Une analyse de la situation actuelle par Mr. Néhémie Bahizire, citoyen de la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo.
lundi 23 décembre 2013
L’AIGUILLE RESTE PLANTEE DANS LE PIED DE LA R.D.CONGO AU KIVU.
Une analyse de la situation actuelle par Mr. Néhémie Bahizire, citoyen de la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo.
Après la défaite militaire de l’agression de la R.D. Congo au Kivu par le M23 interposé, les initiateurs de cette agression ont déployé toute leur diplomatie pour gagner sur le terrain politique.
Les Présidents YOWERI KAGUTA MUSEVENI de l’Uganda et KAGAME Paul du Rwanda, appuyés par madame Mary ROBISON, envoyée spéciale des Nations-Unies pour la région des Grands Lacs, et de Monsieur RUSS FEINGOLD, envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique dans la région, avaient remué ciel et terre pour protéger les criminels du M23 et ainsi gagner sur le plan politique.
LA SIGNATURE DE LA SOUMISSION CONGOLAISE
Toute la population ainsi que le Parlement congolais s’étaient levés comme un seul homme pour s’opposer à la signature par le gouvernement congolais d’un quelconque document concernant le M23.
Au grand dam des Congolais, le Ministre des affaires étrangères, Monsieur RAYMOND TSHIBANDA, au nom du gouvernement congolais et sur instruction du Président KABILA, a signé à Nairobi, au Kenya, le 12 Décembre 2013, le document d’engagement du gouvernement congolais à amnistier les criminels de M23 ainsi que leur insertion socio-économique aux frais du trésor public congolais.
Pour bluffer le peuple congolais hostile à ces manœuvres, au lieu d’appeler leur document « accord », ils l’ont baptisé « déclaration ». Qu’importe le changement d’appellation, c’est le contenu qui compte. D’ailleurs le gouvernement kenyan, hôte de la cérémonie, a parlé de « agreement ». Terme anglais qui signifie « accord » en français ; et le Secrétaire Général des Nations Unies, témoin de la cérémonie, a employé le terme « accord » pour qualifier le texte signé par Kinshasa. Alors, qui trompe qui ?
Aussi, pour tromper cette population, ils disent que les membres du M23 accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ne sont pas concernés par cette amnistie.
Ceci étant, qui désignera alors parmi les soldats ennemis qui étaient au front, ceux qui avaient ou non commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité? Cette tromperie ne tient pas débout. Avoir commis de crimes ou non, tous les criminels du M23 sont déjà amnistiés exceptés quelques officiers supérieurs militaires poursuivis par la Cour Pénal Internationale, mais protégés les uns par le Rwanda et les autres par l’Ouganda.
Et les autorités politiques civiles du M23 ne sont-ils pas coupables des crimes ? Qu’en dit-on ?
Sans aucun procès, ils sont blanchis et autorisés à transformer leur mouvement politico-militaire en parti politique. Bien sûr, parti politique de la majorité présidentielle pour gouverner ensemble la R.D. Congo ; c’est-à-dire : malgré qu’ils ont perdu la guerre, ils vont gouverner la même population qu’ils ont massacrée, violée et pillée. La population se demande à quoi sert alors la position du Parlement congolais qui s’était déjà opposé à la signature d’un quelconque document en faveur du M23, et dont leur Président, Monsieur KABILA s’en moque.
LE M23, UNE ARMEE EN RESERVE STATIONNEE AU NORD-KIVU
Ce n’est pas l’uniforme militaire qui fait un soldat, mais plutôt la formation militaire reçue, l’arme qu’il détient et sa loyauté à l’égard des institutions et de la population à protéger.
Or, pour ne pas être dispersés dans d’autres provinces de la R.D. Congo loin du Rwanda et de l’Uganda, comme le souhaiterait la population congolaise, les soldats du M23 ôteront tout simplement leurs tenues militaires et seront réinsérés dans la vie soi-disant civile à Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, dans la même contrée où ils ont commis des atrocités proche de la frontière avec le Rwanda et de l’Uganda. Là, ces deux pays pourront les remobiliser à tout moment quand ils le voudront.
Et pour prouver que c’est un simple camouflage, ces soldats M23 ont emmené et entreposé leurs armes dans leurs pays d’origine, c’est-à-dire le Rwanda et l’Uganda.
Les militaires des FARDC et ceux de la MONUSCO qui avaient combattu les M23 sur le champ de bataille sont formels quant au nombre de soldats du M23 qui avaient fui en Uganda. Ceux-ci ne peuvent pas dépasser 200 soldats et que ceux de BOSCO NTAGANDA qui avaient fui au Rwanda étaient déjà rentrés dans les rangs du M23 à Rutshuru. Cette dernière version avait été officiellement confirmée par le porte-parole militaire du M23, le Colonel Vianney KAZARAMA.
