07 Août 2011 Après l’Udps, le Mlc et l’Unc viennent de tenir leurs congrès ordinaires :
Michel Moto Muhima. Photo CIC
Une lecture franche et objective de la géopolitique nationale impose un constat : aucun candidat ne peut, sans soutien d’autres leaders, remporter seul les élections présidentielles en rdcongo. En effet, trois grandes formations se dégagent à l’aube du 28 novembre 2011 :
1. L’Udps du Président Etienne Tshisekedi : très populaire dans la capitale, le Bas Congo et les deux Kasaï
2. Le Mlc du chairman Jean Pierre Bemba : très populaire à l’équateur et à Kinshasa
3. L’Unc du Président Vital Kamerhe : très populaire dans le grand Kivu (nord et sud Kivu, Maniema) et à Kinshasa.
Un calcul simple démontre clairement que le leader commun à ces trois formations aura une victoire acquise dans les provinces suivantes : Kinshasa, bas Congo, équateur, les deux Kasaï et le grand Kivu. Cela fait 8 provinces sur 11. Sur les 3 restantes, seule la province du Katanga pourrait échapper, cela n’est pas sûr, à l’opposition. Le Bandundu sans la participation aux présidentielles du patriarche se pencherait plus vers ses leaders locaux qui sont autant dans l’amp que dans l’opposition. Quant à la province orientale, sans grand leader politique national connu, elle est à prendre pour tout candidat organisé et déterminé.
Il est aujourd’hui clair que seule l’unité et la mise en commun de ces grandes formations de l’opposition signifierait illico la fin d’un régime honni et voué à disparaitre. La responsabilité de Papa Tshisekedi, d’Igwe Bemba et de mopepe ya sika Kamerhe est totalement engagée. Aucun d’entre eux, alors vraiment aucun, ne pourra se dérober et tous assumeront ensemble l’échec en cas de maintien au pouvoir d’un régime à l’agonie qui n’attend plus que le coup de grâce lui soit porté.
A notre humble avis, l’actuel locataire du palais présidentiel à Kinshasa fera face soit au leader de l’udps ou celui de l’unc, soit aux deux en même temps. La première option aura l’avantage de fédérer les forces et alliés de ces deux mouvements et barrer ainsi la route à Joseph Kabila comme nous lavons dis plus haut. Et, en même temps, ce geste de dépassement de soi, témoignera du sens de responsabilité élevé dans le chef des leaders de l’opposition Congolaise. La 2e par contre, pourrait constituer une sorte de bouée de sauvetage pour le régime qui assistera, non sans gouter son plaisir, à un déchirement des filles et fils de l’opposition, pendant que de son côté il veillera au maintien de la cohésion et de l’ordre dans ses rangs. Le pire est le fait que le pouvoir agonisant trouvera dans ces querelles le prétexte justifiant « sa victoire » frauduleuse ! Vous comprendrez alors pourquoi, depuis le début, nous n’avons cessé d’appeler à l’unité ces fils du Congo pour ôter tout espoir à ce régime et ne leur laisser qu’un choix, celui d’accepter le verdict populaire et se retirer simplement.
Comme l’a souligné le président Kamerhe lors de la clôture du congrès de son parti, « Cela est non seulement possible mais il en va aussi de la crédibilité de l’opposition pour représenter une alternative efficace au pouvoir actuel ». Des propos similaires ont été tenus par les responsables du Mlc pendant leur IIème congrès national et aussi par des représentants de l’Udps à différentes occasions.
En marge des congrès de ces derniers jours à Kinshasa, il faut souligner l’irruption sur la scène politique d’un doyen et politique redouté en RDC, l’actuel président du sénat, Léon Kengo wa Dondo. L’homme qui réussit à se faire élire à la tête de la chambre haute sans formation politique vient de surprendre une fois de plus en tenant un meeting populaire dans le redoutable stade des martyrs à Kinshasa. Doté désormais d’un appareillage politique nommé Union des Forces pour le Changement, Ufc, Léon Kengo appelle de tous ses vœux à l’unité des forces de changement et à la candidature commune en disant ceci. Des représentants des partis et organisations politiques de l’opposition ont tenu aussi des propos similaires témoignant de la nécessité d’une mise en commun et d’un leadership concerté devant mener les forces du progrès à la victoire aux présidentielles et aux législatives de 2011.
A côté des discours et autres déclarations, nous avons remarqué la présence de différents acteurs de l’opposition aux manifestations et cérémonies organisées par leurs pairs. Toute l’opposition a pris part aux congrès du mlc et de l’unc. Toute l’opposition était réunie autour de L.Kengo au Stade des Martyrs. Nous avons aussi constaté que les différentes délégations politiques mobilisées pour réserver un accueil chaleureux à papa tshisekedi à l’aéroport de Lubumbashi étaient munies de leurs emblèmes respectifs.
Pour nous qui militons pour l’unité de l’opposition cela est une bonne nouvelle et nous espérons et souhaitons que cela aille jusqu’au bout. C’est à ce niveau que nous renouvelons notre appel à l’entourage immédiat des leaders de ces formations politiques, afin qu’au lieu d’attiser le feu de la division, chacun contribue à renforcer l’élan de cohésion née lors de ces récents événements politiques. Le peuple congolais n’a pas besoin de Tshisekedi seul, de Jean Pierre Bemba seul, ni de Vital Kamerhe seul. Le congolais a aujourd’hui besoin de Tshisekedi, Bemba, Kamerhe et de tous les autres membres des forces de changement ensembles et non pris individuellement, afin de mettre un terme à son calvaire qui a assez duré et lui permettre ainsi de recouvrer son droit d’existence.
Pour le peuple congolais, à défaut d’un consensus créant l’unité dans la diversité au sein de l’opposition, au lendemain du vote, il est fort à parier que le « Kabila dégage » se conjugue au pluriel pour l’ensemble de ces leaders de l’opposition, qui, incapables de transcender leurs ego respectifs, auront apporté la preuve de leur insensibilité aux souffrances quotidiennes des congolais : « Tous dégagez » pourrait alors accompagner le célèbre « Kabila dégage » !
Membre de l’opposition Congolaise en exil
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire