SAGA de SEM LM WALLE en DEUX ans sous COVID-19

Maître Louis-Marie, WALLE Lufungula, au deuxième tour, après celui du mercredi 10 avril 2019, que cet ancien magistrat du parquet de Grande Instance de Goma, devenait le troisième gouverneur élu de la Province mythique de la Tshopo. Il n'a pas laissé au Gouverneur sortant Constant LOMATA aucune chance pour se succéder à lui-même ! Dix-sept voix obtenues sur les 27 votants alors qu’au premier tour il avait eu sept voix, poursuivi par C. LOMATA qui en avait six.

Dans les rues "boyomaises sans FIL", c’était une liesse populaire : des cris de joie, des klaxons de taximen-motos retentissaient partout. Pour saluer l'arrivée à la tête de la TSHOPO, d'un digne fils, avec espoir « cette dernière va bientôt avoir une nouvelle ère pour son décollage et son développement », mais c'était sans compter avec la meute des sorciers et autres chiens enragés déterminés à faire descendre, par tous les l'apôtre et l'envoyé du Maitre pour le développement et la promotion de la Province.

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Pour rappel, Louis Marie Lofungola avait démissionné du PPRD pour se présenter en indépendant avec comme vice-Gouverneur, M. Maurice ABIBU Sakapela Bin Mungamba, ancien journaliste de la RTNC/Kisangani, grand défenseur du RCD/Goma à Kisangani, il fut ministre provincial en charge de l'Intérieur, Sécurité du premier gouverneur de Province M. Jean ILONGO Tokole, premier Gouverneur de la Tshopo issue de la province Orientale démembrée.

WALLE Lufungola, qui est-ce ? Juriste de formation, né à Yangambi un certain 25 juillet 1964. Il a fait ses humanités Latin Philo au Collège Maele à Kisangani, ses études de Droits à l’Université de Kinshasa. il fut nommé magistrat au parquet de Grande Instance de Goma. De là, il embrassa la carrière politique avec "l'avènement de conglomérat des opportunistes et aventuriers de l’AFDL" du Mzee Laurent Désiré KABILA. En 1996, à Kisangani, il fut nommé Premier Secrétaire Provincial de l'AFDL, fonction supposé à tort comme supérieur à celui du Gouverneur de Province ! Il quitta ses fonctions du Directeur Général du Journal Officiel de la RD Congo, avant de poser sa candidature au poste de Gouverneur de province. Marié et Père de cinq enfants, le troisième Gouverneur de la Tshopo, Louis marie WALLE Lufungola, conscient de l'envoutement voir du signe indien qui poursuit la TSHOPO depuis l'indépendance nationale, avec des guerres et tueries à répétition (rébellion 1964, mercenaires de tout bord, l'avènement des opportunistes et aventuriers de l'AFDL, qui confia la Province à DIEU (Jésus) en organisant une Prière Œcuménique à l'Esplanade de la poste de Kisangani.

Depuis lors, tous les sorciers et autres esprits malins s'acharnent contre lui avec des accusations mensongères. Mais le Maitre de l'Univers est toujours avec lui et malgré tout, il tient bon et ses compatriotes l'ont surnommé, "TCHUMA ya MOTO càd barre de fer chaud", qu'on ne serait tenir à mains courantes !

Malgré des complots ourdis des sorciers de tout acabit, Me LM WALLE L. résiste encore aux ouragans des motions à répétition qui secouent des Institutions Provinciales à travers la RD Congo ! Visé par une deuxième motion de censure signée par 14 élus sur les 28 députés de la province de Tshopo, WALLE Lufungula et toute son équipe gouvernementale ont pu saisir la COUR constitutionnelle et l'Assemblée provinciale notifiée, aurait dû ne pas aller jusqu'au bout, en votant leur motion de censure, initialement signé par 14 élus, ce sont 17 députés qui ont voté ladite motion, sans atteindre le quorum requis en pareille situation. Ayant constaté l'erreur, ils auraient établi un Procès-verbal en dehors de l'Assemblée Provinciale : "faux usage de faux"! Ainsi la Cour Constitutionnelle est saisie de toutes ces irrégularités.

Mais les prétendus connaisseurs de la chose juridique ne s'entendent pas sur la surséance de l'action (!), attendons l'Institution ayant qualité et autorité pour interpréter la LOI, la Cour Constitutionnelle. D'ici là, le combat cessa faute de combattants et les affidés de chaque camp se battent dans les réseaux sociaux.

Pourtant "Nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits " ! En effet, l’exécutif provincial est notamment accusé de "manque de vision claire de développement, des actions hasardeuses, à bâton rompu, clopin-clopant et clairement prédatrices, une gestion «opaque et calamiteuse» des finances publiques ainsi que le détournement de 2,5 millions de dollars américains....”

Absent à la fameuse séance où il était attendu pour répondre aux accusations contenues dans leur motion, SEM le Gouverneur WALLE, à travers une lettre adressée au bureau de cette assemblée, les invita à la sagesse afin d’éviter «une énième humiliation (!)». En effet, SEM le Gouverneur, Louis-Marie Walle Lufungula dénonce l’attitude des députés, qui reviennent sur un problème déjà tranché en sa faveur aussi bien par la cour d’appel que par la Cour constitutionnelle.

Evoquant le principe général de droit selon lequel "nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits", afin d'«éviter une énième humiliation à la population de la Tshopo par des actions irréfléchies et hasardeuses des députés provinciaux».