Mais l’Uganda a gonflé le chiffre et parle maintenant de 1700 soldats du M23 qui ont trouvé refuge chez lui, tandis que le Rwanda parle de 600 éléments du M23 chez lui aussi. En tout, cela fait 2300 soldats du M23 qui seront réinsérés au Nord-Kivu, tout en sachant que nombreux d’entre eux sont des Rwandais et Ougandais comme cela a été démontré par plusieurs rapports. D’où les questions de savoir :
- Pour quel intérêt l’Ouganda et le Rwanda utilisent-ils ce subterfuge ?
- N’est-ce pas qu’ils savent qu’à l’avenir ils auront besoin de ces soldats déjà infiltrés dans la population congolaise pour rééditer leur sale besogne au Kivu ?
Ces gens-là, ne sachant que tuer, il est à craindre, qu’une fois ils ne seront plus utilisés dans l’unique métier qu’ils savent, qu’ils ne se joignent aux terroristes SHEBAB somaliens dont la présence a déjà été signalée au Nord-Kivu. En outre, qui empêchera à ce que ces démobilisés du M23 se transforme en des bandes armées insécurisant la région comme les autres groupes armés incontrôlés ?
Alors que les éléments du M23 vont bénéficier du programme DDR, qu’en est-il des membres des autres groupes armés congolais qui sont en train de s’auto-démobiliser mais laissés à leur propre compte ? Est-ce parce qu’ils ne sont pas rwandais, ni des protégés de Madame Mary ROBISON et de Monsieur RUSS FEINGOLD ?
LES LATIFUNDIA TUTSI SOUTENUS AU NORD KIVU
C’est depuis déjà une vingtaine d’années que grâce aux armes et avec la bénédiction de la communauté internationale, surtout des pays qui se disent des modèles de démocratie et protecteurs des droits de l’Homme, que les Rwandais, Tutsi et Hutu, sont en train de chasser les populations autochtones du Nord-Kivu de leurs terres et s’en accaparent. Ces Rwandais détrônent même les chefs traditionnels pour s’autoproclamer chefs traditionnels. C’est ainsi qu’actuellement chaque éleveur rwandais détient des latifundia des milliers d’hectares extorqués aux membres des tribus autochtones.
Ainsi, tous leurs leaders sont devenus des grands propriétaires fonciers par expropriation des autres tribus. Quoique taxés de criminels, personne ne pense à restituer aux autochtones du Nord-Kivu leurs terres volées par ces gens. Et cette conquête des terres continue sans que personne n’en parle pour protéger les autres tribus dépossédées et qui continuent à l’être.
QUE LE RWANDA ET L’OUGANDA LANCENT DES POURPARLERS AVEC LEURS REBBELLES
Nombreux des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi, à l’instar de la R.D. Congo, d’engager des pourparlers avec leurs rébellions respectives (FDLR, ADF/NALU, FNL…) afin que soit trouvée une solution globale à l’insécurité qui règne dans la région des Grands Lacs.
Mais, les présidents de ces pays, soutenus par la communauté internationale représentée par Madame Mary Robinson et Monsieur RUSS FEINGOLD, disent niet à cette proposition. Ces derniers trouvent logique que le gouvernement congolais soit forcé de négocier avec ses rebelles du M23 mais qu’aucune pression ne soit faite pour forcer les gouvernements rwandais et ougandais, à leur tour, de négocier avec les leurs. Ces rébellions n’ont-elles pas toutes commis les mêmes crimes ?
S.O.S. POUR LE PEUPLE HUNDE DU NORD-KIVU
En 1910, l'Allemagne, l'Angleterre et la Belgique signent les Accords diplomatiques qui délimitent et démarquent les frontières entre les trois puissances coloniales. La première guerre mondiale commence de 1914 et finie en 1918, les Allemands sont chassés du Rwanda et du Burundi par la Force Publique en 1916. À la fin de cette guerre, naquit la Société des Nations (ancêtre des Nations Unies) qui donna mandat à la Belgique d'administrer le Rwanda et le Burundi aux années 1920. Si l'établissement des colons au Kivu commence en ces années, c'est seulement près de vingt ans après, dès 1937, que les colons belges découvrent que les populations locales résistent contre tous les éléments de colonisation, y compris le fait d’effectuer des travaux forcés sur les terres arrachées à leurs ancêtres. Le cas des Hunde, à ce chapitre de la résistance, est flagrant. Les administrateurs belges penseront alors à un substitut: favoriser l'implantation des populations rwandaises au Congo Belge, notamment et particulièrement dans le Masisi.
Motif officiel? Humanitaire: il faut résoudre le "problème de surpopulation " au Rwanda et au Burundi.
Motif réel? Favoriser l'émigration au Congo des populations rwandaises pour produire des aliments moins chers aux belges installés dans la région. Les Hutu sont les plus favorisés. Pour cela, la colonisation belge crée la "Chefferie de Kishali (dit Gishari par les rwandais)" à Masisi dès 1936 (ou 1939)
Notons que toute opération belge au Rwanda et au Burundi est supervisée par les Nations Unies, y compris l'arrivée et l'installation des réfugiés Tutsi de 1959 à 1963, 1964, 1973. (Willame, Jean-Claude, Zaïre :État de crise et perspectives futures (février 1997). Rapport WRITENET (R.-U.).
