SAGA de SEM LM WALLE en DEUX ans sous COVID-19

Maître Louis-Marie, WALLE Lufungula, au deuxième tour, après celui du mercredi 10 avril 2019, que cet ancien magistrat du parquet de Grande Instance de Goma, devenait le troisième gouverneur élu de la Province mythique de la Tshopo. Il n'a pas laissé au Gouverneur sortant Constant LOMATA aucune chance pour se succéder à lui-même ! Dix-sept voix obtenues sur les 27 votants alors qu’au premier tour il avait eu sept voix, poursuivi par C. LOMATA qui en avait six.

Dans les rues "boyomaises sans FIL", c’était une liesse populaire : des cris de joie, des klaxons de taximen-motos retentissaient partout. Pour saluer l'arrivée à la tête de la TSHOPO, d'un digne fils, avec espoir « cette dernière va bientôt avoir une nouvelle ère pour son décollage et son développement », mais c'était sans compter avec la meute des sorciers et autres chiens enragés déterminés à faire descendre, par tous les l'apôtre et l'envoyé du Maitre pour le développement et la promotion de la Province.

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Pour rappel, Louis Marie Lofungola avait démissionné du PPRD pour se présenter en indépendant avec comme vice-Gouverneur, M. Maurice ABIBU Sakapela Bin Mungamba, ancien journaliste de la RTNC/Kisangani, grand défenseur du RCD/Goma à Kisangani, il fut ministre provincial en charge de l'Intérieur, Sécurité du premier gouverneur de Province M. Jean ILONGO Tokole, premier Gouverneur de la Tshopo issue de la province Orientale démembrée.

WALLE Lufungola, qui est-ce ? Juriste de formation, né à Yangambi un certain 25 juillet 1964. Il a fait ses humanités Latin Philo au Collège Maele à Kisangani, ses études de Droits à l’Université de Kinshasa. il fut nommé magistrat au parquet de Grande Instance de Goma. De là, il embrassa la carrière politique avec "l'avènement de conglomérat des opportunistes et aventuriers de l’AFDL" du Mzee Laurent Désiré KABILA. En 1996, à Kisangani, il fut nommé Premier Secrétaire Provincial de l'AFDL, fonction supposé à tort comme supérieur à celui du Gouverneur de Province ! Il quitta ses fonctions du Directeur Général du Journal Officiel de la RD Congo, avant de poser sa candidature au poste de Gouverneur de province. Marié et Père de cinq enfants, le troisième Gouverneur de la Tshopo, Louis marie WALLE Lufungola, conscient de l'envoutement voir du signe indien qui poursuit la TSHOPO depuis l'indépendance nationale, avec des guerres et tueries à répétition (rébellion 1964, mercenaires de tout bord, l'avènement des opportunistes et aventuriers de l'AFDL, qui confia la Province à DIEU (Jésus) en organisant une Prière Œcuménique à l'Esplanade de la poste de Kisangani.

Depuis lors, tous les sorciers et autres esprits malins s'acharnent contre lui avec des accusations mensongères. Mais le Maitre de l'Univers est toujours avec lui et malgré tout, il tient bon et ses compatriotes l'ont surnommé, "TCHUMA ya MOTO càd barre de fer chaud", qu'on ne serait tenir à mains courantes !

Malgré des complots ourdis des sorciers de tout acabit, Me LM WALLE L. résiste encore aux ouragans des motions à répétition qui secouent des Institutions Provinciales à travers la RD Congo ! Visé par une deuxième motion de censure signée par 14 élus sur les 28 députés de la province de Tshopo, WALLE Lufungula et toute son équipe gouvernementale ont pu saisir la COUR constitutionnelle et l'Assemblée provinciale notifiée, aurait dû ne pas aller jusqu'au bout, en votant leur motion de censure, initialement signé par 14 élus, ce sont 17 députés qui ont voté ladite motion, sans atteindre le quorum requis en pareille situation. Ayant constaté l'erreur, ils auraient établi un Procès-verbal en dehors de l'Assemblée Provinciale : "faux usage de faux"! Ainsi la Cour Constitutionnelle est saisie de toutes ces irrégularités.

Mais les prétendus connaisseurs de la chose juridique ne s'entendent pas sur la surséance de l'action (!), attendons l'Institution ayant qualité et autorité pour interpréter la LOI, la Cour Constitutionnelle. D'ici là, le combat cessa faute de combattants et les affidés de chaque camp se battent dans les réseaux sociaux.

Pourtant "Nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits " ! En effet, l’exécutif provincial est notamment accusé de "manque de vision claire de développement, des actions hasardeuses, à bâton rompu, clopin-clopant et clairement prédatrices, une gestion «opaque et calamiteuse» des finances publiques ainsi que le détournement de 2,5 millions de dollars américains....”