Wait and see ....jusqu'à la fin de la procédure devant la COUR constitutionnelle. Dans l'entre-temps, un général de la PNC qui a tenu imprudemment "la barre incandescent LMWL", en a eu pour son compte !


mercredi 13 juin 2012

Malgré les graves accusations portées contre lui : Kigali étale son arrogance

  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ
Alors que des charges irréfutables s’accumulent contre Kigali concernant son implication dans la tragédie qui perdure dans l’Est de la RDC, celui-ci nie tout en bloc et affiche une désinvolture qui ne peut être autrement interprétée que comme une insulte à l’endroit de nombreuses victimes congolaises et un mépris vis-à-vis de Kinshasa. L’étalage de cette arrogance, qui s’accompagne sur le terrain de la poursuite du mouvement de transplantation des populations rwandophones sur le territoire congolais, démontre que le Rwanda tiendrait mordicus à son projet d’annexion du Kivu.

Infiltration des hommes armés rwandais dans les FARDC. Commandement parallèle des troupes au front dans l’Est de la RDC. Mutineries cousues de toutes pièces. Transplantation des populations rwandophones sous le couvert d’un retour des réfugiés tutsi. Viols, massacres, pillages et déplacements forcés des populations locales constituent assez de preuves irréfutables d’une occupation larvée du Kivu. Les révélations du gouvernement, précédées par celles contenues dans le rapport de la Monusco, ne font plus mystère sur cet état de choses.

Voilà que, encore une fois, Kigali nie tout en bloc. Comme en son temps, lorsqu’on l’accusait d’avoir, avec Kampala, agressé la RDC. Une stratégie défensive qui ne peut plus porter aujourd’hui, malgré les élucubrations de sa ministre des Affaires étrangères qui tente de se disculper en déclarant dans les médias internationaux que Kinshasa ne serait pas capable de régler ses problèmes internes et s’y déroberait en prenant Kigali pour bouc-émissaire. Ce n’est pas moins du mépris vis-à-vis d’un partenaire (ou prétendu tel) lorsque Mme Mishikiwabo déclare que la mutinerie du M23 est une affaire interne à la RDC et dans laquelle son pays n’a rien à voir. Alors que Kinshasa détient des preuves sur les aveux des mutins du M23 venus fraîchement du Rwanda.

De mal en pis, le chef de la diplomatie rwandaise affiche l’attitude d’un conquistador. D’abord, elle qualifie d’irresponsables les conclusions des rapports des Nations Unies et de Human Rights Watch (HRW). Ensuite, elle annonce, pince sans rire, que «La présence des FDLR pose un grave problème. C'est un poison idéologique et une force utilisée par ceux qui ne veulent pas de la stabilité. La solution ne peut pas venir d'une tierce partie : le Rwanda va résoudre cette question avec le Congo». Enfin, elle attribue à son pays le beau rôle : «Notre relation est ancienne ; nous avons tout fait pour préserver la stabilité de cette région et cela ne changera. Nous sommes toujours prêts à contribuer à régler le problème si le Congo le demande».

Mme Mishikiwabo, dans son envolée oratoire face à notre consœur Jeune Afrique, ne s’est pas rendu compte de contradictions qui lui sortaient de la bouche. Elle oublie les opérations militaires conjointes qui n’ont jamais résolu la question FDLR, encore moins aujourd’hui le cas CNDP/M23. Bosco Ntaganda et Sultani Makenga n’étant que les deux pièces d’une même monnaie.

Le but poursuivi par cette stratégie défensive, somme toute maladroite, est, on ne peut plus clair : semer le doute et créer la confusion. La démarche du régime de Kigali, encouragée et soutenue financièrement et matériellement par des forces occultes occidentales, vise la création d’un no man’s land où la prédation pourrait s’opérer en toute quiétude. Les fossoyeurs de la RDC ont une telle détermination qu’ils font peu de cas du nombre de victimes congolaises et déplacés internes. N’ont-ils pas tenté à plusieurs reprises d’étouffer la sortie des rapports des Nations unies accusant leur protégé ?

Le plan de balkanisation de la RDC, mis en marche par des officines anglo-saxonnes bien identifiées, suit un schéma dont la traçabilité ne donne lieu à aucun doute sur les intentions réelles de leurs auteurs. D’abord, l’affaiblissement de la RDC comme Etat.

UN SCHEMA PENSE ET ECRIT

La dictature mobutienne a conditionné le peuple congolais dans un carcan : la peur. La guerre de libération enclenchée en 1996 sous le fallacieux prétexte identitaire en a rajouté. Aussitôt, un sujet rwandais a occupé le poste ultrasensible de chef d’état-major de l’armée congolaise. Les armées et les services de renseignements rwandais, ougandais, tanzanien, burundais, érythréen,… ont traversé de part en part l’étendue de la RDC, à côté des kadogo initiés, à peine, au maniement de la kalachnikov. La résistance populaire a été appuyée par des armées angolaise, zimbabwéenne, namibienne, tchadienne, … Une fois de plus, des étrangers ont eu accès aux données sécuritaires du pays à moindres frais.