Entre les années 1937 et 1945, ils sont près 90.000 personnes installées par le colonisateur dans un territoire déjà surpeuplé pour servir de main d’œuvre dans les plantations coloniales de la région ou dans les sites miniers du Katanga. Suite aux pogroms ethniques au Rwanda en 1959-1961, en 1963-1964 et en 1973, des dizaines de milliers de Tutsi fuient et se réfugient dans le Nord-Kivu. En 1965 [1963], une première guerre tribale, dénommées « KanyaRwanda » oppose les notables d’ethnies « congolais » (Hunde et Nyanga) à ceux des BanyaRwanda à propos du refus des seconds d’accepter l’autorité des premiers qui se considèrent comme les vrais natifs et occupants fonciers des territoires méridionaux du Nord-Kivu (Masisi, Walikale, Goma).
Vint ans après, le Masisi sera ravagé par une deuxième guerre ethnique opposant les Banyarwanda (Hutu et Tutsi) aux autochtones Hunde. En effet, en mars 1993, suite à un mouvement de désobéissance civile dans le territoire de Masisi majoritairement peuplé par les ressortissants d’expression rwandophone, un nouveau « KanyaRwanda » fut enclenché. En quelques semaines, la « guerre » fit plus de 200 morts et plus 130.000 déplacées et 80 villages incendiés chez les Hunde.
Depuis, quand bien même rien ne stoppe l'antagonisme Tutsi-Hutu, il suffit que ceux-ci se retrouvent face à des Congolais (Hunde, Nyanga, Tembo, Nande…) pour qu’ils coalisent et refassent l’unité. Pour les communs des Congolais, cela sent toujours le complot et en appellent, par conséquent, à la défense du peuple Hunde, Nyanga et Tembo.
En effet, comment expliquer que le territoire de Masisi dont la majorité de la population était Hunde, en 1954, ne compte plus aujourd'hui que près de 20% seulement de la population? Comment comprendre qu'aux élections législatives de 2011, Masisi ait envoyé plus de 5 députés nationaux à Kinshasa, tous des Banyarwanda sinon la majorité? Le peule Hunde est entrain de dépérir ; il va disparaître…
Depuis le début des années quatre-vingts dix, les Rwandais établis dans le Masisi, tous venus du Rwanda à la faveur des ces opérations de transplantation, s’acharnent contre les Hunde. Ils les tuent et les chassent de leurs terres ancestrales. Personne ne prend la défense de cette population abandonnée par les différents gouvernements de Kinshasa. Leur seule faute est d’avoir de bonnes terres convoitées par les Rwandais.
C’est un cri de détresse de ce peuple muet au Nord-Kivu que je lance. Aidez-les.
Bukavu, le 13 décembre 2013.
Néhémie BAHIZIRE
samedi 24 août 2013
Concertations nationales », une vaste comédie ?
Parlons sérieusement. Que va-t-on, très franchement, faire ou se dire
aux « Concertations nationales »? Trouver, comme on l’entend de-ci de-là, des
solutions à la crise multiforme que connaît le Congo? Si tel est l’objectif de
ces assises, le président de la République avoue ainsi, sans le reconnaître
clairement, son incapacité à gouverner le pays. Il doit alors tout simplement
rendre son tablier. Car gouverner, c’est décider, c’est trouver des solutions
aux problèmes – à tous les problèmes – qui surgissent de et au sein de la
société. Gouverner, c’est faire rigoureusement appliquer les lois, c’est
installer une administration publique outillée et efficace, c’est bien orienter
et impulser continuellement l’économie. C’est assurer la sécurité des personnes
et de leurs biens à l’intérieur et aux frontières du pays en mettant notamment
en œuvre une politique de défense nationale intelligente, c’est mener une bonne
diplomatie qui donne aux concitoyens une place utile et digne dans le concert
des nations, etc. Le président de la République reçoit le pouvoir pour réaliser
tout cela.
Aux présidentielles de 2011, Joseph Kabila s’était présenté devant les
Congolais avec un programme dans lequel figuraient ces différents aspects de la
gestion d’un pays. Et puisque disposant , sous sa férule et à sa totale
dévotion , de l’armée , de la police , des appareils judicaire et sécuritaire,
des majorités parlementaires confortables (au niveau national et dans toutes
les provinces), d’une société civile « dollarisée » et applaudissante, et,
surtout, des finances publiques, pourquoi Joseph Kabila peine-t-il à gouverner
, pourquoi a-t-il besoin de convoquer le ban et l’arrière-ban pour « trouver »
des solutions aux problèmes du pays ? Que lui manque –t-il pour ce faire ? La
difficulté de répondre à la question montre qu’il y a bel et bien un problème.
Lequel? C’est la grande énigme, ce que les Congolais cherchent à comprendre, ce
qui constitue, peut-être, la raison d’être des très discutées concertations
nationales.