Absent à la fameuse séance où il était attendu pour répondre aux accusations contenues dans leur motion, SEM le Gouverneur WALLE, à travers une lettre adressée au bureau de cette assemblée, les invita à la sagesse afin d’éviter «une énième humiliation (!)». En effet, SEM le Gouverneur, Louis-Marie Walle Lufungula dénonce l’attitude des députés, qui reviennent sur un problème déjà tranché en sa faveur aussi bien par la cour d’appel que par la Cour constitutionnelle.

Evoquant le principe général de droit selon lequel "nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits", afin d'«éviter une énième humiliation à la population de la Tshopo par des actions irréfléchies et hasardeuses des députés provinciaux».

Wait and see ....jusqu'à la fin de la procédure devant la COUR constitutionnelle. Dans l'entre-temps, un général de la PNC qui a tenu imprudemment "la barre incandescent LMWL", en a eu pour son compte !


samedi 26 janvier 2013

 
Libération : le  6 octobre 2012, par Maria Malagardis


Ce n'est pas une thèse géopolitique, sociologique ou historique sur l'état du plus grand pays d'Afrique subsaharienne, le Congo-Kinshasa, ancien Congo belge, aujourd'hui république démocratique du Congo (RDC). Le livre de David Van Reybrouck est cependant un peu tout cela, la magie en plus. Congo. Une histoire est un roman épique racontant le destin inouï d'un pays qui a été exposé à la mondialisation dès le XIXe siècle. Pays phare, pays miroir de la société mondiale au fil des siècles, mieux, des millénaires. Et si la plume de David Van Reybrouck est bien celle d'un romancier, ses héros sont de «vrais gens» que l'on suit au gré des événements depuis… 90 000 ans ! On dévore cette œuvre littéraire, que l'on soit ou non féru de cette partie du monde. Une lecture indispensable pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui au cœur de ce continent agité depuis le commencement de l'humanité.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé au Congo ?
J'ai souvent pensé qu'au Congo, on voit les deux extrêmes de l'humanité. Des gens très émouvants, très courageux, qui font face à une cruauté, voire à des atrocités incroyables. La forme que cette cruauté prend à l'est du pays est excessive, la violence extrême. Mais l'idée de ce livre m'est venue parce que je souhaitais le lire et qu'il n'existait pas. En 2003, avant mon premier voyage au Congo, j'avais cherché en vain un ouvrage de ce genre dans les librairies de Bruxelles. Un livre qui raconterait l'histoire du pays, de façon à la fois historique et littéraire. En tant qu'archéologue et préhistorien, j'ai toujours été passionné par l'Afrique. J'ai aussi subi l'influence de mon père qui a vécu au Congo avant ma naissance, même s'il me parlait peu de cette période de sa vie. J'ai finalement écrit ce livre en m'inspirant du style d'un ouvrage paru dans les années 80 sur l'Australie : The Fatal Shore, de Robert Hughes.

Une publication a priori inclassable, comme l'avait d'ailleurs déjà écrit mon éditeur sur la manchette de mon premier livre, le Fléau. En fait, le terme qu'on utilise en anglais est «non-fiction littéraire». C'est une tendance très populaire dans le monde anglo-saxon. Le seul exemple que je connaisse en France est le livre de Jean-Paul Kauffmann, la Chambre noire de Longwood, sur la maison de Napoléon à Sainte-Hélène. Ce sont des ouvrages qui se situent toujours entre l'historiographie académique, la littérature et le journalisme. C'est entre ces trois pôles-là que je me place dans Congo. Mon idée était aussi de rendre compte de l'histoire du pays bien avant la colonisation. J'ai voulu remonter jusqu'à la préhistoire, au premier homme. Il était important de faire un grand saut en arrière pour montrer que l'histoire ne commence pas avec l'arrivée de Stanley [en 1874, ndlr] ou avec les explorateurs européens.

Vous avez choisi de suivre des personnages, africains ou non, des grands témoins et acteurs, à charge pour eux de narrer leur histoire et donc l'Histoire.
Oui, je raconte l'Histoire à travers des histoires. Au début, je voulais rattacher chaque chapitre à un témoignage particulier. Mais je me suis aperçu que les personnages qui avaient vécu dans les années 50 se retrouvaient aussi dans les années 60. Les existences épousent le fil de l'Histoire. J'ai travaillé six ans sur le Congo pour ce livre, en faisant des allers-retours plutôt que de m'y installer afin de garder un œil neuf. A chaque voyage, j'avais de nouvelles questions en tête. Au total, j'ai fait une douzaine de séjours. A deux reprises, je me suis retrouvé embarqué dans un voyage officiel, ce qui m'a permis de constater l'isolement des diplomates et des politiques qui appréhendent la réalité depuis leur bulle, entre la voiture climatisée, l'hôtel, la salle de réunion…