LE BRASSAGE ET MIXAGE

A partir du 2 aout 1998 sous les bannières RCD et MLC, une nouvelle fragilisation de l’Etat congolais a été enregistrée. Un semblant d’unification de l’armée nationale s’est opéré par une simple fusion des commandements de différentes rébellions. Les hommes des troupes, quant à eux, n’ont pas eu droit à une formation idéologique adéquate. Une formulée unique a été mise en pratique pour le mixage des éléments issus des troupes rebelles. L’efficacité ne pouvait pas être au rendez-vous au regard du déficit de corps imputable à une armée formée dans ces conditions.

Pour parachever l’œuvre destructrice amorcée dès le départ, Laurent Nkunda et une frange des militaires du RCD sont restés en marge du processus de brassage. Pour cause ? La protection de l’ethnie tutsi en «danger d’extermination par les génocidaires FDLR». En embuscade, le général Laurent Nkunda devrait entrer en danse le moment venu. En très peu de temps, il a créé son CNDP et est arrivé jusqu’à la porte de Goma. La forte pression exercée par la communauté internationale et l’opinion interne ne lui avait pas permis de progresser.

LE COMMANDEMENT PARALLELE

Ayant joué sa partition, Laurent Nkunda est extrait du devant de la scène et un séjour doré lui est offert en terre rwandaise. Un nouveau joker monte sur les planchers pour poursuivre l’œuvre non achevée. Il se nomme Bosco Ntaganda. Dans un jeu de chaise musicale dont le secret est détenu par Kigali, le wanted de la CPI prétend avoir évincé son mentor pour faire la paix avec Kinshasa.

Sous l’instigation de Kigali, Kinshasa conclut un arrangement qui l’empêche de déployer des éléments issus du CNDP en dehors du Nord-Kivu. Ces derniers occupent tous les postes de commandement dans l’Est du pays pendant une période assez longue.

Le raffermissement de l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays est demeuré un mirage. Aussi, lorsque Bosco Ntaganda s’est senti en insécurité, les positions occupées par les chefs CNDP ont été abandonnées comme par enchantement.

POT-AUX-ROSES

Toutes les attaques perpétrées contre la RDC dans sa partie orientale poursuivent un but précis : la mise en place, étape par étape, de la balkanisation du pays. A côté s’opère l’implantation en douceur des populations tutsi rwandaises.

Finalement, ces terres querellées de manière cyclique deviendraient des «no man’s land». D’un côté, des autochtones constamment en fuite, de l’autre des populations implantées, vivant la peur au ventre d’être délogés du jour au lendemain. Enfin, ces terres congolaises riches en minerais rares seront abandonnées à la merci des prédateurs qui en feront usage sans témoins gênants. Sauf, le gendarme Kigali qui ne se cache pas d’étaler son arrogance se voulant incontournable dans les Grands Lacs.

Encadré.

M23: la ministre rwandaise des affaires étrangères nie l'implication de Kigali

Faut-il voir la main de Kigali derrière le Mouvement du 23 mars qui sévit en RDC ? Non, répond la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Une interview publiée le 3 juin dans J.A. n° 2682. Le Rwanda soutient-il les mutins du Mouvement du 23 mars (M23), repliés dans l'est de la RDC ? Onze déserteurs l'affirment. Selon leurs témoignages, recueillis par la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) et repris dans la presse, ils avaient été recrutés et armés par Kigali pour rejoindre les rebelles proches de Bosco Ntaganda, ce général congolais né au Rwanda et poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), que Kinshasa veut désormais arrêter. Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, réagit.

Jeune Afrique : Un rapport de l'ONU vous accuse de soutenir les mutins du M23. Ces informations sont-elles exactes ?

Louise Mushikiwabo : Je suis catégorique : le Rwanda n'a ni formé ni envoyé de combattants de l'autre côté de la frontière. Cette fuite montre la désinvolture dont fait preuve la Monusco. Nous avons connaissance de ces allégations depuis des semaines. Pourquoi les diffuser ? La première des choses aurait été de les vérifier : qui sont ces Rwandais ? De quel district viennent-ils ?

Ils disent avoir été recrutés entre février et avril dans le camp de Mudende, près de la frontière avec la RDC...

Mudende est une localité bien connue, où il y a un camp de réfugiés congolais. Cela ne constitue certainement pas une preuve. Il y a 56 000 réfugiés congolais sur notre territoire : ils ont de la famille de l'autre côté de la frontière, il y a des va-et-vient. Mais accuser un pays de soutenir une rébellion dans un autre pays, c'est totalement irresponsable, compte tenu de notre histoire récente. Ces fausses informations risquent d'avoir des conséquences très graves pour les villageois des collines du Masisi [majoritairement rwandophones, NDLR]. La Monusco coûte 1 milliard de dollars par an et dispose de 20 000 hommes. Elle est là depuis trop longtemps et n'a obtenu aucun résultat.

Vous ne jugez pas la Monusco efficace. L'armée congolaise ne semble pas l'être davantage. Sur qui comptez-vous pour combattre les FDLR en RDC (rébellion rwandaise fondée par d'ex-génocidaires hutus) ?

La présence des FDLR pose un grave problème. C'est un poison idéologique et une force utilisée par ceux qui ne veulent pas de la stabilité. La solution ne peut pas venir d'une tierce partie : le Rwanda va résoudre cette question avec le Congo. En revanche, la mutinerie du M23 est le fait de forces armées congolaises, sur le territoire congolais. Il y a des choses que nous ne pouvons pas faire. Ce n'est pas notre pays.

