congolais qui ont contracté d'autres nationalités, selon Giséle Mandaila reçue par la télévision du Cinquantenaire. Le pays est en période post conflit, il est trop tot pour un tel pays de controler qui est ressortissant d'origine. Je suis d'accord au fait que le pays accepte la double nationalité mais pas tout de suite, de dire la députée bruxelloise, vice ministre honoraire belge.
La double nationalité profitera principalement aux congolais de l'extérieur et pas particulièrement à Monsieur Tout Le Monde, de dire Gisèle Mandaila pour qui le congolais d'origine peut et doit continuer à faire ce qu'il peut pour le Congo même quand il n'a plus la nationalité. Sur le plan politique intérieur belge, Gisèle Mandaila a reconnu des "inimitiés" dues à un duel politique normal avec un autre député bruxellois d'origine congolaise, Bertin Mampaka, à qui on a prêté des propos qu'il n'a jamais été capable de dire devant moi.
Concernant les groupuscules congolais d'opposition opérant de Belgique, Gisèle Mandaila affirme qu'ils n'ont pas compris les enjeux. Même si je suis traitée de collabo, j'ai la conscience tranquille, les faits finissent toujours par me donner raison, de dire encore Gisèle Mandaila au micro de Jean Marie Kassamba.
Je vous écris pour vous poser des questions précises en relation avec votre discours de ce 17 juillet 2010 prononcé à l'occasion de la Journée internationale de la justice.
Afin de juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les crimes de génocide commis sur le territoire congolais, vous déclarez que « le gouvernement envisage dans les jours à venir l’institution des chambres spécialisées au sein des juridictions pénales congolaises, car l’institution d’un tribunal pénal international pour le Congo est une solution juste certes, mais trop coûteuse et irréaliste ». Elle est coûteuse pour qui? Car c'est le Conseil de sécurité des Nations unies qui instituent les tribunaux pénaux internationaux et c'est donc l'ONU qui paie.
Monsieur le ministre, selon quels critères affirmez-vous que le Tribunal pénal pour le Congo est irréaliste? Alors que cela a été réalisable pour moins de victimes.
Quand on sait que les tribunaux congolais manquent de tout : locaux, moyens humains et équipements matériels, avec quels moyens les chambres pénales spécialisées que vous envisagez vont-elles travailler?
Pour juger les criminels étrangers, il faudra obtenir leur extradition au Congo. Avez-vous les moyens pour cela? Quand vous n'arrivez même pas à obtenir l'extradition d'un chef de guerre comme Nkundabatware Mihigo, je ne vois pas votre gouvernement réussir l'extradition de criminels étrangers présumés que sont certains chefs d'état et responsables d'entreprises minières ayant créé ou soutenu des groupes armés.
Vous évoquez les crimes antérieurs à 2002 (Makobola, Kasika, Mwenga, Ituri, Beni, Butembo, Gemena). Il faut préciser que ces crimes ont été commis par des rébellions ou groupes armés ( AFDL, RCD, MLC, etc.) dirigés à l'époque par des personnes qui siègent aujourd'hui dans les institutions publiques. A ces violations massives des droits de l'homme, il faut ajouter les crimes commandités par votre gouvernement depuis 2006, notamment les massacres des populations civiles au Bas-Congo. Dans un pays où la justice est sous la botte du pouvoir exécutif tandis que le chef de l'exécutif lui-même est un ancien chef rebelle, quelles sont les garanties que tout ce beau monde sera traduit devant les fameuses chambres pénales spécialisées? Auxquelles, du reste, vous n'aviez jamais pensé avant cette Journée et qui, de ce fait, risquent de n'être jamais instituées.
Enfin, vous avez évoqué à juste titre la condamnation de l'Ouganda par la Cour internationale de justice le 19 décembre 2005 suite à la guerre ayant opposé ce pays au Rwanda dans la ville de Kisangani. Où en êtes-vous dans l'exécution de cette condamnation de l'Ouganda? Et quand votre gouvernement va-t-il porter aussi plainte contre le Rwanda? Mais, comme, d'après une réponse du chef de l'exécutif congolais, ce pays est trop pauvre pour indemniser le Congo ( mais pas trop pauvre pour nous attaquer), il n'y aura aucune plainte contre le Rwanda tant que l'exécutif congolais n'aura pas changé de chef.
Dans l'attente de vos réponses, je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de mes sentiments distingués.