Selon vous, c'est la mondialisation qui crée les tensions ethniques, lesquelles sont avant tout urbaines.
En effet, le Congo n'est pas le théâtre d'une sorte de sauvagerie surgie de la nuit des temps, et qui nous conduirait Au cœur des ténèbres. J'ai d'ailleurs horreur de cette image qui colle au Congo depuis ce livre de Conrad. Même si les formes que prennent ces conflits peuvent parfois sembler archaïques, la résurgence de références ethniques, et donc identitaires, est liée à des enjeux très modernes : surpopulation, ressources rares, multiplication des armes et des groupes armés dans un Etat en faillite, corruption endémique, capitalisme le plus sauvage qu'on puisse imaginer, et qui déshumanise. Sous la pression des réseaux économiques, démographiques, militaires, on assiste ainsi à une accélération de la prise de conscience tribale. A l'est, il y a eu aussi les conséquences du génocide au Rwanda qui s'est répercuté dans le Congo voisin. J'évoque dans mon livre un témoignage : «Moi, enfant, je ne savais pas que dans ma classe il y avait des Tutsis. J'avais une amie tutsie, on voulait se marier mais, tout d'un coup, ce n'était plus possible.» En Belgique aussi, l'ethnicité prend de l'importance. Ce sont des questions qui ne sont pas figées depuis la nuit des temps, au contraire. Rien n'est aussi liquide que l'identité.

Quel est le moteur le plus important de ce retour à l'ethnicité ?
La surpopulation est un facteur très sous-estimé. Pourtant, quand on regarde la carte démographique de l'Afrique, on distingue quatre gros cercles et un nuage. Les quatre cercles signalent les immenses métropoles africaines du XXIe siècle : Le Caire [Egypte], Lagos [Nigeria], Kinshasa-Brazzaville [de part et d'autre du fleuve Congo], puis Johannesburg et Pretoria [Afrique du Sud]. Sur cette même carte, il y a une sorte de nuage : la région des Grands Lacs. Je crois que l'homme est capable de survivre dans des contextes extrêmement peuplés comme Lagos, Tokyo ou Mexico tant qu'il y a un lien avec un arrière-pays qui parvient à nourrir ceux qui vivent dans les capitales. En Afrique centrale, surtout dans la région des Grands Lacs, avec cette très forte progression démographique, ce n'est pas le cas, et c'est nouveau pour la planète : pour la première fois, des zones rurales sont touchées par la surpopulation.

Il y a au Congo un nombre incalculable de langues et de dialectes. Or la langue est un moyen de se distinguer…
Oui, mais la conscience identitaire ne lui est pas forcément liée. Encore une fois, c'est plutôt le contexte qui joue. Je pense que les groupes sociaux émergent ou se renforcent quand ils se sentent menacés. La langue peut alors devenir le moteur d'un discours identitaire.

Même si la résurgence du phénomène est récente, la colonisation n'a-t-elle pas joué un rôle dans cette prise de conscience ethnique ?
Oui, certainement. On envisage souvent la pensée ethnique comme quelque chose d'archaïque, de rural et de précolonial, alors que je constate que c'est un phénomène colonial, récent et très urbain. Mes recherches m'ont conduit à repérer comment cette pensée s'est enracinée pendant les années 20 et 30. Des bureaux ethnographiques ont été créés entre les deux guerres. A cette époque, l'ethnographie se référait à l'anthropologue américain Franz Boas : il a été le premier à faire du terrain et à vivre avec des sociétés non occidentales, alors que, jusqu'à la fin du XIXe, un anthropologue restait avant tout un intellectuel de salon qui lisait dans son bureau le rapport des missionnaires ou des explorateurs.
Après les études de Boas, on a commencé à classifier les tribus et à bétonner des différences selon des catégories parfois superficielles, ignorantes des réalités plus subtiles de la vie des communautés locales, qui d'ailleurs ne se reconnaissaient pas exclusivement dans ce découpage. Les missionnaires ont été les premiers à appliquer cette façon de considérer les autochtones. Ils ont appris aux ethnies à se distinguer les unes des autres. Les écoliers devaient chanter : «Nous sommes de telle tribu et nous en sommes fiers.»

Une pensée éthique s'est installée d'autant plus facilement que ces missionnaires, souvent de souche flamande, ont évangélisé dans les langues locales pour mieux s'implanter. Cette conscience ethnique a donc été transmise par les missionnaires. Quelqu'un né en 1890 au Katanga ne connaissait même pas l'existence de l'océan. Vingt ans plus tard, ses enfants allaient à l'école chanter des chansons sur les Pygmées, les Bangala, les Bakongo ou les Bashi. Des chansons qui véhiculent des stéréotypes et creusent un fossé entre les différentes communautés.