La RDC, justement, a pris une initiative pour tenter d'arrêter Bosco Ntaganda...

Regardons les choses en face. Bosco Ntaganda n'est pas recherché par le Congo, mais par la Cour pénale internationale. Et ce n'est pas parce que la CPI - sur laquelle nous émettons bien des réserves - veut arrêter un seul homme que tant de Congolais doivent souffrir. Pour le reste, contrairement à ce qui a pu être dit, Ntaganda n'a jamais franchi la frontière rwandaise.

Ce rapport risque-t-il de nuire à vos relations avec Kinshasa ?

Kinshasa était, comme nous, déjà au courant de ces allégations. Notre relation est ancienne. Nous avons tout fait pour préserver la stabilité de cette région, et cela ne changera pas. Nous sommes toujours prêts à contribuer à régler le problème si le Congo le demande. Nous continuons d'en discuter.

Par Le Potentiel

© CopyrightLe Potentiel 13/06/2012

lundi 11 juin 2012

Guerre dans le Kivu : le Rwanda dos au mur !

  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ
Le voile est désormais tombé. Plus de doute possible, le gouvernement confirme ce que l’opinion savait déjà : l’insécurité dans l’Est tire ses origines du Rwanda. La mutinerie en cours dans l’Est de la RDC reçoit des appuis en hommes et en logistique du Rwanda, dans «une passivité» déconcertante de la communauté internationale (Etats-Unis, Grande-Bretagne, UE, etc.). La même communauté internationale qui appelle continuellement le chef de l’Etat, Joseph Kabila, à faire preuve de démocratie et de gouvernance dans la gestion des affaires de l’Etat. Un euphémisme diplomatique, dont la subtilité n’a pas échappé aux observateurs. Plus d’excuses donc pour la communauté internationale qui doit libérer la RDC de l’handicap de l’Est pour la concrétisation de la «révolution de la modernité» prônée par le chef de l’Etat.

Le ton adopté n’appelle pas à équivoque. Le gouvernement de la République démocratique du Congo ne succombe plus aux sirènes venant de mille collines. L’époque de la duperie étant révolue, les dirigeants congolais ont désormais conscience des responsabilités qu’une opinion publique plus exigeante leur impose sur tout ce qui touche à l’instabilité récurrente dans la partie orientale du pays.

Le modus operandi étant connu, la résolution de la crise dans l’Est passait par une identification sans équivoque de l’agent causal, le Rwanda. Lors de la conférence de presse tenue à Goma, à l’issue d’une mission gouvernementale conduite par le Premier ministre Matata Ponyo, la déclaration lue par Lambert Mende, ministre des Médias, sonne comme un oracle qui a ravivé le feu de la confiance qui doit s’établir entre les gouvernants et les gouvernés.

Passant à l’offensive, contrairement à ses habitudes, le porte-parole du gouvernement a révélé avec certitude que «200 à 300 mutins ont été recrutés au Rwanda pour être infiltrés en RDC. Ils ont subi une préparation militaire sommaire avant d’être déployés contre les forces armées de la RDC». Ce qui rejoint les révélations faites antérieurement par les services de l’ONU, et relayées par la suite par Human Rights Watch.

Pour nombre des Congolais, il ne s’agit là que d’une confirmation. C’est le nombre d’éléments recrutés par «une filière», à savoir entre 200 à 300, qui pousse à s’interroger sur le comportement du Rwanda.

Comment 200 à 300 personnes peuvent-elles être non seulement recrutées mais aussi entraînées sommairement à l’art de la guerre sur le territoire, non loin de la frontière, jusqu’à traverser pour se déployer sans être vues ni identifiées ? Répondre à cette interrogation serait déjà résoudre plus de 50% de l’énigme. Le gouvernement l’a compris. La langue de bois prend le devant. Lambert Mende ne s’en est derrière pas dérobé. «Des informations de sources variées mais concordantes, note-t-il, font état de soutien dont bénéficierait la bande à Ntaganda à partir du Rwanda et de l’existence d’une filière de recrutement de combattants pour Ntaganda dans ce pays voisin, membre, comme la RDC de l’Union Africaine (UA), de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL)».

Des révélations, le porte-parole du gouvernement les aligne sans broncher : «Aujourd’hui, sur base des conclusions des enquêtes de nos services, nous sommes en mesure d’affirmer ce qui suit : parmi les miliciens de la bande à Ntaganda et Makenga, se sont trouvés quelque 200 à 300 éléments recrutés sur le territoire du Rwanda par un réseau actif dans ce pays voisin; plusieurs combattants ainsi recrutés sont des ressortissants rwandais. Infiltrés en RDC, ils ont subi un entraînement sommaire avant d’être déployés au front contre les FARDC ; Il y a des mineurs d’âge et de très jeunes gens parmi ces combattants dont le Premier ministre et sa délégation ont pu voir un échantillon à Goma (…) ».

Mende justifie le temps pris par Kinshasa pour se prononcer par rapport à la situation qui prévaut dans l’Est. Il dit, à ce propos, que : « Le Gouvernement de la République, tenant compte de la gravité des faits, s’est donné le temps de les corroborer avec ses propres sources. Une enquête de nos services a été diligentée pendant qu’étaient mis en œuvre, parallèlement, les mécanismes conjoints institués il y a quelques années par la RDC et le Rwanda à l’effet de les vérifier ensemble sur le terrain. Ceux qui ont vu dans cette approche un signe de complaisance ont tort. Le gouvernement a à cœur de procéder avec professionnalisme et responsabilité pour une défense efficace et utile de nos intérêts nationaux».