Ces prochaines consultations (évitons de dire « dialogue » pour ne pas
fâcher certains) vont s’ajouter à la liste de grandes rencontres nationales
organisées au pays depuis 1960 qui ont toutes, chaque fois, prétendu installer
un « nouvel ordre politique et social ». Le Dialogue Intercongolais est la
dernière en date. S’en rappelle-t-on ? De quoi y avait-on parlé ? Les matières
sur lesquelles on devrait débattre au cours des (imminentes ?) concertations
(la paix, la cohésion nationale , l’ordre institutionnel et autres) n’y
avaient-elles pas été traitées?
Les vérités sortant de la confrontation des idées, le débat est donc
vivement recommandé dans toute démocratie, en permanence. Mais doit-on
éternellement débattre des mêmes choses ? Doit-on répétitivement établir les
mêmes diagnostics, identifier les mêmes causes sans jamais s’y attaquer? Et
c’est ici le vrai problème : l’absence de volonté ( politique) de changer
positivement et globalement le pays, d’entrer dans l’histoire ; le manque de courage
de s’attaquer aux antivaleurs , d’éradiquer les gangrènes de la société
congolaise actuelle que sont l’impunité généralisée, l’inquiétante et
grandissante avarice des gouvernants ainsi que la légèreté de leur
comportement, la truanderie institutionnalisée, le clientélisme et le népotisme
qui affaiblissent l’Etat, la prévarication et l’incompétence ambiantes,
l’affaissement moral du pays, …
La récente déclaration (un ballon d’essai ?) du très prudent Léon Kengo
Wa Dondo, le président du Sénat et du…Présidium des Concertations nationales –
qui n’a pas l’habitude de parler pour raconter des salades -, a certainement
levé le voile sur un des objectifs de celles-ci : le partage du pouvoir entre
le Pouvoir et l’Opposition dans un gouvernement d’union nationale. Cette
dernière va-t-elle mordre à l’hameçon et se faire prendre au jeu de la Majorité
Présidentielle qui développe – ce n’est plus un secret – toutes sortes de
mécanismes visant à contourner l’obstacle constitutionnel et à permettre à son
« autorité morale » de se représenter aux présidentielles de 2016. Et l’astuce
serait trouvée : remettre les compteurs à zéro, effacer les deux ans et demi
passés de l’actuel mandat du président de la République en organisant une
nouvelle Transition, à l’image de celle de 2003 à 2006. Le « second » mandat de
Joseph Kabila (re)recommencerait alors en 2016.
L’article 220 ne serait ainsi pas modifié ni violé, mais proprement
contourné. Réussira-t-on ce tour de passe-passe ? Rien n’est moins sûr.
Car la modification (ou le contournement) de l’article 220 est
aujourd’hui un exercice à haut risque. Les très vives et nombreuses réactions
négatives à la prose , à la « gymnastique intellectuelle » d’Evariste Boshab,
le très controversé secrétaire général du Pprd, auront été révélatrices de
l’état d’esprit de l’opinion : toute évocation, toute tentative de «chipoter »
la Constitution est aujourd’hui, tous les signaux politiques et sociaux le
montrent , malvenue pour une majorité des Congolais.
Et pourquoi, ciel !, le pays doit-il s’empêtrer dans des débats (et de
grosses dépenses) juste pour trouver comment un citoyen , président de la
République soit-il , pourrait rester ( longtemps) à son poste ? Renoncer au
pouvoir et à ses multiples avantages (honneurs, influence, argent,…) n’est pas
chose facile. Sans doute. Mais toute chose, toute activité humaine a une fin.
Le président Kabila et tous ceux (parents et courtisans) qui vivent ou
profitent directement ou collatéralement de son actuelle et prééminente
position, doivent accepter et « digérer » cette dure et incontournable loi de
la nature.
De nos jours , tous les chefs d’Etat africains qui quittent le pouvoir
de façon régulière, après l’exercice de leur (s) mandat (s) constitutionnel
(s), reçoivent une respectabilité internationale, un « certificat » de bon
démocrate. Joseph Kabila pourrait en bénéficier. Les membres avertis de la
famille, les amis (nationaux et étrangers), les intellectuels et les
conseillers politiques du président sont ici invités à prendre leur courage en
mains afin de faire voir au « chef » les durables avantages qu’il tirerait à
emprunter ce chemin de l’honneur. Entré au pouvoir par la petite porte, par «
héritage paternel inattendu et lui contesté », il en sortirait par la grande,
avec, en prime, un hommage national et mondial.
Ce groupe de proches est ainsi appelé à le dissuader de toute
obstination qui le pousserait à penser et à dire comme Mac-Mahon : « J’y suis,
j’y reste ». On ne peut imaginer le « politique » Joseph Kabila tenir
activement à l’organisation des concertations nationales sans en attendre un
profit conséquent. Et si l’objectif principal de celles-ci consiste – on en
entend de plus en plus le bruit – à l’autoriser à rempiler en 2016, elles
seraient alors, vraiment, une vaste et honteuse comédie.
WINA LOKONDO,Mbandaka
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article?
mercredi 31 juillet 2013
LE DÉCOR DE LA CONFÉRENCE NATIONALE SOUVERAINE
LE DIALOGUE NATIONAL :
UN JEU DE CACHE-CACHE SUR FOND DES AMBITIONS ET ILLUSIONS DES UNS ET DES AUTRES
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Les feux rouges de la mémoire
Les Concertations nationales au format de
« Joseph Kabila », c’est du déjà vu, c’est du déjà entendu, c’est du
déjà rejeté.