Mais ce territoire n'avait pas forcement vocation à être une nation…
Le Congo, tel que l'a conçu le roi Léopold II [de Belgique], était un découpage artificiel. Et par la suite, il y a très souvent eu des tentations sécessionnistes, du régionalisme. Il ne faut pas forcément habiter un vaste territoire pour être régionaliste : regardez la Belgique ! S'il y avait un référendum aujourd'hui pour savoir si les Congolais veulent découper leur pays par régions, le résultat serait largement favorable au maintien de l'intégrité nationale. En fait, la conception ethnique de la société s'est forgée durant la période de la colonisation, puis a connu une première accélération, après l'indépendance, avec l'émergence des séparatismes. C'est finalement Mobutu qui a créé un sentiment de fierté à l'échelle nationale, la fierté d'être congolais, ou plutôt zaïrois à l'époque, puisque le pays a été rebaptisé Zaïre avant de redevenir le Congo après la chute de Mobutu. Reste que, sur cet immense territoire (de la même taille que l'Europe de l'Ouest), Mobutu a réalisé en dix ans ce que l'Union européenne n'a pas pu faire en soixante ans : créer un sentiment national, un sens d'appartenance.

Mais à quel prix ?
Je ne défends pas Mobutu bien sûr ! Dans les années 80-90, il s'est laissé entraîner dans une dérive dictatoriale meurtrière. Mais, durant les dix premières années de son règne, entre 1965 et 1975, ce despote, qui avait fait pendre trois ministres et un sénateur, a aussi forgé une identité nationale. C'était un militaire, il avait également été journaliste. Après son coup d'Etat, il s'est appuyé sur l'armée et les médias. Il a créé une pensée ethnique et tribale, mais qui englobait cette fois tout le Congo. Comme si c'était un village dont il était le grand chef. C'est peut-être l'héritage le plus important de Mobutu et de cette époque. Car, pour le reste, l'Etat a fait faillite sous sa férule. Sa politique économique et monétaire a été catastrophique. Son œuvre agricole, de même. Mais son bilan sur l'imaginaire, sur le sentiment d'appartenance à une communauté nationale a encore un impact aujourd'hui. C'était un grand communicant, il s'est notamment servi de la musique de façon exceptionnelle pour promouvoir sa politique et sa vision du pays. Il l'a utilisée comme vecteur d'une conscience nationale.

Vous êtes assez sévère avec Patrice Lumumba, que Mobutu a fait assassiner pour s'installer au pouvoir.
Je ne suis pas sévère, mais j'essaie de dresser un bilan de l'action de Lumumba, comme de celle de Mobutu, Kabila ou Léopold II, et de comprendre ce que font les gens dans le contexte de leur temps, sans donner des jugements de valeur a posteriori, selon les critères de nos jours. Lumumba a été un penseur hors du commun, un orateur extraordinaire, qui a eu une vision nationale alors que ceux de sa génération avaient une vision tribale. Il avait aussi une vision sociale, quand les autres avaient une vision élitiste.
Mais il a été très impatient de revendiquer une indépendance immédiate, intégrale et inconditionnelle, avec très peu d'expérience et très peu de personnel capable de gérer les instances militaires, économiques, politiques : il y avait seize diplômés universitaires à l'indépendance ! Sa vision était correcte, son impatience l'a fait basculer.

Cela dit, il a dû fonctionner dans un contexte très difficile, tout le monde était contre lui. Il avait raison de vouloir africaniser l'armée, constituée d'officiers blancs et de soldats congolais, mais il n'aurait pas dû le faire du jour au lendemain, dès l'indépendance.
Depuis, le Congo n'a jamais eu d'armée régulière qui puisse incarner l'Etat. Il a aussi eu tort d'envoyer cette armée peu structurée combattre la sécession kasaïenne : le prix humain fut très lourd, on parla même d'un génocide. Cependant, la plus grande erreur a été commise par les Belges quand, onze jours après l'indépendance, ils ont expédié leurs militaires pour restaurer l'ordre. Dans un pays indépendant ! La Belgique aurait dû faire appel à l'ONU. Lumumba a, lui, d'abord demandé le soutien des Nations unies, puis des Américains, sans succès. Il s'est alors tourné vers les Soviétiques et la guerre froide s'est étendue à l'Afrique pour la première fois. Aujourd'hui, il faut distinguer le martyr de l'homme Lumumba. Son mythe reste intact. C'est un symbole incroyable, une figure clé de l'indépendance. Il continue d'incarner l'autonomie, une Afrique audacieuse, aspirant à la modernité et à la liberté.

