mercredi 31 octobre 2012
Message de félicitation et d'encouragement au nouveau gouverneur élu de la province orientale : Jean BAMANISA
Avec soulagement et un sentiment de prières exhaussées par le travail de qualité
abattu par nos députés provinciaux (que nous croyions, à tort, liés uniquement à
leurs ventres), j’ai appris l’excellente nouvelle concernant votre élection en
qualité du gouverneur de notre province.
Je tiens à vous dire combien je me
réjouis pour vous, car je m’imagine à
combien de sacrifices au quotidien vous avez consenti pour parvenir à ce
résultat quasi miraculeux ! Ainsi que le disait Goethe, «Un grand sacrifice est aisé, ce sont les
petits sacrifices qui sont durs ». Parmi ces derniers au quotidien, le
rassemblement des cœurs et des esprits de toutes les filles et fils de la PO, la
mobilisation générale pour la matérialisation de votre programme d’action à
court, moyen et long termes qui nous fait rêver et suscite en nous un brin d’espoir…
Je vous adresse donc tous mes vœux de réussite dans cette nouvelle fonction
et face aux défis multiformes à relever vous réitère tout notre engagement à
soutenir la mise en œuvre méthodique de votre plan et vous assure de notre
disponibilité.
Avec nos meilleurs souvenirs …
ThéoBaelo
mardi 9 octobre 2012
Si les dirigeants ont le droit de mentir, alors qui doit dire la vérité ?
"Tony Blair doit être jugé à la Haye pour crime de guerre ": (Desmond Tutu)
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"Tony Blair doit être jugé à la Haye pour crime de guerre ": (Desmond Tutu)
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L’immoralité de la décision d’envahir l’Irak, prise par les États-Unis et la Grande-Bretagne en 2003, reposait sur le mensonge que l’Irak possédait des armes de destruction massive. Cette décision a déstabilisé et polarisé le monde dans une plus large mesure que tout autre conflit dans l’histoire.
Au lieu d’admettre le fait que le monde où nous vivions, avec des communications, des transports et des systèmes d’armes de plus en plus sophistiqués, nécessitaient un leadership lui aussi sophistiqué qui aurait pour tâche de réunir la famille mondiale, ceux qui étaient alors les dirigeants des États-Unis et du Royaume-Uni ont fabriqué de toutes pièces les raisons de se comporter comme des brutes sur un terrain de jeu et de nous diviser encore plus. Ils nous ont conduits au bord du précipice devant lequel maintenant nous sommes - avec le spectre d’une guerre contre la Syrie et l’Iran devant nous.
Si les dirigeants ont le droit de mentir, alors qui doit dire la vérité ? Les jours avant que George W. Bush et Tony Blair aient ordonné l’invasion de l’Irak, j’ai appelé la Maison Blanche et j’ai parlé à Condoleezza Rice, qui était alors conseillère à la sécurité nationale, afin d’insister pour que les inspecteurs en désarmement des Nations Unies disposent de plus de temps pour confirmer ou infirmer l’existence d’armes de destruction massive en Irak.
S’ils étaient en mesure de confirmer l’existence de telles armes, ai-je soutenu, alors le démantèlement de la menace aurait l’appui de pratiquement tout le monde. Mme Rice hésita, disant qu’il y avait trop de risques et que le président ne pouvait pas différer sa décision plus longtemps.
Sur quelles bases pouvons-nous décider que Robert Mugabe devrait aller à la Cour pénale internationale, que Tony Blair devait faire partie du circuit des conférenciers internationaux, que Ben Laden devait être assassiné, que l’Irak devait être envahi, non pas parce qu’il possède des armes de destruction massive, ainsi que le principal soutien de Bush, M. Blair, l’a avoué la semaine dernière, mais dans le but de se débarrasser de Saddam Hussein ?
Le coût de la décision de débarrasser l’Irak de ses dirigeants despotiques et criminels a été épouvantable, à commencer pour l’Irak lui-même. L’an dernier, une moyenne de 6,5 personnes y sont mortes chaque jour dans des attentats suicides et des véhicules piégés, selon le Body Count project irakien. Plus de 110 000 Irakiens ont été tués dans le conflit depuis 2003 et des millions ont été déplacées. À la fin de l’année dernière, près de 4 500 soldats américains ont été tués et plus de 32 000 blessés.
Sur ces seuls motifs, dans un monde cohérent, les responsables de cette souffrance et de la perte de tant de vies humaines devraient suivre le même chemin que certains de leurs pairs africains et asiatiques qui ont été amenés à répondre de leurs actes à La Haye.
Mais des coûts encore plus élevés ont été payés, au-delà des champs de bataille, dans les cœurs et les esprits endurcis des membres de la famille humaine à travers le monde.
Est-ce que la possibilité d’attaques terroristes a diminué ? Dans quelle mesure avons-nous réussi à amener les mondes appelés musulmans et judéo-chrétiens à se rapprocher, en semant les graines de la compréhension et de l’espoir ?
La direction des affaires du monde et la moralité sont indivisibles. Les bons dirigeants sont les gardiens de la morale. La question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était bon ou mauvais, ou combien de ses compatriotes il avait tué. Le fait est que M. Bush et M. Blair ne devaient pas s’autoriser à s’abaisser à son niveau d’immoralité.