Partout où il a été question de permettre au
Peuple de « discuter », « dialoguer »,
« échanger » sur la manière dont la République est gérée, le
comportement des dirigeants affectés, pour la plupart, de virus du pourvoir,
s’est avéré le même.
Lorsque l’ouragan de l’Histoire fait sonner le
glas des dictatures en Afrique au début des années 1990, le maréchal Mobutu
croit devoir et pouvoir y résister.
A l’exigence unanime du Peuple zaïrois pour la
tenue d’une Conférence nationale souveraine, le président-fondateur du Mpr
Parti Etat, esclave de son rêve de mourir au pouvoir, crée ce qu’il a bien
voulu, lui, appeler « Concertations populaires » dont
il se confie lui-même, la charge de définir l’organisation et le
fonctionnement, mais aussi et surtout d’en assurer le suivi à travers ses
propres rouages et hommes de main.
En véritable juge et partie, il en tire des
conclusions contraires aux avis et considérations unanimes des Zaïrois,
lesquels recommandent sa démission pure et simple.
Sa tricherie de trop, lui coûte cher. Ainsi,
vient de s’écrouler définitivement, la fragile passerelle de confiance qui
résistait encore, entre lui et les Zaïrois qui, pourtant, meurtris et appauvris
à outrance par son système de gestion, avaient participé massivement à sa
machiavélique démarche.
Lorsque, par son Ordonnance n°091-10 du 06 mars
1991, le dictateur institue la Conférence constitutionnelle dont
la mission consiste à déterminer les options fondamentales sur l’organisation
politique de la IIIème République, et élaborer un projet de constitution à soumettre
au referendum, toute la communauté nationale et internationale se lève comme un
seul homme pour rejeter le format des assises qu’il propose.
L’opposition et la société civile, crédibles et
très actives à l’époque, insistent sur le caractère souverain de la Conférence
nationale. Les pressions internes et externes sont tellement fortes qu’il
suffit d’un petit mois pour que Mobutu revoie sa copie.
Un acte constitutif 097 portant création et
composition de la Conférence nationale intervient le 11 avril 1991, lequel ne
contient qu’un article unique modifiant et complétant les articles 1, 2, 3, 4,
5, 6 et 10 de l’Ordonnance 091-010 du 06 mars 1991.
La Conférence nationale ainsi
créée, est chargée de « discuter de toutes les questions d’intérêt
national en vue de la démocratisation des options fondamentales de la Troisième
République, élaborer un projet de constitution à soumettre au referendum et
déterminer le contenu de la loi électorale et élaborer un calendrier
électoral ».
Contraint à reculer, et en dépit de sa peur
bleue de voir la Conférence nationale se transformer en un tribunal populaire
ou en une cour de règlement des comptes, le maréchal spécifie, à l’article 2
–modifié- de son texte de loi, que la Conférence statuerait « souverainement » ;
qu’elle serait précédée par une commission préparatoire chargée
de l’organisation matérielle des assises ainsi que de l’élaboration des projets
de règlement intérieur et d’ordre du jour à soumettre à l’approbation de
l’Assemblée plénière ; que ses décisions seraient
exécutoires ; et qu’un comité de suivi serait élu
pour s’assurer de l’exécution de ses décisions.
Contre vents et marrais, le dictateur venait de
subir, à son tour, la loi du Peuple qui dressait justement, tous ces
préalables pour sa participation.
Parlant de contexte, il est vrai
qu’un concours de circonstances avait favorisé une telle amplification des
faits, notamment la fameuse perestroïka de Gorbatchev suivie de l’exécution
spectaculaire du président roumain Ceausescu, la tenue d’une série de
Conférences nationales au Niger, Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon et surtout au
Congo Brazzaville voisin, où le chef de l’Etat Sassou Ngwesso est poussé à la
démission ; le renoncement du premier ministre Lunda Bululu qui avoue
l’échec de son action ; les jeux d’argent Bindo, Madova et Nguma qui
démunissent la population, provoquant sa colère explosive transformée en
émeutes dans les camps militaires et sites universitaires ; le controversé
massacre des étudiants de Lubumbashi ; les révélations du distingué
quotidien Kinois « Umoja » sur l’existence de la loge secrète
« Prima Curia » composée de hauts responsables du MPR-Parti Etat, un
pacte de sang pour sauvegarder le système Mobutu et ses bénéficiaires à tout
prix ; l’expiration du mandat septennal du maréchal au 05 décembre
1990 ; la promulgation de la loi consacrant le multipartisme intégral,
relative à l’organisation et au financement des partis politiques, laquelle
permet la création des nombreux partis politiques acquis au changement…
Si le maréchal Mobutu avait du ajuster son
Ordonnance créant la Conférence constitutionnelle avant le démarrage de la
Conférence nationale, le renversement des rapports de force, lui, s’est
produit plutôt au fil des travaux jusqu’àimposer à la dictature, la
« souveraineté » des assises ainsi que le caractère
« exécutoire et opposable à tous » des résolutions et recommandations
y afférentes.
En fait, l’adoption, par l’Assemblée plénière,
en date du 05 mai 1992, de l’Acte fondamental proclamant la souveraineté de la
Conférence nationale, permet de déplier la gamme des conjonctures dans
lesquelles, par la suite, le vent de la Conférence nationale souveraine a
soufflé sur les hauteurs d’un régime vomi de toutes parts.
Il s’agit, entre autres, des accords du Palais
de Marbre qui décrètent le principe d’un Premier Ministre issu de l’opposition
permettant à Nguz a Karl-i-bond de devenir Premier Ministre ; l’élection
du Bureau de la Conférence présidé par le vertébré Archevêque de Kisangani,
Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya ; l’insécurité généralisée ;
les pillages ; le bombardement des résidences des opposants et des
imprimeries, doublé de répression à l’encontre de la presse écrite…
La suite est également connue, à savoir la
suspension des travaux de la Conférence nationale souveraine par le
gouvernement de Nguz ; la mobilisation de l’opposition, la société civile
et la population pour la reprise desdits travaux ; la marche des
chrétiens, à cet effet, réprimée dans le sang avec plus d’une trentaine de
morts ; la persécution des Kasaïens au Katanga ; la série de
nominations et élections des Premiers ministres dont le prototype, Kengo wa
Dondo issu d’un autre hold-up dénommé « Troisième voie », paradoxalement
soutenu par Mgr Monsengwo, lui-même destitué en juin 1995…
Le contexte : Un parallélisme parfait
Nous avons tenu à rappeler toutes ces péripéties
de triste mémoire pour démontrer combien le contexte de l’époque, à quelque
nuances près, se retrouve être le même que celui dans lequel la Rd-Congo est
plongée aujourd’hui.
En effet, les Congolais sont confrontés à une
autre crise, aussi profonde, multiforme et persistante que celle des années
quatre-vingt-dix, parce que caractérisée par les mêmes maux et autres fléaux
définis à la Cns, tels que la paupérisation de la population, le ravalement et
l’inversion des valeurs morales et spirituelles, l’arbitraire, l’impunité, la
corruption, le népotisme, le tribalisme, la dislocation de l’appareil
sanitaire, l’effondrement du système éducatif, la confiscation des libertés
individuelles et collectives, le détournement de deniers publics, la spoliation
des biens privés, l’impunité, l’incivisme et l’anarchie.
Se sont même ajoutés sur cette liste non
exhaustive, l’imposture et la haute trahison au sommet de l’Etat, la prédation,
le pillage des ressources naturelles, l’occupation et la menace de
balkanisation.
Le même décor ainsi planté, sans issue de
secours, entraîne des situations et comportements similaires dans le chef des acteurs
nationaux et internationaux, lesquels se traduisent par un blocage net de toute
la Nation dont le destin est frictionné aujourd’hui, plus qu’hier.
Voilà, comment l’Ordonnance n°13/078 du 26 juin
2013 portant création, organisation et fonctionnement des
Concertations nationales, apparait comme une copie conforme de l’Ordonnance
091-10 du 06 mars 1991 portant création et composition de la Conférence
constitutionnelle.
Deux entêtements, deux aveuglements, deux Ordonnances
qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
On se rend compte que les deux Ordonnances ont
été conçues par les mêmes cerveaux dévoyés, dans les mêmes conditions
d’intelligence politique, pour alimenter l’illusion de pouvoir contourner le
mur de la résistance qui, pourtant, s’est fortement érigé dans les
esprits des Congolais/Zaïrois.
En recourant aux mêmes fourvoiements, les
officines du pouvoir actuel, ont suffisamment prouvé leurs limites parce
qu’incapables de fournir le moindre effort d’innovation et d’adéquation par
rapport aux suppliques en faveur d’un résultat contraire à celui de l’époque.
En s’amusant à plagier tout ce que le maréchal
et ses services adoptaient comme postures face aux mêmes événements,
le laboratoire de « Joseph Kabila », censé en imaginer les effets,
conduit le pays aux mêmes chimériques culs-de-sac dont l’issue est plutôt un
asservissement social qu’une démocratie salutaire. A la différence
qu’aujourd’hui, les contrecoups seront plus préjudiciables pour l’ensemble du
pays.
En tant que mécanisme de recherche de solution
aux problèmes qui se posent avec acuité à notre chère Patrie, le Dialogue
national ou les Concertations nationales exigent une préparation conséquente
devant tenir compte de tous les paramètres susceptibles de garantir le bon
déroulement et la meilleure issue des assises.
Il est normal que l’humanité entière se sente
offusquée de lire l’Ordonnance créant les Concertations nationales, laquelle
crache sur les fondamentaux en pareilles circonstances, en ce qui concerne la
neutralité de la médiation pour éviter d’être ridiculement juge et partie à la
fois, la composition équilibrée des représentations, le rationnel de l’ordre du
jour, le caractère exécutoire et opposable à tous, des résolutions, et enfin,
la crédibilité du pouvoir de suivi.