En cette année jubilaire, plusieurs initiatives ont été prises et nous ont aidés encore d’avantage à réfléchir sur la situation de notre pays. Des bilans ont été établis et malheureusement se soldant tous sur un constat très négatif et même déplorable sinon chaotique. St Paul disait, « En toute circonstance rendez grâce à Dieu ». Dans la joie comme dans la souffrance, il nous incombe en tant que Chrétien d’élever notre voix vers le ciel pour dire merci au Seigneur. Oui merci à Lui de nous avoir donné un si grand, beau et riche pays. Que son Nom soit béni ! Nous ne pouvons donc pas éteindre la flamme de l’espérance qui doit animer tout croyant quant il est dans les épreuves. Car le même St Paul nous dit encore :
Tout concourt au bien de qui aime Dieu » Rm 8, 28 Oui, Dieu fait tout concourir à notre bien si nous y croyons vraiment et si nous apportons notre collaboration à la réalisation de son œuvre.
Mes bien-aimés, bénir Dieu aujourd’hui ne signifie nullement pour nous une manière de nous réfugier dans une contemplation béate qui calmerait nos consciences, assouvirait nos attentes ou nous détournerait de nos obligations et responsabilités en face de la situation dramatique que vit notre cher pays. Louer Dieu, c’est aussi nous poser la question fondamentale sur le sens de l’être chrétien dans le monde. Radicalement, il est question de nous demander collectivement et individuellement : qu’avons-nous fait ou n’avons-nous pas fait pour que ce pays, don béni de Dieu comme nous le confessons et le chatons dans notre hymne national, soit là où il est aujourd’hui. Que devons nous faire pour réellement collaborer à l’œuvre créatrice de Dieu en sortant ce Congo du marasme dans lequel nous l’avons plongé ? Telle doit être notre préoccupation et détermination.
Avant d’en arriver là, permettez que nous puissions rendre Hommage à tous ces fils et filles du Congo qui ont donné de leurs courage, force, intelligence et même de leur vie pour arracher cette indépendance des mains des colonisateurs et dont nous célébrons le cinquantenaire aujourd’hui. On pourra tout dire: c’était précipité, ils n’étaient pas préparés, ils n’avaient pas des grands diplômes d’université, etc. Sans contredire la vérité, une chose est certaine: l’indépendance a été acquise. Elle l’a été sur fond des aspirations humaines nobles ; sur fond des aspirations d’une société heureuse et juste ; d’une économie forte pour tous. Des expériences malheureuses, humiliantes, indignes qu’ils ont connues, ils ont lutté au prix « de larmes, de feu et de sang (Lumumba)» pour en mettre fin. Ainsi dira Lumumba : « Mais tout cela aussi, nous que la vote de vos représentants élus agrée pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La Rép. Du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants ». Puissions-nous par ovation rendre hommage à ces vaillants dignes fils du pays.
Bien chers frères et sœurs, nul n’est besoin de dire qu’ils rêvaient la construction d’un Etat grand, prospère où chaque congolais aurait sa place. Voila pourquoi, toutes ses aspirations étaient consignées dans un pacte irrévocable dans un texte programme que nous appelons « le Débout congolais ». Ce pacte n’est pas contraire au plan de Dieu pour ses enfants. Il s’enracine justement dans ce que nous pouvons appeler les valeurs évangéliques par lesquelles l’homme contribue à la réalisation de l’œuvre de Dieu pour bâtir une communauté de vie selon son cœur.
Mes Bien aimés, « la Rép. Du Congo est maintenant entre les mains de ses propres enfants… » Oui, mais il ne suffisait pas que les congolais prennent leur Terre, il fallait encore en donner un cachet « sphragis », en devenir les « maîtres ». Eux, savaient que pour devenir maître de ce Congo il fallait se mettre débout. Ainsi ont-ils invitéles congolais avant toute chose à se mettre débout. Se mettre débout, c’est prendre conscience de sa dignité d’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est prendre conscience que qu’on est co-créateur et c’est par le travail assidu (la sueur de ses fronts) que l’homme arrive à maîtriser son environnement, à améliorer ses conditions de vie. C’est dépasser les complexes d’infériorité ou de supériorité afin de vivre sa liberté d’homme comme St Paul vient de le dire dans la première lecture. Une liberté qui est un don de Dieu mais qui nous invite au respect des autres parce qu’ils sont aussi des hommes libres. De même qu’ils ont refusé d’être considérés de sous-hommes, de même ils ont voulu de tout leur cœur, de fonder ce nouvel Etat par le respect de la dignité de l’homme engagé au travail pour le bien de toute la nation.