S’il est acceptable que des dirigeants prennent des mesures drastiques sur la base d’un mensonge, sans aveu ni excuses quand ils sont découverts, que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Mon appel à M. Blair n’est pas de parler de leadership, mais d’en donner la preuve. Vous êtes un membre de notre famille, la famille de Dieu. Vous étiez fait pour la bonté, l’honnêteté, la moralité, l’amour, comme le sont nos frères et sœurs en Irak, aux États-Unis, en Syrie, en Israël et en Iran.
Je n’ai pas jugé approprié d’avoir cette discussion à la conférence Discovery Invest Leadership Summit à Johannesburg la semaine dernière. Alors que la date approchait, j’ai éprouvé un malaise de plus en plus profond à l’idée d’assister à un sommet sur le leadership en compagnie de M. Blair. Je présente mes sincères et humbles excuses aux organisateurs de la conférence, aux intervenants et aux délégués pour avoir pris si tard ma décision de ne pas y assister.
Desmond Tutu
* Desmond Tutu est ancien archevêque du Cap, Président de la Commission
sud-africaine Vérité et Réconciliation, et lauréat du prix Nobel de la
paix. Site internet : www.tutu.org
samedi 6 octobre 2012
Discours aux Nations Unies 25/9/2012 - Dr. Denis Mukwege
Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
J’aurais voulu commencer mon discours par la formule habituelle : « j’ai l’honneur et le privilège de prendre la parole devant vous. »
Hélas ! Les femmes victimes de VS de l’Est de la RDC sont dans le
déshonneur. J’ai constamment sous mes yeux les regards des vieillardes,
des filles , des mères et même des bébés déshonorés. Aujourd’hui
encore, plusieurs sont soumises à l’esclavage sexuel ; d’autres sont
utilisées comme arme de guerre, leurs organes sont exposés aux sévices
le plus ignoble.
Et cela dure depuis 16 ans ! 16 ans d’errance ; 16
ans de torture ; 16 ans de mutilation ; 16 ans de destruction de la
femme, la seule ressource vitale congolaise ; 16 ans de déstructuration
de toute une société. Certes, vos états respectifs ont fait
beaucoup en terme de prise en charge des conséquences de ces barbaries.
Nous en sommes très reconnaissant.
J’aurais voulu dire « j’ai l’honneur de faire partie de la communauté internationale que vous représentez ici » Mais je ne le puis. Comment le dire à vous, représentant de la communauté internationale
quand, la communauté internationale a fait preuve de peur et de manque
de courage pendant ces 16 ans en RDC.
J’aurais voulu dire « j’ai l’honneur de représenter mon pays. », mais je ne peux pas non plus. En effet, comment être fier d’appartenir à une nation sans défense ; livrée à elle-même ; pillée de toute part et impuissante devant 500.000 de ses filles violées pendant
16 ans ; 6000000 de morts de ses fils et filles pendant 16 ans sans
qu’il y ait aucune perspective de solution durable.
Non, je n’ai ni l’honneur ; ni le privilège d’être là ce jour. Mon coeur est lourd. Mon honneur, c’est d’accompagner ces femmes Victimes de Violence
courageuses ; ces femmes qui résistent, ces femmes qui malgré tout
restent débout.
Aujourd’hui grâce au rapport des experts des nations
Unies , au Mapping report du haut commissaire aux droits humain des
nations unies et beaucoup d’ autres rapports crédibles , plus personne
ne peut se cacher derrière l’argument de la complexité de la crise .Nous
savons donc désormais les motivations de cette crise et ces différents
acteurs. Ce qui fait défaut c’est la volonté politique.
Mais jusques à quand ? Jusques à quand devons nous encore assister impuissants à d’autres massacres ?
Excellences,Messieurs les Ambassadeurs ;
c’est avec une grande humilité que je vous dis qu'on a pas besoin de plus de preuve, on a besoin d’une action, une action urgente pour arrêter les responsables de ces crimes contre l’humanité et les traduire devant la justice.
c’est avec une grande humilité que je vous dis qu'on a pas besoin de plus de preuve, on a besoin d’une action, une action urgente pour arrêter les responsables de ces crimes contre l’humanité et les traduire devant la justice.
La justice
n’est pas négociable on a besoin de votre condamnation unanime des
groupes rebelles qui sont responsables de ces actes, on a besoin des
actions concrètes à l’encontre des états membres des nations unies qui
soutiennent de près ou de loin ces barbaries. Nous sommes devant une
urgence humanitaire qui ne donne plus place à la tergiversation. Tous
les ingrédients sont réunis pour mettre fin à une guerre injuste qui a
utilisé la violence et le viol de femmes comme une stratégie de guerre.
Les femmes congolaises ont droit à une protection à l’instar de toutes
les femmes de cette planète.
Vouloir mettre tous ces rapports
crédibles dans le tiroir de l’oubliette sera porté une atteinte grave à
la crédibilité de différentes résolutions des nations unies exigeant la
protection des femmes en période des conflits et donc décrédibiliser
toute notre chère institution qui pourtant est censée garantir la non répétition du génocide. Les acquis de la civilisation reculent ; ils reculent par les nouvelles
barbaries comme en Syrie et en RDC ; mais aussi par le silence
assourdissant et le manque de courage de la communauté internationale. Nous ne saurions pas taire la vérité car elle est têtue, nous devrions plutôt l’affronter pour éviter de trahir nos idéaux .
J’ai l’honneur de dire que le courage des femmes VVS de l’Est de la RDC finira par vaincre le mal. Aidez-le à retrouver la paix !
Je vous remercie.
Denis Mukwege
Médecin Directeur
Hôpital de Panzi, Bukavu-RDCongo
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