Dans la mesure où, à l’instar de Mobutu,
« Joseph Kabila » a commencé par faire fi de tous ces impératifs
élémentaires, il éloigne la solution recherchée à la véritable crise, la nôtre,
en tant que problème, lequel a une cause, c’est-à-dire le pourquoi profond de
la crise ; lequel a aussi un dénouement à travers les objectifs poursuivis
parmi lesquels, cette cohésion nationale dont la proclamation ne suffira pas
non plus, à elle seule, sans un mécanisme de suivi approprié.
Dans la mesure où, également, le Dialogue
national ou les Concertations nationales doivent absolument aboutir à desréajustements
politiques et institutionnels tel qu’envisagé par l’Accord
cadre d’Addis Abeba et la Résolution 2098, comment prétendre y arriver avec
le format proposé par un pouvoir en place, si contesté, lequel -format- est
jugé par Mary Robinson de « pas assez inclusif et crédible » pour
garantir « de bonnes consultations devant servir à consolider
l’unité nationale et mettre fin aux cycles de violence dans l’Est du
pays » ?
Que faire ?
Devant la même incapacité notoire des
institutions, d’apporter des solutions à la crise, s’imposent naturellement,
cette même nécessité absolue, cette même extrême urgence et cette même volonté
inébranlable d’analyser sans complaisance, les causes des revers accumulés en
vue de trouver, enfin, dans un esprit de dialogue de franchise, de correction
et de réconciliation, les voies et moyens propres à relever le défi et à jeter
les bases d’un Etat de droit pouvant garantir un développement total et
harmonieux de la Nation.
Au regard des forces et intérêts en
présence, tout rêve est interdit. Les Congolais doivent se débarrasser des
moindres égarements. Le jeu de la souris pratiqué par la communauté
internationale ne nous permet pas d’attendre de la Monusco ni de la Brigade
d’intervention, des miracles jamais opérés en Somalie, au Soudan ou
ailleurs.
Les schémas, déjà tracés au niveau des grandes
puissances de ce monde, et dont certaines forces occultes sont chargées
d’exécuter, ne doivent plus nous surprendre. Nous suivons tout aussi
intelligemment, leur regard projeté du miroir de la diversion à travers la
Résolution 2098, l’Accord cadre et la présence des forces internationales dont
la mission demeure inexplorée.
Il sera donc, impérieux, dans ce cadre, et à
l’instar de la Conférence nationale souveraine, que le Dialogue national ou les
Concertations nationales à tenir, se définissent comme une initiative et une
Assemblée du Peuple constituée des Forces vives de la Nation et non l’affaire
d’un individu ou groupe d’individus qui se placerait au-dessus du Peuple et se
soustrairait à ses décisions.
Il s’avèrera aussi essentiel, de lier l’ensemble
des institutions du pays aux décisions d’un tel rassemblement. Et ceux qui
dirigent si mal le pays aujourd’hui, n’ont pas à avoir peur d’un forum
transparent et souverain, lequel devra se tenir coûte que coûte, parce que les
participants veilleront à définir une sorte de compromis politique global
susceptible de permettre une nouvelle transition pacifique pour l’intérêt
supérieur de la Nation.
Pour cela, devront être discutées sans
complaisance, en plus des questions liées directement à la guerre, celles
relatives à la neutralité de la transition, au respect des droits de l’homme,
au contrôle et à la sanction à tous les niveaux, de la gestion de l’Etat, aux
garanties nécessaires à l’autonomie de chaque institution dans l’exercice de
ses pouvoirs, à l’esprit de collaboration entre institutions et organes
dirigeants, à la responsabilisation du gouvernement dans la gestion de la chose
publique dont il rend effectivement compte à la Nation à travers un organe législatif
crédible, à la redéfinition de la Défense nationale et des relations
extérieures…, en tant que domaines de collaboration prioritaires entre les plus
hautes instances du pays, aux réformes d’une armée infiltrée et détruite en la
dotant de toutes les capacités d’assurer la souveraineté et l’intégralité du
territoire national ainsi que la protection des citoyens et de leurs biens.
Les nouveaux objectifs de la transition seront
également définis en termes d’en garantir le suivi
et l’exécution, contrairement au Dialogue inter congolais de Sun City dont les
Résolutions et Recommandations sont restées lettre morte en terme d’exécution,
les principes fondamentaux de l’Accord global et inclusif de Pretoria ayant été
systématiquement enfreints par le président « Joseph Kabila », resté
seul maître à bord.
J’anticipe certainement… Voici pourquoi :
Les illusions et surprises à répétition
L’arrogante « majorité » se croit
capable de marcher sur une opposition réputée divisée et corrompue. Elle
s’imagine qu’elle se permettra une promenade de santé dans une rencontre
qu’elle saura contrôler de bout en bout. Tandis que certains
« opposants » ne cessent de duper le Peuple en proclamant haut et
fort, que le Dialogue national ou les Concertations nationales ne visent pas le
partage de pouvoir alors qu’ils sont en contact avec la même
« majorité » pour préparer un gouvernement de transition ou d’union
nationale. Ils affirment même, pinces sans rire, qu’ils ne feront pas partie
d’un gouvernement issu de ces assises.