TRAVAIL D’ARTISTE

De l’avis de Mende, le gouvernement a pris tout le temps pour réunir tous les éléments du puzzle. «Ces éléments d’information précis, détaillés, vérifiés et contre vérifiés viennent des sources propres du gouvernement. Ils soulèvent un problème sérieux à résoudre d’urgence dans la synergie entre Etats de la région des Grands Lacs dans leur lutte contre les forces négatives».

Il va de soi que la stratégie mise en place par le chef de l’Etat pour démontrer l’implication du voisin rwandais n’était pas comprise du coup. Le résultat auquel elle a abouti donne à penser qu’il s’est agi d’un travail d’artiste.

La communauté internationale dans sa commisération éternelle envers le Rwanda se trouve désormais placer devant ses responsabilités. L’hécatombe qui se vit au quotidien dans l’Est de la RDC constitue un «génocide oublié» par la volonté de la communauté internationale.

En fait, cette communauté internationale est témoin des atrocités qui se commettent à travers la Monusco déployée depuis plus d’une décennie en RDC. Pris la main dans le sac, nul ne pourra prétendre ne pas être au courant de ce qui continue de se tramer dans l’Est de la RDC. Le responsable de cette instabilité étant connu, plus d’excuses possibles. Le Rwanda a planifié, organisé, entraîné, armé, …, des troupes du M23 qui se battent contre les FARDC. Dans les rapports entre Etats, cela est inacceptable d’autant plus qu’il s’agit d’une ingérence flagrante dans les affaires internes d’un Etat. Le conseil de sécurité des Nations unies devrait se saisir de la question en urgence pour préserver la sécurité entre les deux Etats, en phase de rupture de bonnes relations de voisinage.

Plus explicite, Mende renchérit. «Il a été également constaté une augmentation de la puissance en armement du M23 dès son arrivée dans le triangle Runyoni-Chanzu et Mbuzi à la frontalière entre la RDC et le Rwanda. Pourtant, les mutins avaient abandonné dans leur fuite tout leur armement, soit 38 tonnes récupérées par les FARDC dans le Masisi». Cette preuve supplémentaire n’échappe pas aux Casques bleus de la Monusco qui accompagnent les FARDC dans le théâtre des opérations.

EXTIRPER LE MAL

A plusieurs reprises, la Communauté internationale a contraint la RDC à faire preuve de démocratie et de gouvernance dans la gestion des affaires publiques. Les élections de 2006, suivies cinq ans après de celles de 2011, s’inscrivaient dans ce schéma.

Aujourd’hui, la RDC- pays post-conflit - n’aspire qu’à une seule chose : sa reconstruction pour jouer véritablement son rôle au cœur de l’Afrique. C’est à cela que travaille le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, au travers de la révolution de la modernité. Mais, les tensions récurrentes de l’Est passent pour un handicap dans la ferme détermination du chef de l’Etat de rétablir le rayonnement de la RDC. De tout temps, l’Est s’est révélé comme la partie névralgique de la RDC. Avec le temps, les masques sont tombés.

L’ONU a été la première à dénoncer le jeu macabre du Rwanda. Elle a vite été relayée par Human Rights Watch qui a formellement pointé du doigt la mainmise du Rwanda dans la guerre de l’Est. Que dire d’autre ? Sinon, appeler la communauté internationale à mesurer la gravité des faits mis à charge de Kigali. Au-delà de Kigali, il y a les vrais tireurs des ficelles terrés dans l’ombre à Washington, Londres, etc. Ce sont ceux-là qui arment Kigali pour déstabiliser la RDC, et ce faisant, l’empêcher de se consacrer au grand travail de la reconstruction tel que prôné par Joseph Kabila. Le message adressé à la communauté internationale et au Rwanda, en particulier, est sans équivoque. Plus question de s’enfermer dans ce carcan diplomatique, sous prétexte de protéger des relations de bon voisinage - vocabulaire qu’ignore allègrement Kigali. Il venait d’en donner la preuve en apportant tout son soutien au M23.

Kinshasa n’aspire qu’à une seule chose : son développement. Ce à quoi s’attèle aujourd’hui le gouvernement Matata, sous le leadership clairvoyant du président de la République.

Dans ses réponses, le 9 mai 2012 aux préoccupations des députés nationaux, le Premier ministre a été plus que formel. «Toute l’œuvre de la reconstruction nationale que le peuple congolais a contribué à rendre réalisable, sous le leadership du président de la République, chef de l’Etat, ne serait qu’un château de sable si elle ne reposait pas sur la sécurité publique et la paix à nos frontières, et sur l’étendue du territoire national. Et le Gouvernement ne peut donc en rester indifférent».

Raison de plus pour la communauté internationale à aider le gouvernement à concrétiser ce rêve en vue de bâtir au cœur de l’Afrique «un pays plus beau qu’avant». Kinshasa entend voir cette même communauté internationale une action pour l’accompagner dans le rétablissement de l’ordre dans la partie Est de la RDC.

Le mal ayant été nommé, il ne reste plus qu’à l’extirper pour éviter à ce qu’il soit un frein dans la stabilisation et le développement de la région des Grands Lacs. D’où, l’appel à une réelle implication de la communauté internationale, placée plus que jamais devant sa responsabilité pour mettre fin au drame récurrent de l’Est de la RDC.


