Liberté, Égalité, Sécurité et Prospérité
lundi 27 octobre 2014
La double nationalité en RD Congo, une donnée à géométrie variable ?
Je partage l'avis et la conviction des compatriotes congolais qui soutiennent que "les congolais de souche ne doivent jamais perdre leur nationalité, c'est-à-dire, l'insertion dans la constitution de la double NATIONALITÉ " ... Sans faux fuyant ni moratoire illimité pour les faussaires politiciens " mais garder intact et de façon inaliénable avec la primauté sur toute citoyenneté étrangère la "nationalité congolaise d'origine = la nationalité originelle" !!...
Lorsque le jeune attaquant congolo-français a marqué le premier but des Léopards contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire lors de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2015, le peuple congolais – de l’intérieur comme de l’extérieur – s’est à l’unanimité senti fier du compatriote que la France a si chèrement élevé et formé. Force est de constater que, à cet instant précis, le patriotisme a naturellement pris le dessus sur la stérile et politicienne polémique relative à la double nationalité. Ainsi est-on en droit de se demander en toute objectivité si, en République Démocratique du Congo, la binationalité est une donnée à géométrie variable.
Les efforts de la Fecofa
Outre le sélectionneur congolais-français Florent Ibenge Ikwange et son adjoint Mwinyi Zahera juridiquement logé à la même enseigne, beaucoup de jeunes binationaux et de jeunes footballeurs de souche congolaise nés ou grandis en Europe n’ont pas hésité une fraction de seconde à endosser les maillots des Léopards, c’est-à-dire de l’équipe nationale de la République Démocratique du Congo qui plus est le pays de leurs parents. Les démarches de la Fédération congolaise de football (Fecofa) afin de les convaincre à rejoindre les Léopards – lesquelles avaient déjà porté leurs fruits avec des binationaux comme Mulumbu (l’actuel capitaine de l’équipe nationale), Makiadi, Dikaba, Sami Joël, Mongungu, Mabiala – ne peuvent qu’être saluées. De plus, en conformité avec l’article 10-3 de la Constitution du 18 février 2006, l’initiative de la Fecofa a dans le fait confirmé qu’est Congolais d’origine tout individu appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo – présentement la République Démocratique du Congo – à l’indépendance. La non-application, voire la mauvaise interprétation, de ce dispositif constitutionnel a sans conteste privé les Léopards de talents comme Claude Makelele, Péguy Luyindula, Steve Mandanda, Yan Mvila, Dimitri Mbuyu, les frères Mpenza, Romuald Lukaku, Vincent Kompany, Christian Benteke, Anthony Van Den Borre, José Bosingwa, Blaise Nkufo… D’aucuns savent que ces derniers ont fait et continuent de faire sportivement le bonheur des pays européens comme la France, la Belgique, le Portugal et la Suisse.
La fierté et le patriotisme
Il est indéniable que les démarches de la Fecofa ont renforcé la conscience des binationaux. Effectivement, à l’instar de Fabrice Nsakala (Anderlecht), Arthur Masuaku (Olympiakos), Tshimanga (Anderlecht), Gaël Kakuta, Presnel Kimpembe (Paris Saint-Germain), Junior Malanda (Wolfsburg en Allemagne), Chris Mavinga (Reims en France)…, les jeunes footballeurs de souche congolaise sont de plus en plus nombreux à vouloir emboiter le pas à ceux qui ont déjà opté pour l’équipe nationale de la République Démocratique du Congo. Selon toute vraisemblance, ils veulent porter fièrement et patriotiquement les maillots des Léopards.
Les faits par rapport à la Loi
En droit, il existe un principe selon lequel les faits précèdent la loi. En effet, après la nomenklatura politique qui compte déjà une pléthore d’acteurs possédant la double nationalité (même si elle refuse de le reconnaître publiquement), la Fecofa vient tout simplement de confirmer ce principe.