Quant à l’opposition radicale, elle hésite
encore à déployer courageusement en aval, le véritable problème
« d’homme à la tête du pays », qui se pose à la République,
au risque même de subir la loi d’une nouvelle « Troisième voie » en
gestation.
Au moment où, pour ses intérêts partisans, et
donc à tort, cette « majorité » déclare rejeter tout schéma qui
conduirait à une révision constitutionnelle, laquelle remettrait en question la
légitimité des institutions controversées en place, l’opposition s’engage,
elle, à raison, à exclure toute possibilité de révision de l’article 220
verrouillé de la même Constitution.
D’utopiques impasses politiques à d’utopiques
impasses politiques.
Le schéma en vue et ses conséquences
Et pourtant, lorsqu’on sait que le
départ de « Joseph Kabila », qui devrait être, en principe, la
solution fondamentale à la crise congolaise aujourd’hui, ne figure pas sur
l’agenda de l’opposition et encore moins, dans celui de l’omnipotente
communauté internationale, il y a lieu de déduire que c’est l’herbe qui
paiera les frais de cette confrontation entre deux composantes
principales du Dialogue en vue.
L’herbe, ici, c’est la Rd-Congo et les pauvres
Congolais qui seront bientôt livrés, une fois de plus, aux incohérences et
autres casses du scenario standard qu’imposent généralement les puissances
occidentales dans pareilles circonstances.
Ces dernières dicteront encore leur slogan de
« ni vainqueur ni vaincu » pour « privilégier une solution
politique » en l’absence d’une solution militaire. Elles entonneront
l’autre rengaine en proclamant perfidement, que « la crise politique ne
doit pas se résoudre contre la majorité ni contre l’opposition » dans sa
diversité, « ni au détriment de la paix et de l’intérêt supérieur de la
nation ».
Certes, les mots sonnent peut-être mal dans les
oreilles des Congolais, victimes de telles approches. Mais, au regard de ce qui
précède, le célèbre « partage du pouvoir » va
devoir, une fois de plus, conclure les débats dans le sens de répartition des
responsabilités entre composantes dans une certaine équité et/ou
équilibre politique et sociologique approprié.
Le Dialogue national ou les Concertations
nationales affirmeront alors, que la cohabitation des différentes forces vives
de la Nation au sein du gouvernement, comme l’intégration des
éléments des groupes armés, l’instrument rwandais M23 y compris, dans
les institutions et au sein de l’armée, est conçue dans une optique plutôt de
pacification, de solidarité et de complémentarité que de contrainte.
Dans un style aussi standard, le document final
des assises recommandera que les rapports à s’entretenir entre les différents
acteurs de la gestion de la chose publique, soient ceux de courtoisie et de
respect mutuel.
La présence pressentie du président Denis Sassou
Ngwesso à la médiation, arrangée par la même Communauté internationale, permet
de comprendre que la poire sera coupée en trois (pouvoir, opposition et groupes
armés), si pas à cinq (y ajouter la diaspora et la société civile) dans un
schéma proche à celui de Centrafrique où son rôle a été déterminant.
L’inconnue, susceptible de modifier légèrement,
le tableau ci-haut, demeure la réponse finale attendue de l’Udps dont le lider
maximo Etienne Tshisekedi rejette jusqu’à ce jour, toute offre contraire
à son élection comme président de la République.
La grande question à se poser à ce niveau,
est celle de savoir la suite des événements par rapport à un tel amalgame qui,
assurément, nous fait tourner en rond parce qu’il nous éloigne encore et toujours
davantage, d’une solution durable à la crise.
Conclusion
Si, contrairement à Bozize, « Joseph
Kabila » roule pour un tel schéma qui les arrange, lui et son réseau
d’occupation, tout en condamnant la Nation congolaise à demeurer otage des
mêmes puissances prédatrices, instigatrices de la balkanisation du pays,
« Joseph Kabila » n’inventera pas la roue en matière de Dialogue.
Dans les heures qui suivent, il va revisiter son
Ordonnance pour l’adapter, à sa manière,
aux sifflements de l’ouragan de l’Histoire. C’est le prix à payer lorsqu’un
travail est mal fait au niveau de ceux qui lui ont fait signer pareil chiffon
tout en sachant qu’il serait attaqué avec virulence et donc sujet à
modification.
Il est évident que le Chef lui-même, n’était pas
encore né au moment où les Congolais ont commencé à dire non à la servitude
volontaire. Mais, un Chef est censé s’informer, s’instruire et s’ajuster pour
être réellement au-dessus de la mêlée.
A l’allure où vont les choses, je
doute fort que la réaction de l’ensemble de l’opposition dans sa diversité, va
rester constante dans son refus de cautionner la tenue d’un Dialogue
national/Concertations nationales du statu quo.
Prosper NDUME PELE Nzogu
Président National du Msd
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