Ils ont perçu que cette liberté, cette dignité, et ce travail ne seraient rien si on ne se mettait pas ensemble. Ainsi, ont-ils vu la nécessité d’être uni. St Paul ne nous dit-il pas que : « votre liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme.. ;Si vous vous mordez et vous dévorer les uns les autres, prenez garde : vous allez vous vous détruire les uns les autres ».. Malgré nos multiples tribus, nos différentes ethnies et langues, c’est le sort de l’histoire qui a voulu que nous puissions être héritiers de ce territoire érigé en Etat. IL nous révèle la grande richesse de Dieu et sa volonté de ramener en Un ce qui est multiple, nous faire prendre conscience que nous sommes tous ses enfants et entre nous il n’y a pas de différence. Et surtout, comprendre que construire l’Etat n’est pas l’affaire d’un individu quel qu’il soit, mais l’effort de tous et la contribution de tous. L’indépendance ne pouvait donc pas être comprise comme un acte d’un jour, mais une dynamique qui s’inscrit dans le temps conjugué avec de l’effort.
Cette tâche n’était pas au dessus du peuple congolais mais à sa porté. C’est un peuple ardent qui a montré ses preuves dans son histoire glorieuse. Le prendre en compte, l’orienter avec une vision claire de société, il est capable de beaucoup. D’où l’invitation incessante au travail qui revalorise l’homme. Pourquoi tout cela ? Oui pourquoi sinon pour réaliser un bien être socio-économique, aspiration fondamentale de tout-être humain qu’ils expriment par le désir de construire un pays beau plus qu’avant, dans la paix. Faire en sorte que de toutes ses richesses (humaines, culturelles, minières et agricoles), le Congo soit le lieu de joie, de bonheur, d’épanouissement et d’accomplissement de tous ses enfants. C’est à ce prix, et à ce prix seulement que nous aurons la fierté d’appartenir à ce pays, c’est à ce prix que ceux qui nous verrons à l’oeuvre reconnaîtront notre grandeur. Car c’est à nous, et à nous d’abord de donner cette grandeur à ce pays dans le concert des nations. Voila pourquoi, il faut, oui il faut AIMER, oui, AIMER ce pays et tous ses habitants. St Paul nous l’a dit, « toute la loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici : tu aimeras ton prochain comme toi- même ». Aimer le Congo nous épargne de l’esprit de division, de balkanisation, de l’esprit d’attachement à sa tribu, à son ethnie. Ils l’avaient perçu et bien perçu. Cette attitude nous dispose à tout subordonner au bien commun, au bien de la nation.
Dans cet élan, célébrer le 30 juin devrai être le moment sacré du souvenir, mais et surtout du rappel de notre devoir envers la patrie ; célébrer le trente juin serait pour nous l’occasion de nous laisser interpeller par ce que nous avons déjà accompli par rapport à cet engagement indéfectible en faveur de la Nation congolaise et de ses fils et filles ; nous interroger sur l’héritage à transmettre à toutes les générations futures et cela de génération en générations.
A présent, mes bien aimés, posons nous la question en ce cinquantenaire de l’indépendance : qu’avons-nous fait de ce Congo ? Comment avons-nous réalisé ce pacte qui nous lie à notre chère patrie ? Nous l’avons déjà dit plus haut parlant du bilan. La nation a été tout simplement trahie par ses propres fils et filles. Toutes les valeurs qui devaient être le ciment de son édification ont été reléguées en arrière et continuent encore à l’être. Ce dont on a accusé les colonisateurs, qui faisait notre honte et notre indignation, les propres fils du pays s’en sont servis pour exploiter, brimer, dominer, appauvrir, violenter et même assassiner leurs frères et sœurs.