Le Congo n'a pas connu la démocratie…
En 2006 pourtant, lors de la première élection de Joseph Kabila, le peuple congolais a montré une maturité impressionnante. Mais il aurait fallu tenir des scrutins locaux, provinciaux, parlementaires et la présidentielle, dans cet ordre-là. Or, on a commencé par les législatives, la présidentielle, puis les provinciales, les locales n'ont jamais eu lieu. C'était une grave erreur. Les élections locales devaient être le premier pas et la présidentielle venir plus tard. Aujourd'hui encore, les élections ne servent pas à connaître la volonté du peuple, mais à donner des gages à la communauté internationale. Celle-ci n'est pas dupe, mais a, jusqu'ici, plus ou moins accepté cette illusion hypocrite. Les élections sont désormais la référence absolue de la démocratie : si on vote, c'est que ça va mieux. Dans les années 90, démocratie et droits de l'homme sont devenus les critères et les cris de guerre de toute interférence internationale. Avec cette pseudo-solution : il faut organiser des élections le plus vite possible. Est-ce la chose la plus importante à faire, quelques années après une guerre, dans des Etats qui n'existent pas ?

L'Occident souffre de son fondamentalisme électoral. C'est une nouvelle évangélisation où les tours de scrutin font office de sacrements : la forme l'emporte souvent sur le contenu. Or, outre le fait que les cafouillages et les fraudes contredisent cette logique, on ferait peut-être mieux de préférer la démocratisation de la société et de la vie politique à la démocratie : favoriser l'émergence d'une presse libre, d'une conscience critique et citoyenne, du débat politique, de l'éducation. Car les élections, hélas, ne prouvent rien, ne résolvent pas les problèmes. On le voit bien au Congo où Joseph Kabila s'est déclaré réélu en 2011, alors que l'opposition dénonçait un scrutin irrégulier.

Dans ce contexte, François Hollande a-t-il bien fait d'accepter de se rendre,le week-end prochain, à Kinshasa pour le sommet de la Francophonie ?
Mes sentiments sont doubles. Le Congo est un des plus grands Etats francophones au monde. Je trouve honorable que ce pays qui a beaucoup souffert accueille le sommet de la Francophonie. Il ne faut pas l'isoler de la scène internationale. En même temps, j'ai du mal à accepter que tous ces leaders occidentaux qui n'ont pas protesté quand le régime actuel a changé la Constitution [le scrutin présidentiel a été réduit à un tour, au lieu de deux précédemment, ce qui a énormément favorisé la réélection de Kabila], que tous ceux qui n'ont pas dénoncé les irrégularités des élections, se dirigent maintenant vers Kinshasa. Qu'ils le veuillent ou non, ils avalisent un régime dont on ne reconnaît pas la légitimité.

 Est-ce que ce ne sont pas ses richesses qui ont perdu le Congo ?
C'est vrai, ce pays regorge de ressources dont les populations n'ont jamais profité, mais dont l'exploitation et le pillage reflètent les grandes étapes de l'industrialisation occidentale. A chaque fois que le capitalisme mondial a eu besoin d'une matière première stratégique, il l'a trouvée au Congo. D'abord les esclaves entre les XVe et XIXe siècles, l'ivoire au XIXe, qui a servi à faire les notes des pianos, les boules de billard, etc. Puis vint l'ère du caoutchouc : les besoins en Europe étaient immenses et Léopold II a exploité au prix d'innombrables atrocités cette ressource disponible dans les grandes forêts du pays. Durant la première moitié du XXe siècle, ce fut le temps du cuivre. Pendant les deux Guerres mondiales, comme pendant celles de Corée et du Vietnam, les Américains ont puisé dans les ressources congolaises. La bombe de Hiroshima a été conçue avec de l'uranium provenant du Congo ! En clair, ce pays a joué un rôle militaire dans l'histoire mondiale. Pendant la guerre froide, l'accès à l'uranium et au cobalt a été un enjeu du conflit entre les Russes et les Américains. Le Congo, entouré d'Etats à tendance communiste, était devenu un pays pro-américain. Le Congo possède toujours ce dont le capitalisme mondial a besoin. Après l'uranium, il y a eu le coltan pour les téléphones portables et l'informatique. A l'avenir, l'enjeu sera certainement l'énergie hydroélectrique. Imaginez si le barrage du Grand Inga est mis en fonction : le Congo pourrait alors alimenter toute l'Afrique. Sans compter ses réserves en eau potable. Ce pays est une éponge trempée au sein d'un continent en train de s'assécher. Il a l'immense atout de disposer d'un fleuve gigantesque qui se trouve tout entier sur le territoire national.

