C’est également la volonté de son épouse et de ses deux enfants en bas âge que le corps d’Armand soit rendu à sa famille à Bruxelles. Selon des sources hospitalières, les proches de Mudiandambu à Kinshasa n’ont toujours pas été invités à identifier son corps qui serait gardé à l’hôpital général de référence de Kinshasa.
Ceci est commenté en sens divers. Les réactions continuent de fuser de toutes parts pour réclamer que la lumière soit faite autour de cette mort. Le gouvernement a informé que ce Congolais de Bruxelles se serait «suicidé». «Faux», rétorque M. Corneille Mitonga, coordonnateur du Réseau provincial des Droits de l’homme, REPRODHOC/Katanga, qui évoque les mauvaises conditions de détention dans les cachots en République Démocratique du Congo, RDC.
L’Union pour la Reconstruction du Congo, UREC, d’Oscar Kashala, dans une déclaration datée 5 octobre, dénonce une non assistance à personne en danger: « Il est incompréhensible et inacceptable qu’une personne se trouvant dans les mains des services de l’Etat, puisse perdre sa vie sans explications valables alors qu'il était annoncé que M. Tungulu serait déféré devant les juges pour répondre de ses actes.
Il s’agira dès lors d’un cas de non assistance à personne en danger. Par ailleurs, compte tenu des précédents tragiques connus au mois de juin dernier, lesquels ont entrainé le décès de M. Floribert Chebeya, Directeur Exécutif de l’ONG de Droits de l’Homme «La Voix des Sans Voix», et la disparition inexpliquée jusqu’à ce jour de son collaborateur Fidèle Bazana, il est difficile d’admettre la déclaration officielle donnée par l’autorité judiciaire».
D’autre part, Me Nicole Bondo Mwaka, de l’ONG Toges noires, prise à l’occasion de l’opération de police déclenchée après l’arrestation d’Armand Tungulu, a été relaxée. D’après M. Lambert Mende Omalanga, ministre congolais de la Communication et des médias, «Mme Nicole Mwaka a été transférée à la DGM parce que l’on a pu découvrir qu’elle était étrangère, une personne de nationalité canadienne quoique Congolaise d’origine. Elle est entrée en RDC manifestement sans remplir les formalités. Elle exerce une fonction d’avocat normalement interdite aux étrangers en RDC.
Elle milite même dans une ONG congolaise. Donc, tout cela fait que c’est la DGM qui est compétente pour gérer son cas.» Un analyste rappelle toutefois qu’en RDC, jusqu’à nouvel ordre, la détention d’une autre nationalité en plus de la nationalité congolaise n’est pas une infraction.
Car, à l’Assemblée nationale, un moratoire avait été décidé permettant de passer outre à la disposition constitutionnelle qui décrète le caractère exclusif de la nationalité congolaise. Et ils sont nombreux, à travers le pays, les Congolais qui se retrouvent dans la situation de double nationalité.
Entre-temps, la gouvernance de la RDC est à nouveau sur la sellette. Comme l’on pouvait s’y attendre, il est difficile, dans ce genre de dossier, d’éviter les extrapolations. L’image du pays en pâtit. Quelle gaffe que cette mort en détention de quelqu’un sur qui il eût fallu veiller pour que même pas un moustique ne le pique !
par D. Baïtale, le climat Tempéré le 07/10/2010