A la place de promouvoir la dignité, le respect et la liberté afin de mettre le peuple débout les dirigeants congolais ont instauré un Etat policier cadenassant les droit et libertés fondamentaux gage du développement. Combien des nos frères et sœurs ont perdu leur vie pendant ces cinquante ans tout simplement parce qu’ils ont parlé en bien pour le Congo et contre les anti-valeurs. C’est ici l’occasion de leur rendre hommage, et surtout de rendre hommage à Floribert Chebaya, le tout dernier qui par souci de son pays, de ses frères et sœurs congolais à qui on ne reconnaît pas le droit à la liberté, à la vie décente, n’a pas ménagé ses efforts, son courage et énergie jusqu’à payer de sa vie par assassinat ignoble, pour les défendre. Il faudra rappeler que les pays où les droits et libertés ne sont pas respectés ne font qu’entretenir des bombes sociales à retardement. Ce n’est pas en tuant qu’on résout les problèmes. Le peuple congolais n’attend qu’une chose : l’amélioration de ses conditions de vie. Tant que cela ne lui sera pas accordé, il continuera à revendiquer ses droits. Allez-vous les exterminer tous ? Il incombe à la classe dirigeante congolaise de changer sa vision du pouvoir. En effet, comme nous le dit l’Evangile : « Au contraire le plus grand d’entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert ». Nous avons à redécouvrir le sens du pouvoir comme service et cela à tous les niveaux. Le détenteur du pouvoir (politique, culturelle ou spirituelle) n’est pas un dieu, à tel point qu’on ne peut pas le contredire et ses actes sont présentés comme des dons faits à la Nation ou à la communauté. Ce sont des services liés à la fonction qu’il exerce et nullement es cadeaux. On ne doit en aucun cas en faire une raison d’un culte à rendre à la personne, une raison d’entretenir le clientélisme ou de soumettre tout un peuple au bon vouloir d’une seule personne. C’est là la négation de la dignité, du respect et de la liberté qui nous empêche à nous mettre débout.
Au lieu de travailler à la promotion de l’unité, on instrumentalise sa base tribale, ethnique ou régionaliste au profit de ses intérêts politiciens égoïstes. Ce qui engendre les conflits, les luttes, la guerre entre les communautés. On fait fit à la compétence, à la rigueur, au sens de l’Etat, à l’éthique pour se positionner sur base d’appartenance tribale ou cotérique. La fierté et la grandeur du pays à asseoir par une économie forte, sont sacrifiées au profit d’enrichissement personnel et rapide, sacrifiées par le bradage de ses richesses lesquelles sont aussi livrées au pillage par des groupes mafieux de tout bord, ce qui accuse l’absence de l’autorité de l’Etat capable d’assurer leur protection. Etc.
Mes bien-aimés, En face de cette situation sombre, il y a des petites flammes à travers des choses qui se font et qui nous donnent droit de continuer à espérer. Il y a des hommes et des femmes qui croient au Congo, qui réalisent des choses, résistent aux manipulations et dénoncent les abus. Il y a ce peuple malgré la paupérisation lui imposée, continue à vivre, à faire étudier ses enfants, à se prendre en charge dans les divers problèmes fondamentaux de la vie et surtout à réussi à faire échouer jusque là le projet de balkanisation de notre chère patrie.
Tout ceci doit impérativement nous inviter à croire à la possibilité de faire du Congo de demain autre chose que celui qu’il est aujourd’hui. Voila pourquoi, nous devons revisiter à tout moment la charte qui nous lie à la patrie. L’indépendance n’est pas un tout en soit, mais elle est un processus à réaliser. Il faut nous rendre compte que l’avenir du Congo est à construire par les Congolais d’abord. Nous sommes les premiers responsables de notre propre devenir. Dieu nous a dotés des vertus morales : Intelligence, courage, force, persévérance etc. Mettons-les en pratique. Aucune nation au monde ne s’est libéré ou ne s’est développé sans l’apport crucial de ses propres citoyens. Dieu qui nous a créés sans nous, ne nous sauvera pas sans nous !
Aujourd’hui, nous célébrons ce cinquantenaire ici à Bruxelles, et puis après ??? Quel projet mettons-nous sur pied pour demain ? Il y a des élections à l’horizon, la lutte contre les anti-valeurs et pour des droits et libertés qu’il faut promouvoir. Comment nous nous impliquons dans cet effort ?? ONG, Communautés religieuses, Partis politiques acquis au changement, toi citoyen congolais, qu’apportons nous de neuf pour mettre le congolais débout ? Pour promouvoir l’unité et l’excellence ? Voila des questions et surtout des réponses qu’il faut proposer pour que notre célébration soit réellement une action pour l’avenir du Congo. Cette tâche nous incombe tous.