L'intérêt récent de la Chine, qui s'implante en Afrique et notamment au Congo, dessine-t-il une nouvelle forme d'exploitation, voire de colonisation ?
Ce n'est pas de la colonisation, c'est trop facile d'expliquer la présence chinoise en se référant uniquement à ce qui s'est passé dans la première moitié du XXe siècle. C'est une nouvelle étape de l'histoire, encore difficile à qualifier. Plus proche finalement de l'exploitation européenne de l'Afrique avant la colonisation, avec l'idée de faire du commerce sans vouloir administrer ces territoires. Dans les commentaires sur les Chinois en Afrique, il y a aussi beaucoup de jalousie de la part des Occidentaux, une lecture très européocentriste des évolutions en cours. L'Europe a perdu de son influence dès 1945, quand elle a accepté le leadership américain.

La Chine, c'est un nouveau leadership qui s'installe, notamment en Afrique. Mais la différence, c'est que ce pays millénaire a une conscience différente du temps. La Chine a le temps devant elle ! Et, au sein de leur Etat, ses dirigeants gèrent, en jouant toujours le long terme, un quart de la population mondiale. Ils feront attention à ne pas susciter trop de contestations sur leur présence. Dans certaines entreprises chinoises, les conditions de travail sont dures. Mais quand un manager chinois a été tué en Zambie début août, le message a été compris à Pékin. On a par ailleurs tendance à oublier que la Chine n'est pas seule en Afrique. La Corée du Sud, la Turquie, l'Afrique du Sud, le Brésil, tous les pays émergents sont également présents. Le capitalisme mondial continue à se mondialiser et l'Occident ne va pas cesser de se marginaliser. On le verra au Congo comme ailleurs.

La vision de l'Afrique est-elle en train de changer ?
J'ai récemment rencontré l'écrivain [du Congo-Brazzaville] Alain Mabanckou. Nés tous les deux après l'indépendance, nous sommes d'une autre génération, un peu plus décomplexée. A nous d'aller au-delà de la pensée binaire : noir et blanc.

jeudi 17 janvier 2013

La dernière lettre de Patrice Lumumba à sa femme



Essayant de gagner la province du Kasaï contrôlée par ses partisans fin novembre 1960, Lumumba est capturé. De sa prison, il écrit à sa femme Pauline.
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Ma compagne chérie,

Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-Unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu.

Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrai je dire d’autre ? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.

Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres. 
 
Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Vive le Congo ! Vive l’Afrique !

Patrice Lumumba

vendredi 4 janvier 2013


2013 : RAPPEL DU DANGER, VIEUX MAIS TOUJOURS PRÉSENT, QUI GUETTE NOTRE PAYS, LA RDC.

 
Le peuple congolais sait aujourd’hui qu’il a été et est trahi : trahi par ses élites politiques, trahi par les Tutsis ougandais que le Président Mobutu avait aidés dans la prise du pouvoir à Kampala, trahi par les Tutsis rwandais dont la majorité a bénéficié de son hospitalité légendaire, trahi par les multinationales qui, depuis la honteuse traite négrière et l’époque coloniale, ont bâti leurs grosses fortunes sur son sang et, enfin, trahi par le concert des nations réunies au sein de la non moins célèbre ONU dont pourtant son pays est membre à part entière. Aujourd’hui, nous pouvons donc affirmer, comme A. Kefler (Sept. 2012),  sans crainte d’être contredit, que ‘’le peuple congolais est un peuple sans alliés’’.

Partant de ce malheureux constat, les stratégies de 2012 doivent laisser la place aux nouvelles stratégies pour 2013. En effet, nous avons organisé des marches, nous avons fait des sit-in, nous avons bloqué l’accès aux bureaux et aux axes routiers importants afin d’attirer l’attention sur le génocide congolais, nous avons organisé des conférences et envoyé de nombreux mémos aux hauts responsables des pays et des institutions qui dirigent ce monde. 

Nous avons assuré une large diffusion des horribles images de nos mamans, nos sœurs, nos filles et petites-filles violentées, des enfants et adultes tués à l’arme blanche ou à l’arme de guerre, brulés, abandonnés le long des rues, dans les champs ou enfouis dans des fosses communes. Nous avons également assuré une très large diffusion de nombreux rapports des Experts de Nations Unies, des ONG, des MSF, tous œuvrant sur le terrain des hostilités. 

Nos cris, nos larmes, le sifflement du sang encore chaud des nôtres aspiré par le sol n’ont reçu qu’un silence assourdissant de la part de la communauté internationale, de la part des multinationales qui exploitent les ressources minières dans les zones de guerre, de la part des grosses compagnies destinataires des produits finis du coltan, du diamant, de l’étain, de l’or, etc.

Face à cette situation, nous avons pris l’initiative de rappeler à nos compatriotes les raisons pour lesquelles notre peuple est soumis à une souffrance indescriptible, unique dans l’histoire de l’humanité et qui en sont les responsables.
 