Le Potentiel
© Copyrigh Le Potentiel 11/06/2012

dimanche 3 juin 2012

Réflexion de la Fondation PAIX SUR TERRE sur la guerre à l'EST de la RDC


FONDATION PAIX SUR TERRE/REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
61 bis, avenue Kinshasa, Commune de la Makiso,
Kisangani, Province Orientale, RD CONGO.
E-mail: fyangambi@hotmail.com / Web: www.reseau-rafal.org/node/150
Téléphone: 00243 997910360


 
      
Editorial du deuxième trimestre 2012
(En mémoire des victimes des affrontemments armés entre le Rwanda et l'Ouganda à Kisangani, du 05 au 11 juin 2000)

Paix et sécurité dans la Sous-Région des Grands Lacs :
Qui entretient la guerre à l'Est de la République Démocratique du Congo?

La guerre ouverte à l'Est de la République Démocratique du Congo, un Etat souverain, membre de l'Union Africaine et de l'Organisation des Nations-Unies, depuis l'agression dite de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du CONGO, en sigle AFDL, en 1997 persiste.

Les troupes régulières des armées du Rwanda, de l'Ouganda et de Burundi avec l'appui d'autres armées des Etats de la Sous-Région, tels l'Angola et la Tanzanie avaient alors envahi la République Démocratique du Congo, sous la couverture d'une insurrection dont Laurent Désiré Kabila fut désigné Porte-parole.
 
L'Alliance rompue entre les anciens partenaires après l'accession de Laurent Désiré Kabila à la Présidence en RDC, accusé par Paul Kagame d'avoir usurpé le pouvoir de l'AFDL du fait de la volonté politique de ce dernier de s'affranchir des dicta de ses maîtres le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, ces derniers ouvrent un nouveau front militaire en aout 2008 avec notamment l'opération aéroportée de Kitona, en vue de chasser Laurent Désiré Kabila du pouvoir.

Confronté à la résistance des alliances du régime de Laurent Désiré Kabila et le Zimbambwe, l'Angola et la Namibie principalement et au regain du patriotisme des Congolais, ce coup de force organisé par le Rwanda connut un échec. 

Depuis, le Rwanda et l'Ouganda mènent sur le territoire de la RD CONGO une guerre d'usure aux conséquences dramatiques à tous égards : plus de six millions de morts, plusieurs centaines des milliards des dollars américains pillés, viols méthodiques et systématiques, déplacements des populations, insécurité endémique, enrôlement forcé des enfants dans les armées...

Le premier mécanisme utilisé après l'échec de la prise de Kinshasa en septembre 1998 fut d'abord la création d'un mouvement rebelle dénommé Rassemblement  Congolais pour la Démocratie, en sigle RCD. Sa politique et sa stratégie sont dictées par l'Ouganda et le Rwanda qui lui fournissent toute la logistique nécessaire et des troupes combattantes.

Les chefs d'Etat de ces deux pays fournissent en effet au RCD, troupes, armes et munitions, logistiques, commandement militaire et soutien diplomatique.

Au grand jour, des officiers rwandais et ougandais, des hommes des troupes et des unités entières des armées régulières de ces deux Etats opèrent sur le territoire de la République Démocratique du Congo qu'ils occupent et colonisent.

Puis, des disputes de leadership naissent entre les deux puissances d'occupation pourtant alliées. La ville de KISANGANI sera le théâtre d'affrontements entre les troupes armées du Rwanda soutenant une branche de la rébellion dite du RCD, l'Ouganda appuyant une autre aile du même monstre désormais à plusieurs têtes.

En effet, ce mouvement armé avait fini par connaître en même temps que les querelles de ses parrains des divisions profondes en son sein et l'éclatement en plusieurs groupes plus ou moins antagonistes.

Toutes les règles du Droit International Humanitaire furent violées : attaques délibérées contre les civils, bombardements des édifices protégés et usage d'armement interdit en agglomération habitée.

Le bilan de ces crimes de geurre est de plus de 2.000 civils tués en 5 jours des combats sauvages, plus de 5.000 ménages sans logis, plus de 10.000 blessés avec des séquelles des personnes vivant désormais avec handicap, plus d'une dizaine de bâtiments spécialement protégés par les Conventions de Genève, c'est-à-dire, écoles, lieux de culte et hôpitaux détruits, plus de 30.000 personnes déplacées ...

Ces crimes de guerre sont demeurés 12 ans après leur commission impunis. 

L'application partielle de l'Accord dit de Lusaka et la tenue du Dialogue Inter congolais permirent de restaurer l'unité physique du pays et de recréer un climat superficiel de cessation des hostilités.

Les poulains rwandais du Rassemblement Congolais pour la Démocratie  n'eurent pas les ressources idéologiques et sociologiques suffisantes pour réussir la lutte de conquête et de conservation du pouvoir par des moyens démocratiques. Les élections organisées en 2006 qui sanctionnent la fin de la transition politique qui connut la formule dite de 1+4, à savoir 1 Président et 4 Vice-Présidents signent la disparition politique de ce bras armé du Rwanda. 