Par conséquent, au lieu de se mettre systématiquement en porte-à-faux avec le dispositif du droit international attribuant à chaque Etat la souveraineté en matière de nationalité, les autorités congolaises feraient mieux de se conformer à la réalité. Elles doivent de facto cesser de chercher politiquement noise aux Congolais d’origine portant une citoyenneté étrangère. Cela ne fera que renforcer la République Démocratique du Congo sur les plans économique, social, culturel, sportif et démocratique. Il est temps d’améliorer en matière de nationalité, ou de citoyenneté, et d’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, tout dispositif discriminatoire rendant pratiquement conflictuelle la Constitution du 18 février 2006. En agissant de la sorte, celle-ci deviendra juste et parfaite.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
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lundi 20 octobre 2014
dimanche 19 octobre 2014
lundi 13 octobre 2014
RDC : Un même message de résistance du Vatican et de l'Eglise catholique congolaise
L'Eglise catholique a toujours joué un rôle prépondérant dans l'histoire de la Rdc tant dans la promotion des libertés modernes que dans des oeuvres missionnaires. Elle s' est montrée ouverte aux différentes instances de débats politiques en s' accordant profondément avec l'Etat. Face aux risques de graves fractures sociales, de personnalisation du pouvoir, l'attitude de l'Eglise aujourd'hui ne peut faire l'objet de polémiques stériles de la part des autorités congolaises qui ne parviennent pas à solder l'héritage du passé de Mobutu. Qu'on le veuille ou non, la religion a une fonction sociale parce que l'homme est un Tout et qu'il ne peut faire arbitrairement abstraction de ses convictions religieuses dans son comportement citoyen. La menace que fait peser les comportements, les choix de tous ces malfaiteurs et voleurs sur la démocratie est l'affaiblissement complet de toutes les valeurs démocratiques. De l'impasse politique actuelle à l'incurie du pouvoir, quelle serait donc l'attitude de l'Eglise catholique à l'égard des questions majeures sur l'alternance politique? Il faut reconnaître que le christianisme pose un certain nombre de pré conditions intellectuelles et spirituelles sans lesquelles quelque chose comme la démocratie n'adviendrait pas.
Dans son apostrophe aux Pharisiens et aux Hérodiens, Jésus Christ refuse cette conception fusionnelle : " Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu."Mt 22, 21. Cette affirmation récuse toute identification de la religion avec le pouvoir politique. La position de Jésus Christ ne cherche pas à dévaloriser le pouvoir politique, mais à en signifier la limite. En aucun cas, aux yeux de Jésus Christ , la politique ne peut s' instaurer instance ultime et absolue de la condition humaine. Le tout n'est pas politique.
L'Eglise catholique apparaît clairement comme le meilleur espace de débat et de liberté
Il faut souligner que le christianisme distingue le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Du coup les populations les plus engagées dans les contestations de régimes autoritaires qui bâillonnent les libertés ont mis en phase la modernité avec le christianisme. La représentation chrétienne du monde aide donc ces populations à faire face au développement et à un monde de justice sociale. Remontant l'histoire, les prophètes hébreux exigeaient au-delà du simple" mishpat" la justice naturelle consistant à rendre à chacun une justice qui répare le mal commis, mais à créer un monde meilleur. Les prophètes hébreux interpelaient les rois d'Israël en leurs palais afin de veiller à ce que soient restitués aux pauvres leurs biens volés. A travers l'histoire les exemples abondent. Le pape Jean XXIII se préoccupa davantage des conflits entre les États Unis d'Amérique et 'Union Soviétique qui devinrent de plus en plus pressants. Avec une finesse à laquelle on ne s' attendait pas, il parvint à faire reculer Kennedy et Khrouchtchev qui étaient à deux doigts d'une guerre nucléaire. On a vu le Cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong participer à une manifestation en faveur de la démocratie le 20 juin dernier.
Le 21 juin , le pape FRANÇOIS a appelé les catholiques à combattre la " mafia de calabre" parce qu'elle méprise le bien commun: " ceux qui dans leur vie ont choisi cette voie du mal, comme les mafieux ne sont pas en communion avec Dieu, ils sont excommuniés ". Et le pape de demander à tous les catholiques de résister à Satan , et toutes ses séductions, aux idoles de l'argent, de la vanité, de l'orgueil, du POUVOIR" . Le pape François avait élargi son message aux cinq continents.
La question du rapport Église-Etat
L'Eglise catholique est appelée à féconder le monde par le message de Jésus Christ. Elle demeure divino-humaine. Si l'Eglise se doit donc de répondre aux nombreux défis de société à toute époque et à tout lieu, c'est parce qu'elle doit accomplir la tâche de rassembler toute la création pour l'offrir à Dieu en Christ par la grâce de l'Esprit Saint. L'Eglise catholique ne peut que s' engager de diverses manières chrétiennes en politique. Quoi qu'il en soit, l'Eglise ne peut pas rester indifférente au politique et à l'Etat dans la mesure où celui-ci vise la recherche du bien commun pour la cité terrestre.
L'attitude de l'Eglise catholique congolaise est juste et appropriée. Dans un pays où l'ombre Mobutu plane encore surtout du fait que le dictateur congolais, Mr Joseph Kabila a pour mentors tous ces caciques qui ont détruit le pays durant le règne de Mobutu, quel intérêt que tous ces malfrats peuvent accorder au peuple congolais? Nous demandons à l'Eglise catholique de demeurer ferme et de porter toujours l'idéal fort de la restauration d'un Congo juste, respectueux des valeurs humaines.
Professeur Florent Kaniki
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