1. Quelles sont les conséquences de la guerre injuste imposées au peuple congolais?


Les conséquences sont énormes :

a)- Sept millions de morts directs et indirects. C’est plus que le fameux génocide rwandais qui a servi et sert encore de prétexte à l’armée rwandaise et son chef pour continuer à occuper une partie de notre territoire; c’est plus que le génocide juif, c’est plus que le génocide arménien, c’est plus que le génocide kurde,… C’est, finalement, plus que tous ces génocides réunis!

b)- C’est autant des déplacés, vivant dans des camps de fortune montés par les humanitaires sur la terre de leurs ancêtres;
d)- C’est autant d’enfants dont l’avenir est à jamais compromis;
e)- C’est autant des maisons, industries, biens de toutes sortes détruits ou volés par les occupants;
f)- C’est autant d’espèces animales et végétales uniques au monde tuées ou emportées pour la vente ou pour remplir les parcs des pays occupants;
g)- C’est l’écologie générale de la région qui a été transformée;
h)- C’est l’occupation des terres de nos ancêtres par les membres de l’ethnie Tutsi;
i)- C’est l’exploitation, sans compensation aucune, de nos richesses du sol et du sous-sol, etc.
j)- Enfin, ce sont des centaines de milliards de dollars US privés à l’État congolais, volés à chaque invasion dans les banques, les sièges des compagnies, les commerces et ceux issus de la vente frauduleuse des minerais, du bois et des produits agricoles, etc. (C’est avec cet argent que Paul Kagamé construit le Rwanda).

2. QUI SONT LES RESPONSABLES DE LA GUERRE QUI SÉVIT À L’EST DU CONGO DEPUIS PLUS DE 10 ANS ET DE LA SITUATION CHAOTIQUE DU PAYS EN GÉNÉRAL?

a)- L’Armée Patriotique rwandaise et les Tutsis sous la direction du Président rwandais Paul Kagamé;
b)- L’armée ougandaise et les Tutsis sous la direction du Président ougandais Yoweri Museveni;
c)- Les compagnies et groupes financiers qui exploitent les richesses minières de la R.D. Congo;
d)- Certaines élites politiques congolaises et certains hommes et femmes d’affaires congolais, tous complices et collaborant avec les occupants.
 
3. Quelle est la stratégie utilisée par Paul Kagamé et son armée pour infiltrer les institutions congolaises par des sujets tutsis rwandais?

a)- Au cours de la deuxième République (Zaïre) avec le Président Joseph-Désiré Mobutu

L’infiltration a été facilitée par M. Bisengimana Rwema, un Tutsi, ancien directeur du bureau du Président Mobutu. Pendant cette période, de nombreux Tutsis furent nommés à la tête des entreprises de l’État et dans leurs conseils d’administration, dans l’administration territoriale, dans la fonction publique, etc.

b)- À la naissance de la troisième République avec le Président Laurent-Désiré Kabila

Après avoir fait tomber le pouvoir de M. Mobutu, les Tutsis rwandais sous la direction du Président Paul Kagamé, avec un groupuscule des Tutsis réfugiés au Congo se faisant appeler Banyamulenge depuis 1977, dévoilèrent leur agenda caché; ils firent main basse sur l’appareil étatique : la police, l’armée, les services de renseignement, les entreprises étatiques, etc. Le gouvernement rwandais déversa une partie du trop plein de sa population dans le Sud et le Nord Kivu afin d’occuper le terrain laissé libre par les populations soit assassinées soit ayant fui la guerre. Mais plus grave, le Général James Kabarebe, actuel Chef d’État-Major de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) est nommé Chef d’État-Major de l’Armée Nationale Congolaise, achevant ainsi le travail d’infiltration des officiers et soldats rwandais dans l’appareil de sécurité du pays. Lorsque le Président Laurent-Désiré Kabila s’en rendit compte, il mit fin à leur deal. Il paya le prix fort pour cela : il fut assassiné!

