mercredi 18 juin 2014
Lettre ouverte à Monsieur l’Abbé Malu Malu,
Bamba-di-Lelo
Monsieur l’Abbé,
Souffrez qu’une parole de regret et même de conseil vous soit adressée dans l’espoir de vous voir vous mettre en congé de l’aventure politique qui vous conduit vers la perdition. Compatriote Apollinaire Malu Malu, je le suis avec vous. Amoureux de votre pays la R.D.C., vous pouvez l’être sans occuper nécessairement le poste de président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), qui vous a fait perdre votre identité sacerdotale. Et c’est à cela que je veux en venir, pour en découvrir davantage, avec vous, au nom de notre peuple martyr.
Si Joseph Kabila avait vraiment gagné les élections de 2006 et celles de 2011, personne ne vous en ferait reproche. Or, tout le monde le sait, vous avez été à la manœuvre pour falsifier la volonté du souverain primaire. Par deux fois, en plus, aidé par des hommes d’Eglise : vous-même donc, et le pasteur Daniel Ngoy Mulunda que vous connaissez ! Et maintenant, on dit : coucou, le revoilà ! Le mal est de nouveau là, Malu Malu. Oui, votre double mal est cancérigène, parce que vous voulez inoculer votre venin du mal à tout le peuple congolais, pour le laisser croupir dans la misère, pour le laisser habiter des cimetières, où des cris de détresse incessants et assourdissants, ainsi que pleurs et lamentations vous laissent indifférent. Nous sommes là, bien loin de trouver en vous l’âme de prêtre modèle du troupeau, à la manière de votre Maître !
Quelle est finalement votre vocation ? Si vous êtes prêtre, assumez-vous tout entier, jusqu’au martyr, si vous voulez servir le peuple congolais avec une âme de prêtre, sinon vous ne pourriez que trahir et défigurer la mission du prêtre catholique, devant les communautés chrétiennes, que vous avez desservies par le passé ! Si, comme nous pouvons le constater, votre option finale est de vous faire disciple, et créature de Joseph Kabila, devenu votre nouveau maître, alors soyez en accord avec vous-même ; il existe le verbe démissionner ! Pour cela, il faut prendre votre plume, et présenter votre retrait de l’état clérical. Personne ne vous en voudra, bien au contraire, on vous félicitera pour le courage et le respect de votre consécration d’hier, que vous ne pouvez plus réellement assumer.
Pour l’heure, vous êtes la honte de la communauté catholique, vous faites déconsidérer les personnes consacrées à Dieu, qui se dévouent corps et âme pour leurs frères et sœurs congolais, dont la souffrance émane de votre manque de sagesse, de discernement et de votre matérialisme, car, oui, c’est l’argent qui a été l’appât du diable, qui vous a englouti dans la géhenne ! A quoi sert –il à l’homme de gagner tout l’univers, s’il vient à perdre son âme ? Derrière quoi courez-vous ? Derrière l’argent de sang de Joseph Kabila ? Derrière le prestige d’un homme de pouvoir usurpé et tacheté de trahisons, de viols, de pillages, de mauvaise gouvernance, etc. ? Mais qu’est-ce qui vous fait courir derrière la queue de Satan ? Vous êtes prêtre, vous savez réfléchir, vous pouvez comprendre de quoi la R.D.C. a besoin pour se faire respecter au sein des nations du monde ?
Monsieur l’Abbé
Pourquoi voulez-vous être une éminence grise de Joseph Kabila, un laboratoire d’idées sataniques, pour vous détruire vous-même, ainsi que tout votre peuple ? Monsieur Apollinaire, vous n’allez pas me dire que des évêques et des confrères prêtres ne vous ont-ils pas approché pour vous donner l’un ou l’autre conseil ? Mais, diantre, pourquoi cet entêtement farouche, de vous mettre au service manifeste du mal et du crime ? C’est donc, tout le contraire de votre consécration sacerdotale auquel vous espérez habituer les congolais ! Mais, puis-je me permettre de vous rappeler que, vous pouvez avoir autant de maisons, autant de villas, autant de millions de dollars dans les banques du monde, vous devez pourtant savoir que tout cela est resté factice, et que vous laisserez finalement tout dans le monde, afin que certains membres de votre famille s’en servent à leur guise malheureusement.
Si vous semiez l’amour, la vérité et le grain de la liberté dans le sol congolais, je parie, Monsieur l’Abbé Malu Malu, que vous seriez une icône inoubliable. Hélas, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Au contraire vous enfoncez davantage le clou, en cherchant par tous les subterfuges possibles, soit à faire réélire pour un troisième mandat, soit, par d’autres hypothèses de troubles prétendus, à faire prolonger le mandat de votre mentor, Joseph Kabila, tout cela contre la volonté et l’assentiment du peuple congolais. Pour cela, vous vous employez à torpiller la « Constitution » d’une manière ignoble, dans le seul but de pérenniser le pouvoir d’un fantoche, à la tête de l’Etat congolais. Le comble est que vous en êtes conscient, mais que vous essayez d’être, avec votre apparente position religieuse, infaillible à nos yeux !
Monsieur l’Abbé,
Des sages, avant nous, nous instruisent ainsi : « Science sans conscience est la ruine de l’âme ! ». Il est encore temps, Monsieur l’Abbé Malu Malu face au poids de mécontents, dressés contre votre illustre personne, de tirer, sans délai, et surtout sans réfléchir plus longtemps, votre révérence dans la politique de turpitudes de Joseph Kabila. Car, on la cultive au prix du sang d’autrui, au prix de la tristesse des familles congolaises, au prix des cris d’enfants orphelins, des veuves, et de bien d’autres hommes et femmes victimes politiques, tels que Eugène Diomi Ndongala, Kuthino Fernando, Eddy Kapend,…détenus illégalement dans des prisons pour le seul plaisir de l’ogre, Joseph Kabila. Bref, en faisant une rétrospective personnelle, je me permets de me poser la question de savoir quel cœur bat chez vous maintenant, Abbé Malu Malu ? Vous êtes devenu si insensible, si cruel et si mesquin ! Vous êtes tombé de votre piédestal, Monsieur le prêtre de Jésus-Christ, une fois de plus trahi par un nouveau Judas !
Bamba-di-Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
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