Or, les véritables raisons de la guerre menée par les puissances d'agression en RDC demeurent sinon s'accentuent : les appétits des opérateurs de la mort à l'Est du Congo en ressources naturelles se font de plus en plus gloutons ; les affaires sont de plus en plus juteuses avec la découverte d'innombrables nouvelles ressources notamment le gaz méthane, d'importants gisements d'or et de pétrole et surtout de niobium ;  le Rwanda et l'Ouganda, fiers des rapports de forces en leur faveur dans la Sous-Région face à un Etat Congolais faible, renforcent leurs visées hégémoniques.

Il fallait inventer un nouvel outil au service des intérêts des puissances d'occupation. Le Congrès National pour la Defense du Peuple, CNDP en sigle, vit le jour. La mission de ce mouvement militaire se confond quasiment à celle de la première guerre d'agression, à savoir la protection des droits de la "minorité tutsi" pour le CNDP de l’aveu même de ses leaders et la réclamation de la nationalité congolaise collective des "banyamulenge" pour les débuts de l'AFDL.

Aujourd'hui, après l'adhésion du CNDP à la Majorité Présidentielle, il est devenu inconfortable que les mêmes acteurs politiquement blanchis par une amnistie taillée à leur mesure continuent les hostilités et les tueries. Il faut un autre bras armé dans l'héritage et la succession directs de l'AFDL, du RCD et du CNDP. Il s'agit du M23!

La conquête des terres à l'intérieur de la RD Congo, le dépeuplement par les massacres des populations autochtones et leurs déplacements forcés constituent la tactique retenue pour s'ouvrir la voie au pillage des ressources. Le prétexte sécuritaire de Paul Kagame et dans une certaine mesure de l'Ouganda est un chantage plutôt subtil : le droit de poursuite des présumés génocidaires de 1994 au Rwanda.   

Pourtant, l'accès aux ressources naturelles de la RD Congo est sans nul doute la cause principale de la guerre permanente dans l'Est du pays.

Aujourd'hui, cette guerre ne pose plus simplement pour le peuple Congolais un problème de protection des droits humains. Il s'agit désormais de la sauvegarde des droits de tout un peuple menacé. Le peuple Congolais est en péril.

Le véritable dessous des cartes de la guerre à l'Est du Congo ainsi que ses différents agenda cachés et les principaux responsables demeurent les mêmes depuis 1996.

Cette guerre est délibérément entretenue:

1. Les Etats de la Sous-Région

Des nombreux rapports fiables établis à la suite d'enquêtes minutieuses sur terrain et alimentés par des informations vérifiables et vérifiées obtenues des sources dignes de foi, confirment la participation criminelle des Présidents Paul Kagamé du Rwanda et Yoweri Museveni de l'Ouganda dans les conflits armés à l'Est du Congo.

Il est irréfutable que ces Chefs d'Etat arment les mouvements armés. Ils forment les combattants de ces mouvements et leur donnent en soutien des unités, hommes des troupes et officiers de leurs propres armées régulières.

En effet, il se compte encore  aujourd'hui dans les rangs du M23, des militaires rwandais. Il a été compté en 1997 des régiments entiers des armées rwandaises, ougandaises, angolaises et burundaises dans les rangs de l'AFDL.
La topologie de l'armée du RCD et de celle du MLC n'a pas échappé à leur époque à cette même constante.Des militaires étrangers rwandais pour le premier et ougandais pour le second y ont joué le rôle de tout premier plan. Et l'Armée Congolaise de nos jours compte encore en son sein des nombreux éléments de ce type.

Dans ce même registre, les milices qui ont commis des nombreux crimes de guerre en Ituri dans la Province Orientale ont toutes été armées et entretenues par l'Ouganda et le Rwanda.

Ainsi, quelque soit le scénario sous lequel se déroule un épisode du phénomène de la guerre à l'Est de la RDC, le Rwanda et l'Ouganda sont les Etats les plus actifs dans l'entretien de l'insécurité en RDC.

2. Les groupes armés étrangers et les milices nationales

Le territoire de la RDC sert du théâtre des opérations militaires à plusieurs groupes armés. A l'Ouest, la guérilla du Flec active contre l'Angola est présente dans la Province du Bas-Congo. Au Nord, la rébellion de l'Armée de Résistance du Seigneur qui combat le régime de Kampala est active dans la Province Orientale. Les Mbororo constituent mutatis mutandis une menace à la paix des populations dans cette même Province. Aux Nord et au Sud Kivu, les Mai-Mai déjà présents dans la Province Orientale, figurent parmi les milices les plus opérationnelles.

Au nombre des groupes armés étrangers, les activités belliqueuses des troupes du Front Démocratique de Libération du Rwanda sont à mentionner comme un des facteurs prépondérants de la menace à la paix et à la sécurité durables dans la région.

Il existe des alliances de toute nature aussi bien des différentes milices et des divers groupes armés entre eux ou entre ces derniers et les gouvernements de la Sous-Région. Ces derniers favorisent directement ou indirectement, à travers leur soutien sous diverses formes, la continuation de l'état de guerre et la pérennisation de l'insécurité.

Il ne serait pas faux d'affirmer que ces Gouvernements jouent en faveur des groupes armés opérant en RDC depuis 1998 le même rôle que le motif de la condamnation de l'ancien président libérien Charles Taylor à 50 ans d'emprisonement pour crime de guerre du fait de son soutien à la rébellion du RUF en Sierra Léone.