c)- À l’avènement du Président Joseph Kabila Kanambe


On ne sait toujours pas par quelle magie Joseph Kabila arriva au pouvoir après l’assassinat de son père, L.D. Kabila. On assista à de nombreux pourparlers entre de nombreuses milices armées qui s’étaient engagées dans la guerre : AFDL (1996), RCD, CNDP, MLC, MAI-MAI, etc. Les accords de Pretoria aboutirent à une autre période d’infiltration dans l’armée. À titre d’exemple, on peut citer (les personnes nommées ci-dessus sont encore en service ou ont été remplacées par d’autres Tutsis):
- le Général Obed Rwabasira : Commandant de la région militaire de Goma;
- Colonel Mutebusi, Commandant des bataillons Banyamulenge dans la plaine de la Ruzizi, il est cousin de l’ancien vice-président Azarias Ruberwa, Tutsi, dans l’odieuse formule1 + 4;
- Général Laurent Kundabatware, officier de renseignement de l’APR, est nommé Commandant  du RCD-Goma, puis Commandant de la région militaire du Nord-Kivu; puis remplacé par le Général Bosco Ntaganda;
- Général Buki, Tutsi par sa mère, est nommé Commandant des Forces Terrestres de l’armée congolaise, il est le protégé de James Kabarebe;
- Général Malick, Commandant d’État-Major chargé de la logistique;
- Général Amisi, alias Tango-Tango, ancien milicien de RCD de Ruberwa, jusqu’il n’y a pas longtemps Chef d’État-Major de la Force Terrestre des FARDC;
- Colonel Mustapha, Commandant de la région militaire de Bandundu, avec comme adjoint, son propre cousin! Etc.


En examinant les différentes guerres injustes imposées à nos populations dans la province Orientale, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le Nord du Katanga, on peut relever la stratégie de l’APR: créer un mouvement politico-militaire, envahir une partie de l’Est du Congo, implanter ses ressortissants civiles dans les zones enviées (particulièrement Minembwe, territoire créé de toute pièce pour accueillir les Tutsis, assouvir la soif d’annexion de M. Kagamé), négocier avec le gouvernement congolais affaibli (ou complice?), puis infiltrer ses officiers supérieurs et soldats dans les structures de l’armée et de l’administration congolaises. Ce mécanisme semble bien rodé maintenant et le seigneur de Kigali ne s’en prive pas!

d)- Depuis avril 2012, l’hydre de Kigali a engendré une nouvelle tête dénommée M23. Ce mouvement d’émanation du pouvoir rwandais, applique la même stratégie décrite ci-dessus. Les responsables du M23 sont à l’étape des négociations avec le gouvernement de Kinshasa à…Kampala! Mais qui sont ces M23? Ce sont des jeunes tutsis ‘’banyamulenge’’ formés à Kigali et armés par l’APR de Paul Kagamé. Leurs officiers sont d’origine tutsie, tous  membres des milices du Congres National pour la Défense du Peuple (CNDP) et du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). L’un de leurs leaders, le Général Sultani Makenga, est l’ancien aide-de-camp du Général Tutsi rwandais Laurent Kundabatware. Ils ont été mixés puis révoqués des Forces armés de la RDC (FARDC) pour refus de rejoindre leurs lieux d’affectation

4. Quels sont les objectifs poursuivis par Paul Kagamé, Yoweri Museveni et leurs armées?

a) – Épuiser le peuple congolais afin de s’assurer le contrôle de tout le pays;
b)- Créer, avec le concours de tous les Tutsis et sous le regard complaisant de la communauté internationale et de l’ONU, une colonie de peuplement (Tutsiland) dans les provinces du Nord et Sud Kivu et s’assurer l’exploitation des richesses du sol et sous-sol de ces deux provinces;
c)- Atteindre l’étape ultime de ces opérations : la mort (=balkanisation) du Congo en tant qu’État souverain, unitaire et ouvrir la voie à l’exploitation sauvage des immenses richesses de chaque nouveau territoire ;
c)- Protéger, par leurs armées et polices, les intérêts des Multinationales et groupes mafieux qui exploitent frauduleusement les richesses minières dans l’Est du Congo et dans le reste du pays.

Tout observateur attentif a déjà remarqué que certains de ces objectifs ont été déjà soit à moitié ou entièrement atteints. C’est là le danger qui nous guette! Nous avons affaire à des ennemis mortels.

5. Quelles sont, en 2013, les nouvelles stratégies pour libérer le Congo?

Il est impérieux de nous réveiller, d’unir nos forces en 2013, d’enterrer nos petits problèmes internes, d’essuyer nos larmes, d’éviter nos réactions épidermiques mais d’analyser froidement la situation afin de faire ressortir d’abord les causes imputables à nous-mêmes et les moyens pour les corriger, puis les causes imputables aux ennemis de notre peuple et leurs complices et les moyens ainsi que les ressources pour les éradiquer.  Les femmes et les hommes d’action, les jeunes et les moins jeunes devront se mettre à table pour discuter de ces nouvelles stratégies. Ces dernières ne seront pas mises sur Internet comme en 2012 car vous ne connaissez pas tous ceux qui partagent vos listes.

‘’Nos adversaires ne sont pas plus forts que nous, mais simplement plus déterminés’’.
Et, ne l’oublions pas, le Rwanda, aujourd’hui surarmé et soutenu par certains pays occidentaux et leurs hommes d’affaires, est plus petit que la ville de Likasi!
Bonne et heureuse année à tous.

Réflexions de Mulongeshi S. Kamatanda TSHIBWABWA