Me Firmin Yangambi, défenseur de droits humains à la RD Congo condamné à mort suite à une cabale de mauvais goût et la volonté affichée des tenants du pouvoir d'éliminer toute opposition , a eu un peu plus de chance de rester en vie que son collègue Floribert Chebeya, victime d'une cabale mortelle ... lui permettant d'entrer royalement dans le panthéon des martyrs de la Nation congolaise.
Pourquoi, après l’assassinat de «l’une des Voix des sans voix congolais», Floribert Chebeya, a-t-on trouvé là où son corps a été découvert menotté, des préservatifs utilisés, des mèches de cheveux artificiels ainsi que des ongles artificiels de femmes? Telle est la question à laquelle cet article voudrait répondre. Notre objectif n’est pas de nous limiter à une indignation que ce crime de trop produit chez plusieurs de nos compatriotes. Nous voudrions en saisir, au-delà de cette indignation, l’une de ses significations profondes.
Dans cet ordre d’idées, nous nous situons aux antipodes de certains médias coupagistes et a-historiques kinois écartant, rapidement, d’un revers de la main et sans aucune investigation approfondie, la possibilité que ce crime crapuleux soit un crime d’état. En les lisant, nous nous réalisons que l’un des effets poursuivis par les exécutants de ce crime crapuleux est atteint : créer une atmosphère de peur conduisant à l’autocensure du «quatrième pouvoir». Faut-il leur en vouloir? A notre avis, non. Quand, en aparté, nous échangeons avec l’un ou l’autre ami journaliste, il avoue ceci : «Dire la vérité chez nous coûte la vie !» De là à débiter des sornettes et à émettre des avis fantaisistes, il y a peut-être un pas à ne pas franchir…
C’est vrai, traiter des faits que les discours officiels destinés à la consommation extérieure et à couvrir les crimes peut coûter la vie. Toute lutte pour le triomphe du beau, du vrai et du bien peut coûter la vie. Socrate, Jésus, Gandhi en ont payé le prix. Flory en a fait l’expérience, lui qui avait cru «qu’on ne lutte pas (pour le triomphe des valeurs) en se cachant». Mais que sont venus faire les effets des femmes à côté de son corps meurtri?
Répondre à cette question demande que nous puissions nous rappeler l’image du Congolais véhiculée par certains de nos bourreaux et leurs alliés tout au long de la guerre d’agression qui nous est faite. Image dans laquelle certains compatriotes croient : «Le Congolais est un fainéant ; les Congolais aiment la bière, les femmes et l’argent.» Les initiateurs des génocides et des guerres d’exterminations des peuples différents recourent à une tactique : donner de ces peuples une image, une représentation dévalorisante. Ecraser un fainéant, c’est-à-dire quelqu’un d’inutile ou un BMW, c’est-à-dire quelqu’un qui passe toute sa vie à chercher de l’argent facile pour le gaspiller dans la bière et les femmes, quelqu’un qui a perdu de vue les valeurs qui élèvent l’esprit serait rendre service à l’humanité.
Il nous semble que si nous ne replaçons pas cette représentation dévalorisante du Congolais dans le contexte de la guerre d’agression que «les cosmocrates» nous livrent pour nous déposséder de notre humanité, de notre terre et de nos richesses du sol et du sous-sol, nous n’aurons rien compris à la mort de Chebeya. Le fait qu’il ait démontré par sa façon de faire et d’être que la représentation du Congolais que nos bourreaux et leurs alliés fabriquent n’est pas toujours exacte gênait. Luttant sans se cacher, sans fuir le pays pour l’exil, sans recourir aux armes, sans verser dans les travers des BMW, il constituait une exception gênante.
Hier, Lumumba accusé de communiste - c’était l’air du temps - devait être éliminé. Aujourd’hui, dans l’air du temps, le Congolais est un BMW. Pourquoi Flory devait-il faire exception? Tous les BMW doivent être tués afin que leur terre appartienne aux «races pures» et à leurs alliés.