   3. Les réseaux financiers multinationaux

Les ressources naturelles du Congo aiguisent tous les appétits des milieux financiers internationaux. L'impact du coltan, du diamant et de l'or congolais dans l'approvisionnement du marché mondial est trop important pour laisser les opérateurs véreux du secteur indifférents.

Ces réseaux ont préféré, eu égard à l'état de non Etat qui prévaut au Congo/Kinshasa qu'ils ont évidemment contribué à créer, l'exploitation illicite des ressources et leur commerce de guerre.
 Ce procédé leur permet de transgresser toute la réglementation et de gagner le plus de bénéfice possible, sans avoir à rendre compte ni sur le plan fiscal, ni sur le plan environnemental, ni sur tous autres plans.

Des listes des multinationales qui exploitent les ressources naturelles en RDC sont disponibles. Ces firmes et leurs activités illicites sont connues. Elles oeuvrent en dehors de toute transparence. Elles sont soutenues dans la plupart par les Gouvernements de Kinshasa, de Kigali et de Kampala dans leur entreprise.
Certaines firmes bénéficient, elles-aussi, de la protection des groupes armés.

Les firmes internationales réduisent les populations congolaises en état d'esclavage par le travail forcé des enfants et des adultes aux conditions déplorables. Elles agissent en connaissance de cause, car leurs profits s'appuient sur des minerais de sang.

 4. Le Gouvernement Congolais

Le Gouvernement Congolais avait certes pris une décision judicieuse, en signant l'Accord de Lusaka puis en exécutant les résolutions du Dialogue Intercongolais. Seulement, le Gouvernement Congolais avait mal négocié la question de la défense et de la sécurité nationales.

En effet, le scénario de la formation de la nouvelle Armée auquel avait adhéré le Gouvernement Congolais comportait en lui-même les prémisses visibles d'une insécurité chronique et des guerres persistantes prévisibles.

La guerre à l'Est du Congo est favorisée par l'absence d'une Armée républicaine et citoyenne. La formule de la simple juxtaposition des combattants des différentes composantes belligérantes ayant participé aux négociations politiques a privé l'Etat du pouvoir d'un recrutement utile des militaires et de l'opportunité d'un processus de démobilisation ordonnée et encadrée, permettant le ramassage des armes et l'accompagnement civique des ex-combattants ainsi démobilisés. 

Les Forces Armées de la RDC souffrent en plus d'un manque de formation et d'une déficience de logistique.

Par ailleurs, la densité des troupes armées régulières au kilomètre carré est trop faible, faisant de la RDC un des Etats les moins capables d'assurer la défense militaire de son territoire de manière sérieuse et efficace.

En sus de ces facteurs, il se remarque aisément que la politique étrangère du Gouvernement Congolais vis-à-vis du Rwanda, principal Etat soutenant des groupes armés qui ont choisi la guerre comme principal moyen d'expression, n'est ni ferme ni responsable.

Aussi, la corruption, la luxure et le déficit de civisme des nombreux officiers des FARDC qui sont partie prenante du commerce de guerre et de l'exploitation illicite des ressources naturelles est un sérieux handicap pour la RD CONGO.

Le Gouvernement Congolais ne montre pas des signes clairs d'une réelle volonté politique de former une armée républicaine capable d'assurer la paix et la sécurité durables des personnes, des biens et des investissements à l'intérieur des frontières nationales et de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales dans la Sous-Région.

Le régime de l'AFDL au pouvoir à Kinshasa est la création du Rwanda et de l'Ouganda, principaux acteurs entretenant la guerre à l'Est depuis 1996. Cette réalité place le Peuple Congolais dans une position inconfortable.

  5. La Communauté Internationale

Le mandat de la Mission des Nations-Unies en RDC permet aux casques bleus de protéger la population civile et partant de contribuer efficacement à la restauration d'une paix juste et durable. Sous les termes de ce mandat, les Nations-Unies peuvent, si elles le veulent sérieusement, mettre hors d'état de nuire tous les acteurs qui entretiennent la guerre à l'Est de la RDC.
Au cas où le présent mandat de la Mission des Nations-Unies était trop étroit, la décision d'un mandat aux pouvoirs plus élargis aux fins de rétablir la paix durable en République Démocratique du Congo n'est pas compliquée.

Dans sa pratique de l'année dernière, la communauté internationale a démontré que même avec un mandat limité de l'ONU ou même sans mandat précis, elle pouvait obtenir une transformation de situation lorsqu'elle est effectivement déterminée.
Les cas de la Libye avec Kadhafi et de la Côte-d'Ivoire avec Laurent Gbagbo en sont l'illustration.  

De plus, une panoplie des mesures juridiques, politiques, judiciaires et diplomatiques sont largement à la disposition de la communauté internationale pour rétablir la paix durable à l'Est du Congo.

A titre indicatif, le Droit d'ingérence humanitaire seul suffirait à la communauté internationale pour mettre fin au théâtre dramatique à l'Est qui perdure depuis 15 ans.

Puisqu'elle peut mais elle n'empêche, la Communauté Internationale n'entretiendrait-elle pas, elle-aussi, le calvaire du Peuple Congolais et l'exploitation à outrance de ses ressources naturelles ?

Car en fait qui peut et n'empêche, pèche !

Avec notre devoir de mémoire pour toutes les victimes de guerre en RDC et notre intention particulière pour Floribert CHEBEYA.


Fait à Kisangani, le 1er juin 2012.


Gilbert YANGAMBI
Administrateur


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