Dieu merci ! Derrière cette vulgarisation d’une image monolithique et unifiante des Congolais, négatrice des «petits restes», des «minorités organisés d’acteurs-créateurs» et des «veilleurs-protecteurs de la mémoire historique de nos populations» se cache un vice : le triomphe de la cupidité au cœur du capitalisme du désastre. La négation de notre pluralité d’un peuple aux diversités immenses constituant sa richesse, aux élites diverses et diversifiées ayant potentialités énormes sert le triomphe de la cupidité. Malheureusement, plusieurs d’entre nous tombent dans ce piège négateur de notre humanité et de notre diversité. Ils croient facilement que nous sommes «un peuple à part», ayant accumulé les tares et les vices attirant les foudres du Ciel et du monde entier sur nous. Notre péché serait d’être une race maudite ; une race où tout le monde boit, cherche de l’argent pour le gaspiller dans la boisson et les femmes.
Comprendre l’assassinat de Flory serait, entre autres, travailler au niveau individuel et collectif au rejet de ces clichés négateurs de notre humanité. Croire fermement que, sur cette terre des hommes et des femmes, nous, peuple Congolais, sommes pas une exception. Si nous avons nos travers, nous avons aussi nos qualités. Comme tous les autres peuples. Chaque fois que nos travers sont exagérés, cela peut être un message que ceux qui se livrent à cet exercice nous passent. A travers l’histoire que nous écrivons nous-mêmes, nous nous rendons compte que l’exagération de nos travers a servi de somnifère. Depuis Kimpa Vita, Kimbangu, Lumumba et plus près de nous Munzihirwa, Kataliko, Serge Maheshe, Bapuwa Mwamba, Flory Chebeya, etc., l’exagération de nos travers veut tout simplement nous inviter au silence profitant aux agresseurs-pilleurs et à leurs alliés ainsi qu’à nos élites compradores.
Après Flory Chebeya, à qui le tour ? Peut-être à nos compatriotes députés provinciaux du Sud-Kivu (Tunda Lukole Prosper et N’Sanda Buleli Léonard) menacés dernièrement par Joseph Kabila. Mais aussi à tous ceux et à toutes celles d’entre nous qui remettre en cause, au vu et au su de tous, un désordre mondial fondé sur la dépossession de notre humanité et de nos richesses du sol et du sous-sol. Ces Congolais et ces Congolaises sont des morts en sursis. Les «cosmocrates» dont les cœurs et les esprits ont été mangés par le triomphe de la cupidité supportent mal que leurs tactiques soient connues et décriées. S’ils évitent d’écraser directement nos empêcheurs de penser en rond par eux-mêmes par peur de leur opinion publique, ils se servent de leurs alliés et de nos élites compradores pour réaliser la sale besogne. Quitte à convaincre le monde entier que tous les Congolais et toutes les Congolaises sont des BMW.
Mais pendant combien de temps ce mensonge grossier va-t-il encore faire des victimes? Difficile à dire ! Surtout pas immédiatement après un crime crapuleux comme l’assassinat de Floribert Chebeya. Les Maîtres du monde et ceux qui leur obéissent se sont toujours servis des crimes crapuleux pour protéger leurs intérêts. La RD Congo est un cas d’école. Le 23 juin 1967, un rapport spécial de la CIA notait ceci : « Mobutu s’en est bien sorti durant dix-neuf mois de présidence par ses propres moyens. Alors qu’il n’était pas particulièrement populaire lors de sa prise de pouvoir en 1965. Il a su progressivement gagner l’estime de la population congolaise. Sa façon machiavélique de consolider son pouvoir a forcé l’admiration de presque tout le monde et beaucoup de Congolais le respectent parce qu’il a su ramener l’ordre dans le pays.» (C. Onana. Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolais, Paris, Duboiris, 2009, p. 76. Nous soulignons.) Tuer peut faire partie de la «façon machiavélique de consolider le pouvoir» ou un appel à le renégocier avec «les parrains fâchés». Croire que les diverses dénonciations de l’assassinat de Chebeya et les appels à des enquêtes indépendantes et crédibles finiront par disqualifier, comme par coup de baguette magique, tous les pions des «cosmocrates», c’est oublier notre histoire avec eux.
Personnellement, nous lisons dans l’assassinat de Chebeya un défi lancé aux «petits restes», aux «minorités organisées d’acteurs-créateurs» et aux autres veilleurs-protecteurs de la mémoire historique de nos populations». Le défi est le suivant : «Sont-ils capables de faire et d’écrire eux-mêmes votre histoire, avec les hommes et les femmes de bonne volonté du continent africain et du monde entier sans se laisser prendre au piège de l’image dévalorisante que nos bourreaux et leurs alliés véhiculent ? De rompre le cordon ombilical du néocolonialisme ?» Le reste n’est que du vent…